La cérémonie de signature du contrat de financement a eu lieu ce vendredi 23 avril 2021 à l’hôtel Kaloum de Conakry, en présence des membres du gouvernement guinéen, ainsi que des représentants de l’Union Européenne et de la Banque européenne d’investissement (BEI).

Ce nouveau soutien européen en faveur du projet d’interconnexion entre les centrales hydroélectriques de la Guinée et du Mali dans le cadre du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain permettra à des millions de personnes, en Afrique de l’Ouest, d’avoir accès à une énergie propre et abordable. Une fois achevée en Guinée, la nouvelle ligne d’interconnexion électrique de 225 ‘kV offrira une solution de substitution aux générateurs coûteux et peu fiables du réseau électrique et fournira de l’électricité verte aux villages des environs et à l’ensemble de la région.

Le dernier concours que la BEI a accordé en faveur de l’énergie durable en Afrique est un nouveau prêt de 170 millions d’EUR, d’une durée de 25 ans, pour la ligne de transport d’électricité de 225 kV Linsan-Fomi, soit le montant le plus élevé jamais accordé par la BEI pour le financement d’un investissement en Guinée ; il s’inscrit dans le cadre du soutien de 300 millions d’EUR au total pour le projet d’interconnexion Guinée-Mali (PIEGM). Une subvention de 30 millions d’EUR, accordée par l’Union européenne au titre du plan d’investissement extérieur, vient également s’y ajouter.

Dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion, M. Mamadi Camara, ministre de l’économie et des finances de la République de Guinée, a d’abord rappelé l’immense potentiel hydro-électrique de son pays, avant de saluer et de remercier au nom du président de la République, le Professeur Alpha CONDÉ, et de l’ensemble de la population guinéenne, la Banque européenne d’investissement et l’Union européenne pour le financement de ce projet de très grande envergure qui permettra de fournir de l’énergie renouvelable aux communautés urbaines et rurales éloignées, ainsi que dans onze pays raccordés au Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain, dont le Mali voisin.

Le ministre a souligné que la planification et la mise en œuvre de la liaison électrique Linsan-Fomi de 225 kV bénéficient des compétences techniques, financières, environnementales et sociales uniques de la BEI. La Guinée est heureuse de s’associer à l’Équipe Europe pour fournir de l’énergie verte à l’Afrique.

Le ministre a enfin précisé que dès 2010, la Guinée s’est engagée dans un ambitieux programme de grands travaux d’infrastructures dans le domaine des énergies renouvelables afin d’améliorer son bouquet énergétique. La construction des barrages hydroélectriques de Kaléta (240 MW), mis en service en 2015, et de Souapiti (450 MW), en cours d’achèvement, s’inscrit dans le cadre de ce programme. L’objectif du gouvernement est d’améliorer l’accès à l’énergie des ménages, en portant le taux d’électrification à plus de 80 % à l’horizon 2025.

La réalisation de l’interconnexion de 225 kV Linsan-Fomi permettra d’assurer la jonction entre les projets, Guinée-Mali, CLSG et OMVG, auxquels sont intégrés de vastes programmes d’électrification rurale le long des couloirs des lignes électriques.

Dans son intervention, Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque européenne d’investissement, est revenu sur les motifs de financement de ce projet par son institution à hauteur de 300 millions d’EUR, dont un nouveau prêt de 170 millions d’EUR pour la ligne de transport électrique de 225 kV  Linsan-Fomi ; il s’agit du montant le plus élevé jamais accordé par la BEI pour un investissement en Guinée et qui permettra de réaliser la liaison manquante entre les réseaux électriques nationaux et sous-régionaux. Il a également rappelé que la valorisation des énergies renouvelables est essentielle au développement économique et social et que la nouvelle ligne électrique fournira une électricité abordable et fiable à des millions de personnes en Guinée, au Mali et dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. Il a clôturé son allocution en indiquant que c’est grâce à la coopération étroite entre la Guinée, le Mali, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, la Banque ouest-africaine de développement, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO, le Système d’échanges d’énergie électrique ouest africain (EEEOA) et l’Équipe Europe et, au fait qu’ils poursuivent des objectifs communs en matière d’énergie propre, que ce projet avait pu voir le jour.

