Face au CNT, M. Ouane, le premier ministre reconduit a indiqué que l’entité ne verra pas le jour. Il entend prôner la continuité du système en cours pour prendre en charge les futures élections. Une annonce qui risque de faire grand bruit, si son gouvernement de large ouverture n’y met pas du sien !
La question des élections a été évoquée lors du grand oral de Moctar Ouane. Le Chef du gouvernement a pris le contre-pied de l’opinion : l’organe unique des élections ne serait plus d’actualité. Pour le PM qui avait rendu sa démission le week-end dernier, le timing est défavorable à sa mise en place.
Le chef du gouvernement qui négocie pour sa prochaine équipe s’attend à un consensus autour de la question. Pourtant, il a mis cinq mois avant de rencontrer les partis politiques, ce qui n’a pas échappé aux concernés et observateurs. Alors que son ministre de l’administration territoire avait ouvert les concertations, les premiers responsables ont pris part à la rencontre inaugurale. Quand il fut question de continuer, ce sont les seconds couteaux qui ont occupé le cadre d’échanges.
Un espace où les contradictions ont ete légion notamment autour de la cellule d’appui aux questions électorales. Un organe qui continue de faire polémique, car ses attributions semblent faire de l’ombre à la CENI qui vient d’être dissoute. Le PM n’est pas censé ignorer ces divergences de vues, alors qu’il sait que la classe politique refuse d’abdiquer. S’il est vrai que sa rencontre a conduit au retour des présidents de partis autour de la table, cet acquis risque de s’effriter.
La majorité d’entre eux a été victime des dernières élections, même étant de la majorité présidentielle. Plusieurs formations ont ete spoliées et le pouvoir d’IBK s’est retrouvé face à une grogne sans précédent. Ce n’est pas le RPM qui dira le contraire, lui qui se verra renversé de Koulouba par le CNSP, en août 2020, ce qui conduira à l’arrivée de Moctar Ouane à la Primature.
Il est donc clair que le consensus tant recherché par le Premier Ministre , risque d’être une longue marche du combattant. Son ministre de l’administration territoriale n’a pas hésité à dire au CNT, que cela ne fait pas partie de ses missions.
Dans un contexte où l’administration a été militarisée avec des gouverneurs et préfets aux ordres, la classe politique reste réservée. A ses yeux , le pouvoir tente de manipuler les futures élections, et serait en passe de présenter un candidat pour KOULOUBA 2022. La méfiance n’est pas aussi dissipée que pense le patron des ministres pour « zapper » l’organe unique des élections attendu de tous.
Il reste certain que le timing ne lui est pas favorable et que la prochaine rencontre avec les politiques maliens, sera une foire aux empoignes. Surtout que l’URD, parti premier de l’opposition semble partant pour siéger au gouvernement. C’était le cas lors de la transition de 2013, et tout semble l’indiquer. Idem pour le RPM qui, après avoir rallié discrètement le CNT, a donné son accord pour détenir des départements ministériels.
L’opinion attend donc que soit élucidée la question avec la team MOCTAR OUANE 2, de l’organe unique, si attendu contrairement à l’actuel triumvirat vomi de tous!