Des Députés africains se sont comportés ce jour comme des adolescents, avec des injures, des coups de poings, des coups de pieds,… Pour cause : l’élection du Président et de ses 4 Vice-présidents.
Il faut rappeler que depuis sa création en 2004, la Présidence du Parlement a été assumée par des Députés :
– de la Tanzanie (Afrique orientale),
– du Tchad (Afrique Centrale),
– du Nigeria (Afrique Occidentale), et,
– de l’Algérie (Afrique septentrionale, à titre intérimaire).
Comme on le voit, aucun Député de l’Afrique australe n’a jamais présidé l’Instution.
Cette fois, les Députés de cette zone voudraient que la rotation soit respectée, afin que toutes les régions accèdent au perchoir.
Malheureusement pour eux, l’une des Vice-présidente, la Malienne Aïchatou Cissé est la candidate unanime de l’Afrique de l’ouest, avec le soutien, semble-t-il, de l’Afrique Centrale et de quelques pays francophones.
Ces 2 régions qui auraient bien préparé leur candidate et leur campagne, ne veulent pas entendre parler de rotation, convaincues de l’obtention de la majorité requise.
Pour elles, il faut passer au vote.
Voilà le fond du problème !
Rien d’autre qu’un manque de consensus qui est le reflet de l’immaturité de nos élus.
En réalité, c’est la dualité francophones/anglophones qui a tendance à s’instaurer dans les institutions africaines.Au Parlement panafricain, les députés en viennent aux mains
Sous cet angle ou sous l’angle régional, le bon sens et surtout le consensus voudraient que la rotation prévale, au profit de l’Afrique australe qui a un candidat, ou alors de l’Afrique du Nord.
Avec le soutien de sa région, des pays de l’Afrique Centrale et quelques pays francophones de l’océan indien, la candidature malienne risque de donner une coloration linguistique à l’élection.
Il faut savoir que les anglophones commencent à avoir cette appréhension, avec la quasi-inamovibilité des francophones à la tête de l’OUA puis de l’Union Africaine.
L’Afrique australe ne demande que la rotation régionale, afin que toutes les régions soient servies par le consensus et dans la convivialité.
Rappelons-nous qu’à l’exception du Ghanéen Peter Onu (intérimaire), du Tanzanien Salim Ahmed Salim et de la Sud-africaine Mme Zuma, l’OUA et l’UA ont toujours été dirigées par les francophones, depuis 1964. Du Guinéen Diallo Telly auTchadien Moussa Fakir, en passant par les Camerounais N’zo Ekangaki et William Eteki M’Boumoua, le Nigerien Idéal Oumarou, le Togolais Edem Kodjo, l’ivoirien Amara Essy et le Malien Alpha Oumar Konaré.
Je pense que le consensus voudrait que les francophones cèdent la présidence du Parlement africain aux anglophones et aux lusophones.
L’Afrique francophone qui est manipulable par son ancien colonisateur, doit faire preuve de sagesse quant il s’agit de la répartition des postes dans les institutions qui symbolisent l’unité du continent.
Le Député Sénégalais qui aurait donné des coups de pied à une Députée Sud-africaine et le Député Zimbabwéen qui aurait tenté d’enlever l’urne, devraient présenter des excuses à l’Afrique et à leurs pays respectifs.
En plus, ils méritent d’être exclus du Parlement africain et des Parlements du Sénégal et du Zimbabwe.
Il serait une honte pour le continent, que l’ONU ou l’UE soient obligées d’intervenir pour appeler nos Super-Députés à la retenue.
OUI À LA ROTATION RÉGIONALE POUR LE POSTE DE PRÉSIDENT DU PARLEMENT AFRICAIN !
Les Francophones ne doivent pas tout prendre.
Ils ont déjà l’Union Africaine !
Il faut que des Non-africains viennent nous donner encore des leçons de sagesse et de consensus.
N’Krumah, Sékou Touré, Nasser, Mohamed V, Modibo, Sélassié, N’yéréré, Boganda, Lumumba, Olympio, Mandela, où êtes-vous ?
Ehhh DIEU !
Ibrahima Jair KEITA pour GCO