S’achemine t-on vers une rupture entre le parti dirigé par Cellou Dalein Diallo, l’UFDG et ses cadres incarcérés depuis plusieurs mois à la maison centrale ? C’est la question qu’il faut se poser après la publication d’un communiqué de soutien mais surtout de « recadrage » de la direction nationale du parti à l’endroit des cadres et détenus politiques du parti en l’occurrence, Ousmane Gaoual Diallo, le coordinateur de la Cellule de communication, Chérif Bah, vice-président du parti et Cellou Baldé, coordinateur des fédérations de l’intérieur du pays ?
Une tribune qui contraste
Dans une tribune co-signéé par les trois hauts cadres du principal parti d’opposition et relayé dans les medias ce mercredi 2 juin 2021, ils invitent à l’apaisement et à la décrispation politique, au respect de leurs droits, clament leur innocence et appellent au dialogue social inclusif tout en estimant que leur libération pourrait être un point d’amorçage du dégel. Se gardant toutefois de mentionner ne serait-ce qu’une seule fois l’UFDG dans leur tribune. Se contentant juste de mentionner les fonctions qu’ils occupent au sein du parti. Une tribune qui contraste avec les déclarations du président de l’UFDG qui a clairement dit il y a quelques semaines qu’il ne voyait pas vraiment l’intérêt du dialogue en l’état actuel et que l’UFDG ne se sent pas concernée par cette question.
La direction du parti n’a pas trouvé mieux que dans les médias pour « recadrer » ses cadres prisonniers
en des termes qui ne peuvent que susciter des interrogations. » La position de l’UFDG par rapport au dialogue politique relève exclusivement de la direction nationale du parti et de ses instances compétentes » peut-on lire dans le communiqué de la direction de L’UFDG publié ce jeudi 3 juin 2021. Ce qui sonne comme un cinglant désaveu à l’endroit des signataires de ladite tribune et à première vue, montre clairement une divergence interne sur la question.
Prises de positions contradictoires
Était-ce nécessaire d’étaler sur l’espace public des divergences aussi profondes sur la question du dialogue en lieu et place des canaux internes d’échanges du parti ? les raisons éventuelles
des prises de positions contradictoires des leaders du parti sont soit que la rupture du dialogue entre le parti et ses détenus est déjà actée. Cette rupture pourrait éventuellement être causée par les positions divergentes sur la question de la participation de l’UFDG au dialogue et que la volonté des détenus politiques de vouloir monnayer leur sortie de prison par le ralliement de l’UFDG au cadre permanent de dialogue qui pourra alors exiger la libération préalable. Ce qui est d’ores et déjà totalement exclu au sein du parti.
Défections ou dialogue
Le contenu de la tribune à y regarder de près laisse par ailleurs transparaître une certaine émancipation de ses éditeurs à l’endroit du parti. Une sorte de main tendue à peine voilée au pouvoir et surtout un sentiment de détresse et d’abandon de l’UFDG d’où le trio n’exclurait plus l’éventualité de collaborer avec le pouvoir pour bénéficier d’une mise en liberté. À cette allure et avec des clivages et des postures aussi divergents, il n’est pas exclu que dans les semaines ou mois qui suivent, Ousmane Gaoual, Cellou Baldé et Chérif Bah négocient eux-mêmes, en catimini avec le pouvoir d’Alpha Condé leur libération dans le cas où Cellou Dalein Diallo n’en fait pas sa priorité absolue et continue de rejeter le dialogue politique proposé par le pouvoir. Des défections ne seraient pas à exclure, car nous sommes au pays de la transhumance politique.
Mamadou Aliou Diallo pour GCO
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