Le FÉMINISME est un mouvement revendicatif ayant pour objet la reconnaissance ou l’extension des droits de la femme dans la société. C’est une conception, une philosophie, une doctrine ou un courant d’idées qui se veut être un mouvement avant-gardiste des droits de la femme.
En Afrique et en Asie, comme au Moyen-Orient et en Amérique du sud ces dernières années, l’idéologie féministe a pris de l’ampleur aidé par les nouvelles technologies de la communication (les réseaux sociaux) en particulier. Ainsi avant d’aborder la conception africaine du féminisme avec une parenthèse sur le féminisme à la guinéenne et son orientation dans nos sociétés en général, nous allons tout d’abord évoquer les origines de cette conception dans un premier temps puis, dans un deuxième temps nous étayerons la formation des mouvements féministes dans le monde.
1 – LE FÉMINISME ET SES ORIGINES EUROPÉENNES
Le féminisme en tant que nous le connaissons aujourd’hui a commencé au XIXème siècle attribué, à tort semble-t-il, à la pensée utopique de Fourier, on le trouve sous la plume d’Alexandre Dumas fils en 1872, puis dans la plupart des textes et thèmes féministes après 1890 en France et à l’étranger. Le terme était employé en médecine pour désigner les hommes ayant un problème de sexualité avant d’être récupéré par les politiciens pour désigner les femmes qui revendiquaient l’égalité entre les genres.
En France avec l’avènement de la IIIème République, de véritables mutations vont s’opérer dans la société française en ce qui concerne le droit des femmes. Des mutations portées par les femmes écrivaines, politiciennes bref des femmes artistes telles que ; Christine de Pizan qui est l’auteure de 《La Cité des dames》publié en 1405, est l’un des premiers ouvragess féministe connus à ce jour. Nous avons, Olympe de Gouges née à Montauban le 7 mai 1748, femme de lettres française, devenue femme politique. Est l’une des pionnières du féminisme français notamment après la publication en 1791 de la 《Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne》.
Simone de Beauvoir est une théoricienne importante incontestable du féminisme, elle a participé au mouvement de libération des femmes dans les années 1970. Son livre « Le deuxième sexe » est l’un des plus grands livres de la philosophie contemporaine sur le féminisme. Ensuite on peut citer Rosa Parks, née le 4 février 1913 en Alabama et morte le 24 octobre 2005 à Détroit, dans le Michigan, cette femme afro-américaine est une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, ce qui lui valut d’ailleurs le surnom de « mère du mouvement des droits civiques » de la part du Congrès américain.
Rosa Parks a lutté par la suite contre la ségrégation raciale avec Martin Luther King. Simone Veil, née le 13 juillet 1927 à Nice et morte le 30 juin 2017 à Paris, est une femme d’État française. En 1974, elle est nommée ministre de la Santé par le président Valéry Giscard d’Estaing, qui la charge de faire adopter la loi dépénalisant le recours par une femme à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), loi qui sera ensuite couramment désignée comme la « loi Veil ». Elle apparaît dès lors comme une icône de la lutte contre la discrimination des femmes en France. Et enfin Malala Yousafzai une militante pakistanaise des droits des femmes née le 12 juillet 1997.
Elle se fait connaître en 2009, alors qu’elle n’a que 11 ans, en écrivant un blog appelé 《Journal d’une écolière pakistanaise pour la BBC》. Elle y raconte son point de vue sur l’éducation et sa vie sous la domination des Talibans. En 2012, elle est victime d’une tentative d’assassinat par des talibans où elle est grièvement blessée. Cette attaque est condamnée par toute la classe politique du pays. Elle est transférée vers l’hôpital de Birmingham au Royaume-Uni pour suivre un traitement plus poussé. Cette attaque conduit à une médiatisation internationale de Malala Yousafzai. Ainsi on constate que toutes ces femmes ont un seul objectif revendiquer la véritable place de la femme dans une société au penchant patriarcal.
