Sur l’initiative du consultant sportif Thierno Saïdou Diakité « Tino » pour les intimes, la commémoration de l’an 1 de la disparition du célèbre et virtuose percussionniste, Fathya Kouyaté, alias Papa Kouyaté, musicien de Keletigui et ses Tambourinis, du Camayenne Sofa entre autres, a mobilisé ce mardi 10 août 2021 à la maison de la presse à Kipé, la famille biologique et musicale du défunt.
De grands noms de la culture guinéenne  en l’occurrence Justin Morel Junior, journaliste culturel légendaire, ancien ministre et Jean Baptiste Williams, directeur national de la culture, tous les deux anciens membres de Sextet Camayenne du célèbre Papa Kouyaté qui deviendra plus tard le Sofa de Camayenne.
Papa Kouyaté disparu le 10 août 2020, soit un an jour pour jour,  a miraculeusement pu reunir ses anciens compagnons de route, ayant tous joué plus au moins un rôle dans sa carrière. Ils  étaient là pour témoigner de l’aventure qu’ils ont traversée avec le virtuose ou tout simplement le  » fou du rythme » mais aussi au-delà de la musique, de l’homme qu’il était.
Tout a est parti du drame de la disparition dans un accident de la route au Sénégal d’Aboubacar Demba Camara:  » Je suis heureux d’être ici avec Jeannot Williams qui a participé à l’histoire de cette formation. En fait, tout commence avec le drame de la disparition d’Aboubacar Demba Camara, des suites d’accident de la route au Sénégal et touché profondément par ce drame, Papa Kouyaté est venu me voir un jour et ensemble on a décidé qu’on va rendre hommage à Demba. Et ensemble nous avons décidé… et nous sommes allés voir Jeannot Williams qui est vraiment du trio de la naissance de ce groupe. Puis nous avons tour à tour fait appel à Mc Camara, à Salya, à Kanté, à Riad Chaloub, Mamadi Kala, etc… Ce morceau existe où je fais un poème qui est accompagné par l’orchestre qui s’appelait au départ Sextet Camayenne. Pourquoi Sextet ? Parce qu’en fait, ils étaient six musiciens et moi qui étais leur imprésario, j’en étais le septième, comme homme de la parole. Nous allons donc faire ce poème qui aura beaucoup de succès et plus tard nous ferons même appel à Kemo Kouyaté qui, avec sa kora jouera la première version de  »Kogne koura » qui sera heureusement très appréciée et puis, pour la petite histoire, nous étions tellement heureux ce jour-là que sortant des studios de la Voix de la Révolution, j’ai cassé la vitre de la porte d’entrée sans le savoir parce que je ne voyais plus rien d’autre que le bonheur… », raconte très ému,  JMJ, l’ancien imprésario du Sextet qui les accompagnait partout, en ces moments de convergence des fondateurs.
Le reste appartient à l’histoire, car Papa Kouyaté  »le Fou du Rythme » comme le surnommait Justin Morel, du Bafing Jazz de Mamou va se hisser au sommet de son art, avec Kele et ses Tambourinis, Soumba Jazz de Dubreka, Camayenne Sofa, etc… et s’imposer comme le roi de la rythmique, enfin collaborer avec des célébrités internationales, telle Miriam Makeba avec laquelle il va faire le tour du monde.
Toumbiste puis guitariste et enfin chef d’orchestre du Sextet, jean Baptiste williams, « JB Willy » pour les intimes, actuel directeur national de la culture se souvient aussi:  » Papa Kouyaté était un innovateur, qui avait le rythme dans la peau qui a très tôt eu le goût de la percussion, et cela lui a valu à l’école des ennuis puisqu’il tapait sur tout … », se remémore-t-il, en passant en revue ses débuts à Mamou, puis à Dalaba jusqu’aux portes du succès avec au passage des anecdotes joyeuses et drôles sur la première rencontre du Sextet avec le Responsable suprême de la révolution, le camarade Sékou Touré, qui avait permis d’obtenir l’autorisation pour les spectacles à l’Hôtel Camayenne.  » Papa Kouyate a collaboré avec les orchestres Syli Authentique, Bembeya Jazz National et les héritiers de Sory Kandia. Boncana Maiga et une kyrielle d’arrangeurs de renommée internationale », témoigne Jeannot williams.
Tino Diakité avait vu les choses en grand et voulait organiser un symposium grandeur nature, à la dimension de l’histoire fabuleuse de Papa Kouyaté mais crise sanitaire oblige, il s’est résolu à un point de presse mais, ô combien instructif et chargé d’émotions.
La présence de la fille aînée du défunt  » Fifi » Kouyaté, a donné une autre dimension à cette commémoration, encore plus compassionnelle à l’endroit de la famille de l’illustre disparu.
Mamadou Aliou Diallo pour GCO
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