À mi-parcours de l’Agenda 2030, la plupart des pays africains peinent à atteindre la plupart des cibles des ODD
BALACLAVA, Maurice, 15 décembre 2022/ — La pandémie de coronavirus, la guerre en Ukraine et les changements climatiques entravent les efforts de l’Afrique pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).

À mi-parcours de l’Agenda 2030, la plupart des pays africains peinent à atteindre la plupart des cibles des ODD. Sans des politiques visant à accélérer les progrès vers les ODD, au moins 492 millions de personnes se retrouveront en situation d’extrême pauvreté d’ici à 2030, et au moins 350 millions d’ici à 2050.

Un rapport conjoint de la Commission de l’Union africaine (CUA), de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), de la Banque africaine de développement (BAD) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a été publié à l’occasion de la Conférence économique africaine 2022, à Maurice. Il est intitulé « Mieux reconstruire après la maladie du coronavirus, tout en faisant progresser la pleine mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable ».

« L’Afrique ne peut plus attendre, et le moment est venu pour le continent de redéfinir sa voie de développement et de s’approprier son programme de développement », a noté Ahunna Eziakonwa, administratrice assistante et directrice régionale du bureau du PNUD pour l’Afrique.

Le rapport évalue les progrès que l’Afrique a accomplis vers les ODD et les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, dans le contexte de la triple crise de COVID-19, des changements climatiques et de la guerre en Ukraine, qui ont un impact négatif sur les performances du continent sur ces deux agendas.

Le rapport 2022 sur les ODD en Afrique présente une analyse approfondie de cinq objectifs de développement durable : l’objectif 4 (éducation de qualité), l’objectif 5 (égalité des sexes), l’objectif 14 (vie aquatique marine), l’objectif 15 (vie terrestre) et l’objectif 17 (partenariats pour les objectifs).

ODD 4 : Éducation de qualité

L’Afrique n’a progressé que lentement dans l’offre d’une éducation de qualité pour tous. Malgré une amélioration considérable de la scolarisation, quelque 288 millions d’enfants en âge d’être scolarisés ne le sont pas, en particulier dans les pays touchés par des conflits. Selon le rapport, il faut accroître le financement des infrastructures éducatives, en se concentrant notamment sur l’enseignement pré-primaire et primaire, en investissant dans la formation des enseignants et dans la connectivité numérique.

ODD 5 : Égalité entre les femmes et les hommes

Le rapport fait également état de progrès lents en matière d’inclusion des genres et recommande l’application de cadres juridiques pour protéger les femmes et les filles contre les discriminations, les violences domestiques, le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines. Par exemple, bien que les femmes constituent une grande partie de la main-d’œuvre africaine, seuls 29,8 % des postes de direction en Afrique – hors Afrique du Nord – étaient occupés par des femmes en 2022, soit une modeste augmentation par rapport aux 29,3 % de 2015.

ODD 14 : La vie aquatique marine

Les polluants organiques et chimiques issus des activités humaines continuent de mettre en péril l’écosystème marin de l’Afrique. Le rapport 2022 sur les ODD préconise le renforcement des capacités institutionnelles pour faire appliquer les lois et les réglementations relatives à l’utilisation durable des ressources marines. La vie sous l’eau est une source importante de moyens de subsistance dans de nombreux pays africains, notamment les petits États insulaires en développement (PEID).

ODD 15 : La vie terrestre

Le rapport note que la perte de couverture forestière, de biodiversité et de dégradation des sols reste élevée et généralisée en Afrique. Cela est dû principalement à la déforestation des terres pour l’agriculture et le pâturage, et aux changements climatiques. Les données montrent que la dégradation des sols affecte 46 % des terres et 65 % de la population africaine, ce qui coûte 9,3 milliards de dollars par an à la région. Il est essentiel de multiplier les partenariats publics et privés afin de mobiliser et canaliser les fonds pour intensifier la gestion durable des terres, des forêts et de la biodiversité, en vue d’une reprise verte et résiliente.

ODD 17 : Partenariats pour la réalisation des objectifs

Selon le rapport, le continent a peu progressé dans la mise en œuvre de l’ODD 17. La production de recettes intérieures et les flux d’investissements directs étrangers (IDE) de l’Afrique continuent de stagner par rapport aux autres régions. La gestion de la dette a été un défi pour les gouvernements africains, le service de la dette amputant des ressources en capital déjà rares pour le développement durable. Le rapport note qu’en 2020, l’Afrique a perdu près de 89 milliards de dollars, en raison des flux financiers illicites (IFF).

Pour faire progresser le développement durable, le rapport suggère de renforcer la mobilisation des ressources domestiques et de réduire les flux financiers illicites. Il invite également les acteurs internationaux à soutenir le déploiement d’instruments financiers innovants, tels que les obligations vertes et bleues et les échanges dette-climat.

« Nous devons en faire plus, en tant que continent, pour obtenir de meilleurs résultats. Connaissant les défis à relever, il est important de faire une introspection et de trouver le moyen de mettre en œuvre des initiatives locales pour relever ces défis. Le partenariat entre la BAD, la CEA, la CUA et le PNUD est une plateforme idoine qui présente les défis que nos pays doivent relever », a déclaré Vincent O. Nmehielle, secrétaire général de la Banque africaine de développement.

Afin de maintenir le cap sur l’atteinte des objectif, l’Afrique doit favoriser la mobilisation des ressources et l’épargne nationales, et stimuler les TIC pour accélérer la mise en œuvre des ODD et de l’Agenda 2063.

« J’espère que les conclusions et les recommandations du Rapport 2022 sur les ODD en Afrique aideront les États membres à prendre des mesures urgentes pour accélérer la réalisation des ODD et de l’Agenda 2063 », a déclaré Hanan Morsy, secrétaire exécutive adjointe et cheffe économiste de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA).

Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).

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Le Groupe de la Banque africaine de développement est la principale institution de financement du développement en Afrique. Il comprend trois entités distinctes : la Banque africaine de développement, le Fonds africain de développement et le Fonds fiduciaire du Nigeria. Présente sur le terrain dans 41 pays africains et disposant d’un bureau extérieur au Japon, la Banque contribue au développement économique et au progrès social de ses 54 États membres régionaux. Plus d’informations : www.AfDB.org/en

À propos de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) :
Créée par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations unies en 1958 comme l’une des cinq commissions régionales de l’ONU, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) a pour mandat de promouvoir le développement économique et social de ses États membres, de favoriser l’intégration intrarégionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique. La CEA est composée de 54 États membres et joue un double rôle : celui de bras régional de l’ONU et celui d’un élément clé du paysage institutionnel africain. Pour plus d’informations, veuillez consulter : www.UNECA.org

SOURCE
African Development Bank Group (AfDB)