L’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis, l’ex-chef de la junte au pouvoir en 2009 en Guinée, dont il a attenté à la vie le 3 décembre 2009, le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité,Toumba alias « Toumba » ne bénéficiera pas d’une mise en liberté provisoire, conformément à la requête adressée par son avocat Paul Yomba Kourouma. Un recours au niveau de la cour suprême qui fait suite au rejet par le Tribunal de première instance de Dixinn de la première requête formulée par ses avocats.
En détention depuis maintenant plus de 5 ans, cette décision de justice insusceptible de recours sur le pan national ne semble toutefois pas entamer la détermination de son principal avocat « ils ont rejeté la requête sans autres explications. Nous allons nous tourner maintenant devant la Cour de justice de la CEDEAO aussitôt que possible parce que nos juridictions nationales n’ont pas accepté de dire la vérité. Elles ont constaté qu’il n’y pas eu renouvèlement du mandat (de détention) mais sont passés outre » a réagi, amère Paul Yomba Kourourma.
Inculpé par la justice guinéenne depuis mars 2017, dans le cadre de l’enquête sur les massacres du 28 septembre 2009 au stade du même nom, où plus de 150 personnes avaient été tuées, plusieurs dizaines de femmes violées par des militaires, Toumba Diakité et son avocat espéreraient que la cour suprême serait sensible à leur demande de mise en liberté provisoire. Depuis son extradition du Sénégal, Tomba Diakité est pour le moment la seule véritable personnalité de la junte militaire au pouvoir en 2009, à faire face à la justice, malgré l’inculpation de plusieurs autres hauts responsables de ladite junte et qui, du reste occupent des postes importants encore en Guinée.
La volonté politique qui ne semble pas totale dans la conduite de la procédure devant aboutir à la tenue d’un procès impartial et équitable dans les plus brefs délais, de l’avis des victimes, Toumba Diakité est-il en train de payer le prix fort et de porter le chapeau pour ce crime qualifié par l’ONU comme un « crime contre l’humanité » pendant que d’autres se la coule douce.
Mamadou Aliou DIALLO pour GCO
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