L’Association guinéenne des cardiologues a organisé mercredi 23
juin 2021, en différé la journée mondiale de la lutte contre
l’hypertension artérielle. Dans un entretien avec nos confrères de la
radio nationale, le Professeur Mamady Condé, médecin chef au service
de cardiologie de l’Hôpital National Ignace Deen, revient sur l’origine
de la célébration de cette journée et l’état des lieux de cette
maladie en Guinée, sont les préoccupations qui seront débattues
par les acteurs de la santé au cours de cette journée.

« L’hypertension artérielle est un facteur de risque mondial dans la
progression des maladies cardiovasculaires, telle que les AVC, les
crises cardiaques. Cette année, nous organisons cette journée en
différé. En réalité, c’est le 17 mai que la journée mondiale contre
l’hypertension artérielle doit se célébrer, parce que cela a été
décrété le 14 mai 2005 par la ligue mondiale de lutte contre
l’hypertension artérielle, pour choisir une journée pour communiquer
au grand public sur l’importance de l’hypertension artérielle, la
gravité et ses complications ».

Selon le médecin-chef, au moins 1 milliard d’hypertendus sont
actuellement à travers le monde, et plus de 60% dans les pays en voie
de développement, « Quand nous prenons l’hypertension dans le monde,
les statistiques de 2005 sont alarmantes. Parce qu’en 2005, il y avait
972 millions hypertendus dans le monde, ce qui correspond à 25% de la
population mondiale. La mortalité mondiale accélère à 35 millions de
décès, et parmi ces 35 millions, nous avons 17  millions appartenant
seulement aux maladies cardiovasculaires,  qui correspondent presque à
48% de la mortalité mondiale. Ce qui veut dire que les maladies
cardiovasculaires sont les premières en termes de mortalité mondiale.
Et les statistiques actuelles nous montrent en évidence qu’il y a au
moins 1 milliard d’hypertendus actuellement dans le monde. Et 40% dans
les pays occidentaux, 60% dans les pays en voie de développement. Et
vous allez voir que 80% de ces mortalités se trouve en dessous de 60
ans, ça veut dire que cela affecte la population productive, et a un
impact sur l’économie nationale » a-t-il alerté.

En Guinée, les cardiologues sont également sur le terrain pour alerter
« Disons que du côté de l’Etat, nous intégrons une direction
nationale qui est la direction nationale des maladies chroniques, des
maladies non transmissibles : l’hypertension, les cardiopathies, les
cancers, les diabètes, etc… A travers les sensibilisations, les
populations commencent à comprendre quels sont les facteurs de risques
réels des maladies cardiovasculaires. Actuellement avec le
développement des industries pharmaceutiques, la prise en charge
devient moins couteuse, mais de l’autre côté, il y a des millions de
personnes qui ne sont pas détectées et qui ne sont pas traitées, voilà
le paradoxe que l’hypertension amène. Parfois les gens ne se
connaissent même pas hypertendus. C’est la raison pour laquelle la
sensibilisation reste une préoccupation majeure dans le monde ».

Il a lancé un appel à l’ensemble de la population guinéenne à
s’inscrire dans la prévention de la maladie « A la population
générale, de se faire détecter au moins chaque six mois pour se
prendre la tension une fois, pour ne pas être surprise par cette
hypertension. Parce que l’hypertension, c’est ce qu’on appelle aussi
le tueur silencieux. C’est pourquoi nous voulons faire intervenir les
infirmiers à domicile et les pharmaciens dans la prise en charge des
hypertensions artérielles. Donc nous voulons que ces pharmaciens
participent à l’éducation et au suivi de l’hypertension au niveau de
ces patients », sensibilise le Professeur Mamady Condé.

Mamadou Aliou Diallo pour GCO

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