Né le 10 janvier 1943 à Cotonou, il est originaire de Lokossa (sud-ouest du Bénin) et baigne dans la musique dès son plus jeune âge car son père chante à l’église. La fibre musicale paternelle touchera aussi son jeune frère Matthieu, bassiste, et son grand frère Paul, grand saxophoniste.
La lignée ne s’arrêtera pas là, puisque parmi les sept enfants de Pedro, deux semblent marcher sur ses traces, se destinant à la musique. Très « famille », discret, aimant profondément son pays, il ne fumait pas, ne buvait pas. Il avait la foi en Dieu mais aussi en ce qu’il faisait.
« Gnonnas Pedro, de son vrai nom Gnonnas Sousou Pierre Kwasivi, a démarré sa carrière dans le milieu des années 60 », rapporte le musicologue africain Nago Seck. « Artisan du son cubain, ses deux grands tubes « Von o von non » et « Yri yri boum » ont enflammé toute l’Afrique. Il a également travaillé à la rénovation de l’agbadja, le style musical de sa région (le Mono, ndlr), en le mettant au goût ‘gombo-salsa’.
C’est en 1996, à la mort du grand Pape Serigne Seck, qu’il intègre la formation de Boncana Maïga, Africando, et rejoint les trois autres piliers historiques du groupe, les Sénégalais Medoune Diallo, Nicholas Menheim et l’Américain Ronnie Barro. Sa disparition est une terrible nouvelle. C’est une perte pour l’Afrique et les musiques africaines. Il représentait beaucoup pour le Continent… Il a marqué toute une génération. Dans les années 70 et 80, nous avons tous swingué sur sa musique. A présent, que la terre lui soit légère… » Paix à son âme!
Thierno Saidou DIAKITE pour GCO