«Nous étions au bord de l’eau, dans la forêt où nous nous cachions. Les policiers menaient des fouilles dans la forêt et nous ont trouvés. Nous n’avons fait aucun bruit. Ils nous ont dit de nous calmer et de sortir de la forêt. Ils ont enlevé nos chaussures et nous ont fait sortir. Puis ils ont commencé à confisquer tout ce que nous avions. Ils ont tout pris. Ils ont commencé à regarder dans nos téléphones et nous leur avons dit : “s’il vous plaît, laissez-nous au moins nos téléphones pour que nous puissions appeler nos familles. La seule chose que nous avons, ce sont nos téléphones. Vous avez tout pris, au moins laissez-nous ça”. Ils ont dit “non”», raconte Joseph de nationalité camerounaise comme le défunt.
Joseph qui indique que Félix était bien portant avant le contact avec la police marocaine ajoute «nous nous sommes agenouillés. Ils ont dit qu’ils allaient tout prendre et nous avons résisté. Ils nous ont frappés avec des couteaux. Nous avons réussi à les repousser avec des pagaies de bateau. Puis nous avons commencé à courir dans des directions différentes. J’étais à bout de souffle et j’avais très peur qu’ils me prennent». Il a eu la vie sauve parce qu’il a réussi à s’enfuir et à trouver refuge dans une maison où les migrants avaient déjà séjourné. «Dès que je suis entré dans la maison, quelqu’un m’a appelé pour me dire que Félix était mort au camp et que d’autres partaient chercher son corps», raconte-t-il.