La hausse du prix du carburant et ses effets sur le coût du transport sont loin d’être dissipés, contrairement aux recommandations du gouvernement. Les pauvres populations de Conakry vivent entre spéculations et impositions, le gouvernement ayant décidé de briser la logique de la flexibilité, en renvoyant dos à dos populations et transporteurs. Résultat : la décision de maintien du prix du transport relève de l’utopie car dans la réalité, l’augmentation est aussi effective que celle du carburant.

Le tronçon qui est officiellement admis à 1500 GNF par le gouvernement, est largement à 2000 GNF à Conakry et un peu partout à travers le pays. De Koloma Soloprimo, à Sonfonia en passant par Koloma marché, Bambeto, jusqu’à Kaloum lorsque vous abordez un chauffeur de taxi, il vous prévient que le tronçon est à 2000 GNF, si vous êtes d’accord vous montez, au cas contraire, il vous demande poliment de vous trouver un autre taxi. Si vous insistez, il vous fait comprendre que c’est pas le gouvernement qui paye son carburant.  Dans ce cas, vous avez deux choix: accepter l’état de fait ou descendre de son taxi, en sachant que la probabilité que vous trouviez un taxi à 1500 GNF le tronçon est proche de zéro.

En gros, ce sur quoi nous avions attiré l’attention des autorités sur l’impossibilité et le caractère irréaliste d’appliquer le principe de flexibilité à géométrie variable, est entrain de se démonter irrémédiablement sur le terrain. Pire, le contexte marqué par une double crise économique et sanitaire, les populations en proie au chômage et qui tirent le diable par le queue ne peuvent pas et ne doivent pas payer les frais de la crise en dépit de la présence de toutes les multinationales étrangères qui tirent au maximum profit de nos ressources naturelles et économiques, sans que se cela ne profite en conséquence aux citoyens guinéens. Il y a mille et une manières de renflouer les caisses de l’État sans abuser d’une population dont plus de la moitié vit sous le seuil de pauvreté.

Que ce soit le coût des services de téléphonie, du transport, du loyer ou des denrées de première nécessité, l’asphyxie est totale. Jusqu’où les populations guinéennes doivent-elles encore supporter la précarité et payer les frais des mauvaises décisions politiques, économiques et administratives?

Mohamed DIALLO pour GCO

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