L’État guinéen a concédé le service public de délivrance du permis de conduire à la société THOMAS GREEG Afrique de l’Ouest, une société de droit guinéen affiliée à la société mère basée au BRESIL. Votre quotidien en ligne www.guineeconakry.online a rencontré le Chef du projet du Système informatisé de gestion des permis de conduire (SIGPC) en Guinée, M. Momo Sakho qui relève du ministère des transports.

GCO : Comment la société exploitante THOMAS GREEG a été sélectionnée ?  

C’est une société de droit guinéen, mais la compagnie mère qui est au Brésil, est spécialisée dans les documents sécurisés, vu que nos permis ces derniers temps étaient devenus vulnérables et les fossoyeurs se sont introduits dans le circuit. L’État guinéen a décidé de sécuriser le document et c’est pour cette raison que nous avons lancé un appel d’offres international, qui a été remporté par la THOMAS GREEG de renommée internationale. Il y a donc une convention entre l’État et la société THOMAS GREEG qui est l’opérateur pour le projet de confection des permis de conduire biométriques.

GCO : Depuis le début, quels sont les chiffres enregistrés en termes d’enrôlement ?

Momo Sakho : Le centre a commencé son fonctionnement opérationnel le 16 aout 2021. Depuis ce jour jusqu’à maintenant, nous sommes à plus de 1000 enrôlements, donc la cadence qu’on attendait n’est pas encore atteinte, parce que tout simplement certains ne sont pas encore informés. Il n’y a pas de contrainte pour le moment pour renouveler les documents. Quand le délai sera donné, l’intervalle de temps dans lequel les gens devront renouveler, le taux d’enrôlement va certainement augmenter.

GCO : Quelle est votre stratégie pour amener les citoyens à s’enrôler ?  

Momo Sakho : La stratégie que nous avons d’abord, c’est celle de rapprocher le service des usagers. Nous avons commencé à Conakry, nous devons partir à l’intérieur du pays. Cela, à travers les différentes représentations de la direction nationale des transports terrestres et les bureaux régionaux des transports terrestres qui sont dans les huit régions administratives. Quand on aura fini d’installer nos représentations, en ce moment, on parlera du temps et du taux d’enrôlement qui vont être très élevés, parce que le service sera maintenant proche des usagers. C’est cette stratégie de proximité sur laquelle nous voulons nous appuyer. Dans trois mois, nous serons à l’intérieur du pays, et vous verrez que le taux d’enrôlement sera vraiment conséquent.

Nous allons aussi communiquer dans les médias et d’ailleurs j’ai déjà fait des communications dans certains médias. Nous allons communiquer non seulement en français mais aussi en langues nationales. Nous allons expliquer aux citoyens comment ça va se passer. Nous avons deux opérations: l’opération d’émission du nouveau permis et l’opération de renouvèlement des anciens permis.

Pour les nouveaux permis, il n’y a pas deux chemins, l’opération est déjà balisée. Celui qui veut avoir un nouveau permis, c’est forcément la biométrie, pour les anciens permis il y aura un délai de renouvellement. Mais quand on aura fini de s’installer dans les bureaux régionaux, l’autorité va donner un délai et tout le monde sera invité à le faire, surtout ceux qui ont des anciens permis.

Les spots ont été faits dans les langues nationales. Nous allons leur expliquer d’avantage combien de fois ce permis-là est important. D’abord, les avantages sont nombreux: ce permis, c’est la biométrie et quiconque parle de la biométrie parle des données physiologiques et morphologiques. On a pas besoin de parler pour être tracé et les empreintes digitales ne changent pas, ce sont des informations qui ne changent pas, qui identifient de façon unique un individu. Il n’y a pas de possibilités d’échanger ce permis. Si vous l’avez quelqu’un ne peut pas vous le dérober et que ça lui serve, ce n’est pas possible donc le document est crédible. Nous recevons beaucoup de permis guinéens de l’extérieur pour l’authentification, tellement que le permis guinéen est devenu vulnérable. Il y a beaucoup de fausseté, donc la société qui est en charge d’établir les permis guinéens, est une société certifiée ISO et qui est reconnue sur le plan international. Le document qui sort d’ici est un document précieux et sécurisé, mais ce n’est pas tout. On a réussi à sécuriser le document c’est un fait, mais le gros du travail c’est au niveau du processus d’acquisition de ce document. Le permis est accessible à tous à des conditions : valider son auto-école, la visite d’aptitude médicale dont les examinateurs relèvent de la direction nationale des transports terrestres (DNTT).

Il y a une sorte de symbiose qui doit  être faite pour que celui qui doit entrer en possession d’un permis, soit effectivement la personne qui doit l’avoir. Nous sommes en train de faire cela, la DNTT a élaboré un cahier des charges pour pousser les auto-écoles à être performantes, ces cahiers de charges seront bientôt publiés. Nous allons faire des inspections dans les différentes autoécoles. Ceux qui seront en phase avec nos standards seront retenus et on va publier leur listes; ce qui veut dire que ce sont les candidats seulement des autoécoles qui seront retenus qui vont passer devant les examinateurs du centre.

GCO : Quelles sont les garanties de sécurité qu’offre le permis de sécurité de THOMAS GREEG ?

Momo Sakho : Il me semble que dans certains projets ici, le serveur est hébergé ailleurs. Nous, notre serveur est là. Tout est basé ici. Il y a un système de back-up bien sûr, mais tout est là, on ne dépend pas de l’extérieur. La salle des serveurs se trouve ici. En matière de sécurisation, vous allez voir sur ce permis en forme de carte PCV, il y a différents éléments de sécurité, comme les hologrammes qui sont à l’intérieur, visibles seulement avec un dispositif conçu à cet effet. Il y a un film de sécurité qui recouvre le permis. Tous ces éléments sont faits sur mesure spécifiquement pour la république de Guinée et qui sont infalsifiables.

Les infos cryptées dans ce permis ne sont lisibles qu’à l’aide d’un dispositif utilisé par la personne qui doit l’utiliser. Par exemple, le service de la police routière doit avoir un certain nombre de dispositifs, on indique les personnes qui doivent l’utiliser. Ils téléchargent l’application. C’est seulement l’application-là téléchargée chez-eux qui peut lire les données. Cette application ne peut être transférée dans un téléphone. Une autre personne ne pas l’utiliser hormis la personne qui est autorisée à l’utiliser, parce qu’il y a un code qu’on te donne pour le téléchargement et le téléchargement ne peut être fait qu’une seule fois.

Vous voyez ces éléments de sécurité qui sont à l’intérieur, lisibles à l’aide d’un dispositif montrent que le permis guinéen est aujourd’hui sécurisé, ce qui lui donne son caractère unique et dédié spécifiquement à la Guinée, et le système de traitement des données est sécurisé. Partout où vous passez ici, il y a des caméras, tout est vu. C’est des bureaux de fonctionnement ISO, il y a plus de 100 cameras, rien est caché ici. Tout est transparent. La chaine de traitement et de production du permis est transparente. Les travailleurs n’ont pas le droit d’utiliser leurs téléphones aux heures de poste. Il y a des restrictions d’accès à certaines parties du bâtiment, notamment la partie abritant les serveurs. Tout est fait pour que notre beau pays la Guinée, avance a l’image de la modernité numérique sécurisée pour tous.

 

 

Entretien réalisé par Mamadou Aliou DIALLO pour GCO

GCO Copyright © GuineeConakry.Online