Il est considéré comme l’un des meilleurs spécialistes du Mandé. Son ouvrage intitulé Soundjata ou l’épopée mandingue, paru en 1960, a révolutionné la manière d’écrire l’histoire, cette historiographie africaine, qui prend dûment en compte les récits oraux conservés par la tradition africaine.
Le Professeur Niane a participé activement au développement de l’Histoire générale de l’Afrique, œuvre monumentale, qui est la première et seule véritable histoire de tout le continent, conçue et élaborée par une équipe internationale de chercheurs sous la conduite d’historiens africains.
L’UNESCO, répondant à l’appel des États membres africains nouvellement indépendants pour les assister à réécrire leur histoire, l’a sollicité en 1970 pour devenir membre du Comité scientifique international pour l’élaboration et la publication d’une Histoire générale de l’Afrique.
Composé de trente-neuf membres, dont deux tiers africains, ce Comité a assumé la responsabilité intellectuelle et scientifique de ce travail. Djibril Tamsir Niane y a côtoyé les meilleurs spécialistes de l’époque parmi lesquels Cheikh Anta Diop (Sénégal), Amadou Hampâté Ba (Mali), Joseph Ki-Zerbo (Burkina Faso), Gamal Mokhtar (Egypte), Mohamed El Fasi (Maroc), Ade Ajayi (Nigeria), Bethwell A. Ogot (Kenya), Fernando A. Albuquerque Mourao (Brésil), Jean Devisse (France), Ivan Hrbek (Tchécoslovaquie), Philip Curtin (U.S.A.) et Jan Vansina (Belgique).
Il a assuré avec brio la direction du Volume IV de l’Histoire générale de l’Afrique qui couvre la période du XIIe au XVIe siècle, une période cruciale de l’histoire du continent au cours de laquelle l’Afrique a développé sa propre culture et la production de documents écrits. Sous la coordination de Djibril Tamsir Niane, les auteurs ont livré un aperçu édifiant de l’expansion foudroyante de l’islam, le développement des relations commerciales, des échanges culturels et des contacts humains, et l’essor des royaumes et des empires.
En 2017, il a également été actif pour la désignation de Conakry « Capitale mondiale du livre ». À cette occasion, l’UNESCO lui a notamment apporté un soutien pour la reconstruction de sa bibliothèque personnelle.
Aujourd’hui, avec sa disparition, l’UNESCO perd un des plus ardents défenseurs de la coopération scientifique internationale.
Nous saluons sa mémoire et rendons hommage à sa contribution inestimable à l’Histoire générale de l’Afrique, un des programme phares de l’UNESCO, considérée encore aujourd’hui comme l’un des apports essentiels à la connaissance de l’histoire de l’humanité et de l’historiographie africaine.
PAIX A SON AME!
Thierno Saidou DIAKITE pour GCO
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