Les commissaires de la CENI réunis en plénière le jeudi 12 mars avaient proposé la date du 22 Mars pour la tenue des élections. Cette date a été entérinée dans la foulée par le président de la République Alpha Condé hier vendredi 13 mars.
Mais la tenue de ces élections reste pour bon nombre de citoyens « irréalisables » pour plusieurs raisons dont entre autres : l’épidémie du coronavirus signalée et confirmée dans le pays, le refus du dialogue opposé par la mouvance, le couplage des législatives avec le référendum rejeté par le FNDC, et surtout le fait que la CENI fixe la date de la tenue des élections avant même d’expurger les 2,5 millions d’électeurs sans documents d’identification.
《 Le pays là ne finira pas de nous surprendre. Le gouverneur de la ville Conakry interdit tout regroupement de plus de 100 personnes et, le président de la République entérine la date des élections. Où est le sérieux ? Ils pensent que nous buvons par les narines ou quoi ? Cette histoire d’épidémie est un scénario vue les différentes réactions des administrateurs pour empêcher les manifestations. Ces gens sont capables d’attendre jusqu’au 20 ou 21 Mars pour dire qu’il n’y a plus de cas de coronavirus dans le pays.》Explique Alhassane Diallo militant du Model.
De plus, beaucoup sont les Guinéens qui ont sollicité des élections crédibles dans lesquelles tous les partis politiques du pays prendront part pour une bonne représentativité des citoyens au parlement; malheureusement, le report de la date du 15 n’était que stratégique, pour certains, une manière pour le gouvernement d’impliquer les organisations internationales qui s’étaient pourtant retirées, pour des questions de transparence et de manque de consensus dans le processus électoral guinéen.
Cette période avait été marquée par de fortes tensions entre la structure chargée d’organiser les élections et les partis politiques de l’opposition.
L’implication de la CEDEAO aura servi à quoi ? Si la CENI au lieu de rassurer les Guinéens en essayant de purger le fichier électoral et présenter avec détails le résultat de ce travail, se précipite pour proposer une date, aussitôt acceptée par Sèkhoutouréyah.
En tout cas, la tension monte de plus belle, les partis politiques de l’opposition et non les moindres n’ont pas pris part à ces élections plusieurs fois reportées, pour contester selon eux, « la mascarade électorale savamment orchestrée par la CENI en complicité avec le pouvoir de Conakry ».
Le président de l’UFR Sidya Touré jure que les élections n’auront pas lieu et c’est le même son de cloche dans les QG des partis de l’opposition et du Front national pour la défense de la constitution.
Une nouvelle délégation de certains chefs d’états de la CEDEAO est annoncée pour la semaine qui commence. Les présidents du Nigeria, de la Côte d’Ivoire et même du Niger seraient attendus. Mais après le premier flop, l’on a toutes les raisons d’être prudent…
Aliou BAH pour GCO
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