Le mouvement syndical Guinéen sombre irréductiblement dans une léthargie qui frise parfois le ridicule. Alors qu’elle se devait d’être au-devant de la scène ces deniers jours pour non seulement mener les débats et la contestation sur une hausse éventuelle du prix des hydrocarbures, les principaux leaders des confédérations syndicales étaient aux abonnés-absents.

Ses leaders étant bien plus préoccupés à s’opposer dans des querelles de leadership, de luttes intestines et générationnelles et parfois de connivence avec certains pouvoirs publics sapant les fondements même de la lutte ouvrière.

Le syndicalisme guinéen, historiquement à l’avant-garde des luttes libératrices du peuple de Guinée se meurt. Phagocyté par la connivence, les jeux d’intérêts de ses leaders, les coups bas et les querelles au détriment de la défense des intérêts inaliénables des travailleurs.

La vieille-garde qui avait repris le flambeau des pionniers s’est fait évincer par la jeune génération. Cette dernière se perd dans la compromission et la connivence, se trompant souvent de combat et de priorité, perdant de vu son sacerdoce dans la défense des intérêts du prolétariat.

La situation est d’autant plus improbable que c’est seulement au lendemain du combat héroïque mené par les leaders politiques et le FNDC qui a contribué à faire plier le gouvernement sur sa volonté de procéder à une hausse du prix des hydrocarbures que les syndicalistes sortent du bois. Non pas pour s’engager dans ce combat qui est leur vocation mais pour se montrer en spectacle.

Le leader du SLECG version Soumah, sous fond de clivage a claqué la porte de l’USTG et annoncé ce mardi 1 juin, la création de la nouvelle confédération syndicale des travailleurs de Guinée (CSTG) dont il aspire naturellement à prendre le leadership pour rivaliser avec l’USTG d’Abdoulaye Sow.

Les deux leaders syndicaux qui ont provoqué une crise à l’USTG et poussé vers la sortie Louis Mbemba Soumah, se font désormais la guerre, chacun voulant marquer son territoire. Le SLECG version dame Kadiatou Bah a pour sa part déclaré que le départ de Soumah de l’USTG est un non-evenement. Quant au secrétaire général de la CNTG, il semble avoir disparu des radars.

Pour clôturer ce spectacle tragi-comique, Aboubacar Soumah et ses collègues n’excluent pas de déclencher une grève syndicale en cas de hausse du prix du carburant, comme pour jouer au médecin après la mort.

Finalement, le seul motif d’espoir aura été l’engagement dont ont fait montre  les hommes politiques d’opposition, se départissant de leurs habitudes de politique politicienne et s’engageant de façon inédite pour une cause sociale.

Mohamed DIALLO pour GCO

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