Il est incontestable que la pandémie du coronavirus a déprogrammé le monde, impacté tous les plans économiques et chamboulé la vie sociopolitique des différentes nations de la planète, au point de compromette la tenue de toutes les élections programmées en fin de cette année.
En Afrique de l’ouest plusieurs pays de la  sous- région ont en vue des élections présidentielles. C’est le cas de la Guinée où d’ailleurs l’atmosphère politique est toujours électrique, avec le changement constitutionnel réalisé dans la violence et dans le sang le 22 mars dernier.
Mais en toute objectivité les peuvent- elles avoir lieu en Guinée cette année ?
Tout dépendra de la volonté de la classe politique guinéenne. On peut dire qu’il reste encore un peu de temps et, cela ne sera pas aussi une première d’organiser des élections en période de crise, du moment où les élections législatives et référendaires du 22 mars, ont été organisées malgré la présence de cas de covid19 confirmés. Mais aussi, il faut apprendre à vivre avec cette maladie à  l’image de toutes les autres maladies que le pays a connues par le passé.
Avec des moyens suffisants  de prévention et de lutte mis à la disposition des citoyens ( Kits de lavage des mains, masques de protection, gel hydroalcoolique …), c’est possible d’organiser des élections encadrées, civilisées et apaisées, pour éviter d’éventuel glissement de calendrier électoral qui souvent, aboutit avec les guéguerres politiques, à une transition souvent catastrophique.
C’est clair que la question du budget pour l’organisation de ces élections va se poser mais,  à propos, qui s’imaginait que la Guinée était capable d’organiser les élections du 22 mars dernier sans l’aide financière des partenaires internationaux ? C’est pourquoi, véritablement tout dépendra de la volonté politique de la classe dirigeante.
Par contre, si la pandémie continue avec sa folle évolution, il sera suicidaire d’organiser des élections en fin d’année. L’organisation des élections doit dépendre de la maîtrise de la pandémie donc, des efforts supplémentaires doivent être consentis pour inverser la tendance de la propagation, ce qui pourrait logiquement permettre la reprise de toutes les activités à l’image des autres pays plus touchés qui ont déjà commencé le déconfinement. En un mot, on ne prétendra pas d’attendre le cas zéro de coronavirus pour organiser les élections.
Quant à l’avenir du débat politique guinéen, il faut craindre qu’il n’y ait plus de contradiction du moins à l’Assemblée nationale. Le nouveau chef de file de l’opposition est un homme d’affaires qui a le sens de la négociation et de la préservation de ses intérêts. Dès lors, on s’aperçoit que la défense des intérêts de la population s’effrite au profit de la seule classe politique. Pour le débat en dehors de l’hémicycle, il n’existe presque plus et c’est compréhensible.
Cette situation est la conséquence de la nouvelle recomposition du schéma politique guinéen, après les élections législatives. Les  partis qui se sont retrouvés à l’Assemblée sont du même bord ou du moins des complices dans le recul démocratique que le monde reproche à la Guinée ces derniers temps.
Bokhidi KENDE pour GCO
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