Certains voient la main de la France derrière l’assassinat du Président Tchadien.
Pour eux, la France en voudrait à Deby à cause de son opposition au franc CFA tel que celui-ci fonctionne.
Les partisans de cette thèse soutiennent que le Président Idriss Deby a signé sa mort, le jour qu’il affiché sa position sur le CFA dans une interview accordée à la presse l’an dernier.
Loin de moi l’intention de défendre la France, je ne pense pas que la position de Deby sur le franc CFA soit la cause de sa mort. Pas du tout.
Je ne pense pas que la France y soit pour quelque chose. A mon avis, la cause de l’assassinat d’Idriss Deby pourrait être ailleurs : très loin du franc CFA.
1) la haine viscérale des islamistes de tous les bords à son égard.
Ces islamistes, y compris Boko Haram, ne lui pardonneront jamais de les avoir toujours empêché d’évoluer comme ils veulent dans le Sahel et au Nigeria.
N’oublions que Deby et son armée sont les seuls en Afrique qui entravent réellement la marche dévastatrices des Djihadistes vers le sud du Sahara.
2) le rapprochement d’Idriss Deby avec Israël, matérialisé par sa visite d’Etat à Jérusalem et l’accueil que lui a réservé Benjamin Netanyahu.
Cet acte est une maladresse stratégique qui a pu emmener certains pays arabes, ennemis jurés d’Israël, à soutenir les rebelles tchadiens déjà en action et en préparation sur le territoire libyen, pour renverser le nouvel ami de leur ennemi commun, Israël.
Il est surprenant que les rebelles entrent dans le territoire tchadien comme le couteau dans du beurre, s’ils ne disposent pas de gros moyens matériels, techniques et humains.
3) Le ressentiment des Troupes Tchadiennes qui semblent fatiguées d’être présentes sur tous les fronts, dans des guerres qui ne concernent guère leur pays.
Elles semblent démotivées pour des raisons liées entre autres, à la baisse régulière des primes de combat et aux pertes en vies humaines sur les fronts.
Ces derniers temps, on a l’impression que les militaires tchadiens ont tendance à perdre de leur réputation de vrais guerriers du Sahel.
La liste des braves soldats tchadiens morts sur les fronts, devient de plus en plus longue.
4) le climat politique très tendu à Ndjamena, en cette année électorale, dans un environnement socio-économique assez critique : la baisse du pouvoir d’achat, la corruption généralisée, les injustices et violences liées au processus électoral, le train de vie de la famille du Président et la « dynastisation du pouvoir » avec la propulsion des enfants Deby dans l’armée et dans les postes juteux de l’administration.
Comme on peut voir, c’est trop de maladresses dans l’approche stratégique de Deby.
Du point de vue de la politique interne et dans l’armée, c’est apparemment trop de rancœurs plus ou moins enfouies contre un homme, son système et sa famille.
Voici, de mon point de vue, le cocktail qui ne peut donner que peu de chance au Maréchal et à son pouvoir ; un pouvoir historiquement trentenaire dans un pays qui n’a connu que rébellions, depuis qu’un certain Abbas SIDIK a donné le ton au début des années 70, contre le premier Président François Tombalbaye.
LE POUVOIR USE L’HOMME ! Dixit Mgr Robert SARAH
À ce jour, il faut craindre pour la sécurité de la famille d’Idriss Deby Itno.
Si ses enfants ne font pas profil bas, dans la sagesse, ils risquent de subir la vindicte populaire.
Espérons que DIEU aide ce pays sur le chemin de la paix et de l’unité.
Ibrahima Jair KEITA pour GCO
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