Le guide a pour objectifs de développer un cadre international pour la finance climatique et d’aider les pays africains à obtenir davantage de financements verts |
« Favoriser le juste financement de l’action climatique est primordial pour aider à transformer les promesses en actions concrètes et renforcer l’action du continent africain en faveur d’un développement durable ». Telle est la principale conclusion du guide de Sharm El-Cheikh sur le financement climatique équitable lancé par le ministère égyptien de la Coopération internationale devant un parterre d’institutions de développement lors d’une table ronde de haut niveau à la COP27.
Il est le fruit d’une collaboration entre le ministère égyptien de la Coopération internationale et plus d’une centaine de partenaires de développement dont la Banque africaine de développement, des institutions financières ainsi que des organisations à but non lucratif. Le guide a pour objectifs de développer un cadre international pour la finance climatique et d’aider les pays africains à obtenir davantage de financements verts, dans un contexte africain marqué par les déficits budgétaires liés à la gestion de la pandémie de Covid-19 et de la flambée des cours des matières premières énergétiques et alimentaires. La présentation du guide a été suivie d’une discussion de haut niveau sur ses recommandations qui visent à soutenir l’effort de résilience et de relance pour une croissance forte et inclusive. « Au regard des effets dévastateurs du changement climatique, la question du financement est devenue centrale. Et avec l’exacerbation des répercussions de la pandémie de Covid-19 et du conflit russo-ukrainien, les pays en développement et les économies émergentes ont plus que jamais besoin de financements spécifiques, indispensables pour poursuivre leur action climatique » a déclaré Rania Al-Mashat, la ministre égyptienne de la Coopération internationale et d’ajouter : « Ce nouveau guide identifie un cadre international qui favorise une répartition équitable des financements climatiques, en particulier en faveur des pays africains ». Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, a, pour sa part, déclaré : « La plus grande menace pour l’humanité aujourd’hui, c’est le changement climatique. Il fait peser un lourd fardeau sur les plus pauvres et les plus vulnérables dans le monde. Il déforme les paysages, ruine les populations et menace chaque jour la vie de milliards de personnes. Dans ce contexte, ce guide offre une excellente opportunité d’accorder une plus grande attention aux besoins financiers des pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique, sans détourner leurs financements du développement, ni accroître leur endettement ». Le guide introduit le principe selon lequel le financement climatique ne doit pas se substituer au financement du développement, mais plutôt s’y additionner en garantissant aux pays et régions qui en ont le plus besoin, le droit d’y accéder. Il appelle les acteurs internationaux du climat à tenir compte des disparités historiques dans la répartition du financement climatique entre les pays. Il définit le concept de financement équitable dans la structuration de la finance climatique internationale avec la création d’un mécanisme dédié à sa mise en œuvre. Le guide souligne la nécessité, entre autres, d’assurer l’égalité d’accès des pays aux fonds climatiques. Il insiste sur le caractère concessionnel du financement qui doit s’adapter aux situations budgétaires des États. Il établit également la nécessité de mettre en place un système de gouvernance efficace assorti de règles qui favorisent un environnement propice à la mise en place de marchés verts. Il souligne aussi l’importance d’un système de suivi et d’évaluation efficace et insiste sur la nécessité d’instaurer de nouveaux mécanismes de coordination entre les pays et les principales parties prenantes. « L’accès au financement reste un défi majeur pour le continent, a déclaré Akinwumi Adesina. Le guide de Charm el-Cheikh constitue un instrument stratégique pour aider l’Afrique à mobiliser davantage de financements et relancer une croissance durable. Nous sommes fiers d’y avoir contribué depuis le début des consultations jusqu’à son lancement aujourd’hui avec la ferme volonté de soutenir sa mise en œuvre. » « Le guide sera essentiel pour aider à traduire les engagements financiers en projets à fort impact environnemental. À la connaissance, nous joignons les actes : nos financements climatiques ont augmenté de 9 % en 2016 à 41 % l’an dernier », a-t-il ajouté. « Ce guide formule des recommandations stratégiques visant à stimuler la finance climatique en Afrique et à accroître les investissements dans les projets d’atténuation et d’adaptation », a précisé Rania Al-Mashat. Elle a ajouté : « Le continent africain ne contribue qu’à hauteur de 3,8 % aux émissions des gaz à effet de serre et ne reçoit que 5 % des flux de financements climatiques. Cela à un moment où les besoins de l’Afrique sont estimés à 250 milliards de dollars par an ». Avec ce nouveau guide, le ministère égyptien de la Coopération internationale, le Groupe de la Banque africaine de développement ainsi que l’ensemble des partenaires au développement engagés soulignent l’objectif collectif de traduire les promesses en actions concrètes pour favoriser un financement juste de l’action climatique en Afrique. APO Group pour JMI
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