Le financement de la Banque est motivé par la nécessité de soutenir le Cameroun dans ses orientations stratégiques en faveur de la réduction du déficit de main d’œuvre qualifiée dans les secteurs prioritaires
Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) a donné son feu vert, vendredi 14 juillet 2023, à Abidjan, à l’octroi d’un prêt de 63,09 millions d’euros au Cameroun, pour financer son projet d’appui à la Promotion de l’entreprenariat et à l’amélioration des compétences en soutien à l’industrialisation (PEAC).

Des partenaires multinationaux, le secteur privé et l’État camerounais apporteront environ 2 millions d’euros pour couvrir le reste du financement du projet d’un coût total de 64,93 millions d’euros.

Au Cameroun, le déficit en ressources humaines qualifiées compromet le processus d’industrialisation et le développement des secteurs porteurs de l’économie. Le projet entend engager le secteur privé camerounais aux côtés de l’État, dans des actions structurantes : bâtir des infrastructures modernes de formation technique et professionnelle, renforcer les capacités des acteurs et du système éducatif et, promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes à travers un accompagnement technique et financier.  Il s’agira aussi de lever les contraintes qui pèsent sur l’emploi en misant sur l’employabilité et la promotion de l’entrepreneuriat.

Le secteur privé sera un acteur privilégié dans la mise en œuvre du projet. Son implication multiforme et innovante se fera essentiellement à travers trois leviers : la gestion déléguée de centres de formation professionnelle ; la mise en place du Fonds de développement de la formation professionnelle pour dynamiser l’offre de formation du secteur privé  et  le financement des initiatives privées soutenues à travers le Mécanisme d’appui au développement des projets des jeunes d’une part, et le développement du tissu des incubateurs intervenant dans les secteurs prometteurs, d’autre part.

Le projet couvrira cinq régions du Cameroun : le Centre, le Littoral, le Sud, le Sud-Ouest et l’Extrême Nord. L’objectif est de développer les compétences nécessaires aux besoins de l’économie camerounaise et de promouvoir l’entreprenariat et l’emploi des jeunes et des femmes dans les secteurs porteurs du BTP, des transports, de l’énergie, de l’agro-industrie, des métiers verts et des TIC, notamment.

Il vise à renforcer la capacité du système national de formation professionnelle, à travers des appuis matériels et d’ingénierie de formation et à rendre effective l’implication accrue du secteur privé dans la gestion des centres de formation bénéficiaires du projet. Cela conduira à une meilleure qualité des apprentissages adaptés au marché de l’emploi.

Il permettra de promouvoir l’auto-emploi des jeunes et l’insertion professionnelle, en particulier dans les secteurs porteurs ciblés ; et de renforcer les capacités institutionnelles des acteurs techniques et professionnels.

Deux des cinq régions de la zone d’invention du projet sont des régions particulièrement affectées par des conflits. Il s’agit du Sud-Ouest (touchée par la crise anglophone) et l’Extrême Nord (objet d’attaques terroristes de Boko Haram). Ce qui va permettre d’améliorer l’accès des jeunes et femmes à l’emploi et à des activités mieux rémunérées. De quoi réduire l’attractivité que pourraient exercer des mouvements terroristes et consolider la paix, améliorant de fait les conditions de vie et la croissance économique au Cameroun.

Concrètement, le projet va directement renforcer 12 centres de formations et 9 structures d’appui à l’entreprenariat (incubateurs), publics et privés. À titre pilote, environ 6 000 élèves du secondaire, dans l’enseignement général, technique et supérieur, seront sensibilisés à l’entreprenariat. Un volet spécifique d’appui à 400 femmes et jeunes plus vulnérables sera mis en œuvre, avec le concours de partenaires et institutions dédiées pour leur élargir l’accès aux métiers de la transformation agricole.

Le projet pourra bénéficier en sus à 7 350 jeunes et/ou femmes en apprentissage grâce à l’amélioration des cursus de formation pour répondre aux besoins du marché de l’emploi et à 1 225 jeunes entrepreneurs ou porteurs de projets des cinq régions du pays, qui pourront suivre un parcours d’incubation jusqu’au démarrage de leur activité.

Le projet aura également un impact significatif sur le développement économique, social et la création d’emplois au Cameroun. Il pourra aider à créer 28 000 emplois supplémentaires à l’horizon 2050 (soit 1 120 en moyenne par an entre 2027 et 2050).

Le financement de la Banque est motivé par la nécessité de soutenir le Cameroun dans ses orientations stratégiques en faveur de la réduction du déficit de main d’œuvre qualifiée dans les secteurs prioritaires. Ce financement se justifie également et surtout par les mesures structurantes qui permettent de rentabiliser les investissements dans les ressources humaines et d’en pérenniser les acquis.

Le projet s’inscrit dans le droit fil de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) du Cameroun et les deux domaines prioritaires du Document de stratégie pays 2023-2028 de la Banque pour le Cameroun : développer les infrastructures pour promouvoir le secteur agro-industriel et renforcer le capital humain et la gouvernance pour l’amélioration du cadre institutionnel et celui des affaires. Il répond à l’un des High 5 de la Banque – améliorer la qualité de vie des populations en Afrique – et à sa nouvelle Stratégie décennale 2023-2032, sur le point d’être finalisée, qui reconnait le capital humain parmi les priorités de la Banque.

APO Group pour GCO