C’est une affaire recambolesque qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. En mai 2019, Marie-Madeleine Dioubaté, faisait la Une de certains médias français pour une incroyable histoire de vol de diamant de 43 carats d’une valeur déclarative de 45 millions d’euros à Paris, dans un hôtel du VIIIe arrondissement pendant qu’elle serait venue expertiser le diamant. Le vrai diamant sera substitué, selon sa déclaration, par un faux lors de cette opération par deux hommes qui se seraient fait passer pour des spécialistes Russes. Elle finira par porter plainte amenant le parquet de Paris à ouvrir une enquête.
Mais seulement voilà, à Conakry c’est une tout autre version. Non seulement le diamant n’appartient pas à Marie Madeleine, mais elle est accusée d’avoir tout simulé pour faire croire que le diamant a été volé alors qu’elle l’aurait revendu. La véritable propriétaire du diamant, Djenabou Diallo, analphabète a porté plainte contre l’ancienne candidate malheureuse à l’élection présidentielle de 2015 et ses complices, en l’occurrence la sœur de Marie Madeleine, Nana Martine Dioubaté qui vit au Mali et les deux intermédiaires entre la véritable propriétaire et les sœurs Dioubaté, que sont Thierno Algassimou Diallo et Mamadou Lamarana Diallo pour abus de confiance et de complicité d’abus de confiance. Le procès s’est ouvert le 26 mai 2021 devant le tribunal correctionnel de Dixinn.
L’avocat de la partie civile, estime que Marie Madeleine Dioubaté, sa sœur et Thierno Algassimou Diallo sont les cerveaux de ce rocambolesque abus de confiance. Elles auraient roulé dans la farine la naïve propriétaire avec la complicité des intermédiaires: « les prévenus ont profité de la naïveté de mademoiselle Djenabou Diallo pour détourner le diamant, parce qu’elle n’a pas fait l’école, elle n’a pas fait l’aventure et elle est encore jeune. Elle s’est embarquée avec Mamadou Lamarana Diallo pour envoyer le diamant à Bamako chez Nana Martine Dioubaté. Ils sont restés trois jours chez elle. Le 3ème jour, Mamadou Lamarana et Djenabou Diallo se sont embarqués pour rentrer en Guinée. Et, Nana Martine Dioubaté s’est envolée avec le diamant pour la France. 
Le 13 mai 2019, Marie Madeleine Dioubaté a reçu le diamant. Elle les a appelés pour leur dire qu’elle a effectivement reçu le diamant et qu’elle est en train de faire des démarches pour trouver des clients. Quelques jours après, Marie Madeleine a appelé pour dire qu’elle a trouvé un premier client qui est prêt à l’acheter à 35 millions d’euros et qu’un second client a proposé 45 millions d’euros. Mais, elle a demandé d’augmenter à 70 millions d’euros. Cette information a été portée à mademoiselle Dienabou Diallo. Et, le 23 mai (soit 10 jours après la réception de ce diamant), Marie Madeleine a appelé pour dire que le diamant a été volé dans un hôtel par des escrocs en France. Nous, partie civile, nous ne croyons pas à ce vol. Le diamant n’a pas été volé. Il a été vendu par Marie Madeleine Valery Dioubaté et sa sœur Nana Martine Dioubaté », clame Maître Amadou Oury Diallo.
Deux ans après les faits et la bataille judiciaire autour de ce « vol de diamant », mercredi 13 octobre 2021, à l’issue des réquisitions et plaidoiries, le parquet de Dixinn a requis trois  ans de prison contre Marie-Madeleine Dioubaté, au paiement de 45 millions d’euros à titre principal et 10 milliards de francs guinéens pour les dommages et intérêts tandis que le procureur exige qu’un mandat d’arrêt soit décerné contre elle.
Mamadou Aliou Diallo pour JMI
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