Je suis outré, toutes les fois que nous célébrons la journée de la femme, le 8 mars et le 27 août. Les organisateurs des cérémonies, par ignorance, par démagogie ou par ingratitude rendent hommage à beaucoup de femmes dont certaines sont loin d’être parmi les méritantes. Mafory Bangoura, M’Balia Camara, Jeanne Martin Cissé, Binta Pilote,… sont souvent citées avec certaines agitatrices du moment.

Rarement, très rarement on cite le nom d’une illustre Dame qui est quasiment ignorée du Peuple de Guinée. Pour les jeunes qui ne le savent pas, voici la première femme Ministre en République de Guinée et dans toutes les anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne. Cela doit être enseigné à nos enfants depuis la maternelle.

Avant d’arriver au collège, chaque élève Guinéen doit savoir que Madame Camara Loffo est cette dame. Je suggère aux professeurs d’histoire et aux journalistes de nous aider à mieux connaître cette dame qui a été exécutée en 1971, après l’agression portugaise contre la Guinée.L’image contient peut-être : 12 personnes, personnes debout

Au delà de la politique Madame Camara Loffo représente à elle seule un pan de notre histoire. Qui était-elle? Son cursus, son statut social, son ascendance, sa descendance, son impact aux postes qu’elle a occupés, les raisons et les circonstances de son arrestation, son exécution,… Ailleurs, elle aurait fait l’objet d’une thèse de mémoire ; c’est une biographie qui serait publiée et enseignée dans les écoles. J’ai l’impression que la démagogie, la dichotomie, la logomachie, l’ethnocentrisme et l’opportunisme nous rendent de plus en plus aveugles et ingrats.

Nous sommes, visiblement, le seul peuple qui a la maladie de ne pas être fier de ses héros et de ses célébrités ! Madame Loffo Camara : ce nom et le visage qui suit, doivent être familiers à tous les Guinéens en général et à toutes les femmes de Guinée et d’Afrique en particulier. Même une école ou un centre de santé ne pas porte son nom, en tant que Première femme Ministre ! Même ses frères de Macenta semblent l’oublier. Hé…..Allah ! Avec ou sans mes compatriotes, avec ou sans tes frères, je te rendrai toujours hommage. Tu le mérites. Que DIEU te réserve le Paradis Madame Camara, notre Loffo nationale.