Le Fonds international de développement agricole (FIDA) lance un nouveau programme d’investissement destiné à encourager les financements privés en faveur des entreprises rurales et des petits exploitants agricoles. Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’action menée par le Fonds contre l’aggravation de la faim et de la pauvreté dans les pays les plus pauvres.
Les entreprises rurales, qui jouent un rôle essentiel dans la transformation des systèmes alimentaires, vont bénéficier d’une aide précieuse grâce à un nouveau programme
de financement ambitieux lancé aujourd’hui par le Fonds international de développement agricole (FIDA). Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’action menée par le Fonds contre l’aggravation de la faim et de la pauvreté dans les pays les plus pauvres.

Le Programme de participation du secteur privé au financement (PPSPF) vise à accroître les investissements privés dont ont grand besoin les petites et moyennes entreprises (PME), les organisations paysannes ainsi que les intermédiaires financiers qui fournissent des services aux petits exploitants, lesquels sont trop souvent négligés par les investisseurs. Le Programme offrira plusieurs outils: prêts, instruments de gestion des risques (garanties, par exemple) et prises de participation.

« Nous pouvons éliminer la faim et la pauvreté! Mais, pour y parvenir, nous devons de toute urgence mobiliser auprès du secteur privé davantage d’investissements en faveur des zones rurales, et libérer l’immense potentiel entrepreneurial de millions de PME et de petits producteurs ruraux », a déclaré le Président du FIDA, Gilbert F. Houngbo. « En accédant à des financements, ces acteurs pourront attirer davantage d’investisseurs et de partenaires, développer leur entreprise et créer des emplois, notamment pour les jeunes et les femmes. »

À l’occasion du lancement du PPSPF, il a été annoncé qu’un premier prêt, d’un montant de 5 millions d’USD, serait octroyé à Babban Gona, une entreprise nigériane à impact social qui aide les petits exploitants à passer d’un modèle de subsistance à un modèle
davantage tourné vers le marché et possède dans ce domaine une solide expérience.

Le prêt aidera Babban Gona à appuyer 377 000 petits producteurs de riz et de maïs au Nigéria en leur proposant un éventail complet de formations, d’intrants de qualité et de services de commercialisation. En outre, Babban Gona stockera les récoltes des exploitants et les vendra pour le compte de ces derniers au moment où les prix sont les plus élevés. L’entreprise s’est fixé pour objectif de créer jusqu’à 65 000 emplois pour les femmes et 66 500 pour les jeunes à l’horizon 2025. En allouant ces fonds, le PPSPF
entend inciter d’autres investisseurs à apporter des contributions plus importantes et ainsi aider Babban Gona à atteindre son objectif de lever 150 millions d’USD pour venir en aide à des millions de petits producteurs.

Face au manque de financement et d’accès aux services financiers, les PME rurales et les petits exploitants ne sont pas en mesure de tirer parti des possibilités offertes par la demande croissante de denrées alimentaires plus diversifiées et plus nutritives partout dans le monde. Or les PME qui participent à la transformation, au conditionnement, au transport et à la commercialisation des denrées alimentaires sont des partenaires essentiels pour les petits exploitants. Elles leur fournissent en effet des services, des intrants et des débouchés qui leur permettent d’accroître leurs revenus et de créer des emplois.

Avant même la pandémie de COVID-19, les prestataires de services financiers n’apportaient qu’environ 30% des 240 milliards d’USD nécessaires pour répondre à la demande de financement des ménages ruraux. En outre, dans la seule Afrique subsaharienne, le déficit de prêts en faveur des PME agricoles s’élevait à environ 100 milliards d’USD par an.

Le FIDA souhaite mobiliser, en faveur du PPSPF, 200 millions d’USD auprès d’organismes publics, privés et philanthropiques en vue de lever, par effet de levier, 1 milliard d’USD sous forme d’investissements privés. L’objectif : améliorer les conditions de vie de 5 millions de petits exploitants. Le PPSPF concentrera ses investissements sur la création d’emplois, l’avancement des femmes, le renforcement de la résilience des exploitants et l’accélération des mesures d’atténuation des effets des changements climatiques.

« Face à l’aggravation de la faim et de la pauvreté et à la nécessité urgente de rendre les systèmes alimentaires plus durables et plus équitables, il faut sortir des sentiers battus. Nous devons innover et trouver du nouveau, sans plus attendre », a expliqué
Gilbert F. Houngbo. « C’est pourquoi le FIDA crée de nouveaux instruments destinés à stimuler les investissements du secteur privé dans les zones rurales où les besoins sont les plus criants. »

Par ses investissements, ainsi que 40 ans d’expérience auprès des populations rurales, sa présence sur le terrain aux quatre coins de la planète et son vaste portefeuille dans le domaine de l’agriculture, le FIDA est particulièrement bien placé pour attirer les investisseurs privés qui peuvent se montrer réticents à investir dans l’agriculture et les économies rurales.

Le PPSPF témoigne de la volonté générale du FIDA de renforcer sa collaboration avec le secteur privé en vue d’atteindre des millions de ruraux supplémentaires et de doubler son impact contre la faim et la pauvreté à l’horizon 2030. À cette fin, le FIDA a modifié son accord fondateur en 2019 pour pouvoir investir directement dans des entités du secteur privé. Auparavant, le Fonds canalisait ses investissements vers les zones rurales uniquement au moyen de prêts souverains et de dons destinés aux États. Le prêt octroyé à Babban Gona est le premier accordé par le FIDA à une entité du secteur
privé.

  APO Group pour GCO