Le 10 mai 2018, en l’espace de vingt-quatre heures, le football national a été frappé par la disparition de deux ex internationaux : Bafodé Sako et Ibrahima Kandia Diallo. Le premier avait rendu l’âme à Conakry dans la soirée du jeudi 10 mai 2018 des suites d’une longue maladie, tandis que le second est décédé le même jour en France dans son sommeil.
Inhumé le vendredi 11 mai 2018 à Conakry, Sako Bafodé décédé à l’âge de 80 ans, tout comme Ibrahima Kandia aura fait partie de la toute première équipe nationale de football du pays. Sociétaire du club SSG, la Société Sportive de Guinée fondée en 1945, ce milieu de terrain y consacra toute sa carrière jusqu’à l’indépendance. Il fit partie du groupe de footballeurs choisis pour effectuer un long stage de préparation en Hongrie pour constituer la toute première sélection nationale.
Au lendemain de l’indépendance, qui enregistra une profonde réforme, avec la suppression des clubs privés, sa carrière se poursuivit avec l’équipe de la presqu’île de Kaloum. Bafodé était une force de la nature. Son physique l’aidait à sortir victorieux de ses duels avec ses adversaires.
Ibrahima Kandia Diallo, décédé à l’âge de 77 ans, est l’un des meilleurs attaquants de notre pays. Pour suivre le fil de sa brillante carrière sportive, nous publions des extraits du livre ‘’ la saga du Hafia ‘’ de Alpha Oumar Diallo publié en 2017, qui consacre tout un chapitre au défunt ‘’ .Né en 1938 à Conakry, originaire de Dalaba, Kandia et ses parents s’établiront à Téminétaye dans Kaloum. Il fréquente l’école et s’adonne au football comme ses camarades d’âge, pour devenir la coqueluche des spectateurs de la presqu’île.
Au début de l’indépendance, il participera aux différents stages de préparation de la première équipe nationale de football, avec Maître Naby Camara, Aly Coréen, et les footballeurs Daky Mbor, Sako Bafodé, Pierre Bangoura, Djely Mory Diabaté, etc. Il deviendra le buteur par excellence de cette glorieuse génération. Rappelons quelques faits remarquables de ce grand buteur. Lors du match aller comptant pour la coupe des clubs champions, le 7 juin 1970 à Conakry, le Kaloum Star reçoit la Jeanne d’Arc de Dakar au stade du 28 septembre. Dès les premiers échanges de balle, Thiam Ousmane Tolo et Blinky épaulés par Sékou Condé le Bondissant, orientent merveilleusement le jeu vers la paire Bouya Kandia, qui marque trois buts en l’espace de sept minutes.
Lors du match retour du 20 septembre 1969, comptant pour la coupe des clubs champions, le stade d’Abidjan recevait le Kaloum Star de Conakry. