Bernard Goumou avait raison de le traiter de « guignol ». Selon l’hebdomadaire Jeune-Afrique, relayé par le site Mediaguinée, je viens d’apprendre que le Président en exercice de la CEDEAO a proposé aux Chefs d’etat, l’invitation du Président français Emmanuel Macron au sommet de l’institution ouest-africaine prévu à Dakar le 14 octobre prochain.

Ce sommet qui en est de trop doit traiter des sujets liés aux Transitions au Burkina, au Mali et en Guinée, ainsi que le conflit ivoiro-malien relatifs aux « 46 mercenaires ». Bon DIEU ! Qu’est ce qu’un Président français a à foutre dans une conférence de la CEDEAO ?
Dans quelle poubelle Emballo veut mettre la CEDEAO ? Il faut savoir que cette proposition du Guignol de Bissau est faite au moment où il doit se rendre à Abidjan (cette fin de semaine) auprès de Ouattara, en même temps que le Président Togolais Faure Eyadema.
Heureusement qu’il n’a pas obtenu l’accord de la majorité des chefs d’état consultés pour la venue de son nouveau Maître. Certainement irrités et outrés par la proposition du Président Bissau-Guinéen, la majorité des Chefs d’Etat auraient décliné leurs participations au fameux sommet qu’il projeté le 14 octobre prochain à Dakar.
Aux dernières nouvelles d’ailleurs, toujours selon Jeune-Afrique, ledit sommet du 14 octobre est annulé et remis au mois de décembre 2022.
Lorsque vous mettez un clown à la tête de votre groupement, attendez-vous à vivre la comédie et le ridicule dignes de Léon M’Ba, de Bokassa et autres Idi Amine.
Devenu Président en exercice de la CEDEAO, le très agité Oumaro Emballo Sissoko, est comme habité par une follie de grandeur que même les bouffons de Foccart ne se sont pas permis dans les années 70.
Il vous souviendra, une prédiction que j’ai faite dans ma page, le jour de la récente visite de Macron à Bissau, pour faire miroiter monts et merveilles au nouvel élu de la CEDEAO.
J’avais écrit que ce premier séjour d’un Président français à Bissau s’inscrivait dans la récupération du nouveau Président de la CEDEAO.
L’objectif de Macron était de trouver un autre acolyte dans le dossier du contentieux Franco-Malien (Départ de Berkane et présence de Wagner), le dossier des Transitions en Guinée et au Burkina, ainsi que la problématique Franc CFA et la monnaie commune ouest-africaine ECO.
Il s’agissait de trouver un nouvel ami capable de porter la volonté de la France. Ce n’est pas pour rien que le Bissau-Guinéen a des accointances avec son père adoptif Alhassane Ouattara.
Au moment où elle est décriée dans la plus part des pays de son influence, la France cherche à maintenir la Françafrique par tous les moyens.
En Afrique de l’ouest, Houphouet-Boigny a préparé Blaise Compaoré et lui a passé le témoin.
Ce dernier a joué sa participation en véritable Maestro.
Avant de tomber dans la déchéance, celui-ci a retourné le témoin à Ouattara, le bien-aimé du 3ème mandat. Qui Ouattara peut préparer pour faire prospérer la Françafrique ? Faure Gnassimbé ? Peut-être !
Qui d’autre ? Macky Sall ? Pas sûr ! Depuis Senghor, les Présidents Sénégalais sont des amis de leurs homologues ivoiriens. Mais, ils ne sont jamais manipulables par Abidjan. Ils ont toujours gardé leur indépendance de la côte d’Ivoire, en restant tous aussi proches de Paris: leadership oblige !
Qui d’autre alors ?
En attendant d’en trouver, le très agité Président de la très instable Guinée Bissau pourrait faire le jeu, d’autant qu’il est Président en exercice de la CEDEAO, en plus qu’il a un grand besoin de soutien pour la stabilité de son régime. D’autant que son pays est membre de la zone CFA, susceptible de bénéficier des avances du vrai trésorier et du théoricien de cette monnaie.
Le Boufon de Bissau a toutes les raisons de croire naïvement en l’influence de Macron sur le destin de la CEDEAO.
En réalité, depuis la visite de celui-ci à Bissau, Emballo pense que son destin à la tête de son pays est dans les mains de la France, avec le soutien de Ouattara. C’est mal connaître la Guinée Bissau ! Ce qui est malheureux pour lui, c’est sa prétention maladroite et encombrante d’embobiner les Chefs d’Etat ouest-africains. Ces derniers viennent de lui donner une leçon de retenue dans la gestion de la diplomatie multilatérale.
Encore une fois, Emballo doit savoir qu’un Président d’une organisation internationale n’est pas le relais d’une puissance étrangère ou d’un membre quelconque. Les réunions de la CEDEAO ne sont ni hebdomadaires ni mensuelles, comme il se donne le goût d’en faire.
La Présidence de la CEDEAO est tournante.
C’est un an ! Elle s’exerce dans la souplesse et la sagesse qui sont les clés de la diplomatie. C’est par la diplomatie qu’on peut résoudre toutes les crises, y compris celles liées aux Transitions et aux « Mercenaires ivoiriens ».
M. Emballo doit lire et bien lire les textes fondateurs de la CEDEAO pour mettre un peu d’eau dans son vin. Macron n’a rien à foutre à une réunion de la CEDEAO. Emballo doit le savoir.

Ibrahima Jair KEITA pour GCO