Quant à Monsieur Josep Coll, ambassadeur de l’Union européenne en Guinée, il a réitéré l’engagement de l’Équipe Europe à travailler avec ses partenaires africains pour appuyer l’action climatique et améliorer l’accès à une énergie fiable et abordable. Il a ajouté que l’appui européen à l’interconnexion Guinée-Mali suit une approche innovatrice qui combine un financement concessionnel à long terme de la BEI et des subventions de la Commission européenne au titre du plan d’investissement extérieur. Monsieur Coll a conclu que ce projet d’importance capitale pour la Guinée et l’Afrique de l’Ouest va changer la vie des millions de personnes dans la sous-région et apporter une contribution importante à la transition mondiale vers l’énergie verte.

Une connexion de 340 km pour approvisionner l’Afrique de l’Ouest en électricité verte

La nouvelle ligne de transport de 225 kV d’une longueur de 340 km, qui traversera la Guinée d’ouest en est, entre les postes électriques de Linsan (région de Labé) et de Fomi (région de Kankan), reliera les centrales hydroélectriques de Kaléta et Souapiti, d’une puissance totale de 690 MW, ainsi que d’autres installations, au Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain ; elle comprendra les liaisons de transport à longue distance également financées par la BEI vers le Mali, le Sénégal et la Gambie à l’ouest et au nord et, la Côte d’Ivoire, le Liberia et la Sierra Leone, à l’est et au sud.

Concrètement, la nouvelle connexion reliera deux réseaux régionaux actuellement distincts, l’OMVG et l’interconnexion de 225 kV Guinée-Mali, offrant une solution de substitution fiable et plus respectueuse de l’environnement aux générateurs et aux centrales électriques utilisant du fioul importé, coûteux.

Le projet concernant la ligne de transport de 225 kV Linsan-Fomi prévoit la construction de nouvelles installations locales de distribution d’électricité destinées à approvisionner les villages ruraux proches de la nouvelle ligne et des infrastructures de transport en les raccordant aux installations de production existantes du pays.

L’équipe d’Europe et ses partenaires africains et internationaux unissent leurs forces pour soutenir le développement durable

Le financement global de 300 millions d’EUR de la BEI et la subvention de 30 millions d’EUR de l’Union européenne, accordés pour l’interconnexion de 225 kV Guinée-Mali viendront compléter les financements fournis par la Guinée et le Mali, ainsi que par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la Banque ouest-africaine de développement et la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO.

 Mise en œuvre des meilleures pratiques internationales pour protéger les forêts et soutenir les communautés locales

 La nouvelle ligne de transport électrique de 225 kV Linsan-Fomi traverse des forêts sensibles d’un point de vue environnemental. Des femmes issues des communautés locales seront recrutées pour reboiser plus de 3 100 hectares de forêt dense et de savane boisée et remplacer les forêts supprimées dans les 40 mètres de couloir tout au long des 340 km de la ligne, dans le but de protéger les primates contre les risques d’électrocution.

La faune aviaire locale sera également gérée grâce à une surveillance ornithologique, dans le respect des mesures internationales relatives à la protection des oiseaux.

S’appuyer sur le soutien de la BEI pour les investissements énergétiques porteurs de changements en Afrique

 Au cours des dix dernières années, la Banque européenne d’investissement a alloué plus de 5,3 milliards d’EUR aux investissements dans le secteur de l’énergie en Afrique, notamment pour la production d’électricité propre, la distribution d’énergie et les énergies renouvelables hors réseau.

En 2020, elle a accordé 4,7 milliards d’EUR pour de nouveaux investissements dans l’ensemble de l’Afrique, dont 71 % dans des régions fragiles et vulnérables.

 

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