LES MOUVEMENTS FÉMINISTES DANS LE MONDE
L’histoire du féminisme évolue selon l’évolution de l’humanité. Cette évolution se déroule en quatre vagues et, chaque vague correspond à une générations qui s’ est attelée à défendre des droits spécifiques de la femme.
La première génération de la moitié du XIXème siècle au début du XXème siècle : cette première génération féministe s’était battue pour les droits politiques. Les femmes obtiennent enfin avec cette génération 《le droit de garde de leurs enfants》, elles peuvent 《posséder des biens》 et, après âpres revendications, elles ont obtenu 《le droit de vote》.
La deuxième génération 1960 à 1980 : cette autre génération lutte pour l’égalité sociale, c’est-à-dire l’égalité des chances sur le lieu de travail, la légalisation de la contraception et la libre expérience de la sexualité. Même si cette génération est représentée exclusivement par la classe moyenne blanche.
La troisième génération de 1990 à 2000 : pendant cette période, les féministes se concentrent sur l’égalité des sexes. De nouveaux visages montent au créneau : les lesbiennes et les femmes de couleur ont droit de cité c’est à dire, elles ont droit à liberté malgré leur choix contradictoire aux mœurs habituelles.
La quatrième vague de 2012 à aujourd’hui prend de l’ampleur avec le mouvement《 #metoo》 qui, avec l’essor des réseaux sociaux donne une nouvelle voix aux femmes. La lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes afin de réduire l’écart salarial par exemple dans le milieu du travail et condamner la violence faite aux femmes.
LE FÉMINISME AFRICAIN DANS SA PARTICULARITÉ GUINÉENNE
Le féminisme en Guinée remonte aux premières heures des Indépendances ou du moins aux de déchéance du PDG – RDA et, pour l’Afrique il faut sans doute aller fouiller dans les méandres de précoloniale afin d’admettre la place qui revenait à la femme dans la société africaine bien avant sa relégation au second plan au fil du temps. Nous des figures emblématiques de reines qui ont marqué l’histoire de la société africaine comme la reine pokou du peuple baoulé, Yaa Asentewaa de l’empire Ashanti(Ghana), Ana Nzinga des royaumes Ndongo et Matamba, (Angola), ou Sarraounia, reine de la communauté Azna (Niger), idéalisées par les légendes des différentes communautés qui se sont mêlées au folklore au fil du temps.
Il est impossible de négliger ou d’oublier le pouvoir politique de reines égyptiennes comme Cléopâtre, Néfertiti ou Hatchepsout, de la Nigériane Amina de Zaria, de la Mauritanienne Dihya, ou de la princesse burkinabée Yennenga. Nous ne pouvons pas non plus nier que les femmes étaient autrefois, dans de nombreux villages africains, des autorités religieuses et des membres puissants et respectés de leurs communautés.
Revenons au cas spécifique de la Guinée où, les femmes se sont illustrées à travers les revendications sociales contre les exactions dont le peuple de Guinée a été victime. Des femmes braves ont revendiqué la liberté de tout un peuple en s’appuyant sur les conditions de vie spécifiques de femme dans la société guinéenne dont entre autres : Jeanne Martine Cissé, Hadja Loffo Camara, Hadja Sophie, N’Balya Camara, Hadja Mafory Bangoura et tant d’autres femmes anonymes se sont battues pour rendre au peuple de Guinée sa liberté mais aussi la femme guinéenne sa place dans la société guinéenne.
Cet héritage la nouvelle génération se doit de se l’approprier et conformément aux valeurs spécifiques de notre pays. Elles doivent connaître profondément notre société et, ensuite penser à sa transformation avec lucidité. Il faudra dans cette démarche éviter le copier – coller du féminisme occidental à notre société.
Ainsi j’invite ces centaines de jeunes filles qui se réclament féministe à s’assurer de la démarche à suivre au lieu de tomber dans l’abîme du sentimentalisme féminin. Battez – vous car ça y va de l’émancipation de la société mais, il est impossible de construire un bâtiment sans fondation.
Battez – vous pour la formation de la junte féminine au lieu de brouiller les étapes.
Aliou BAH pour GCO
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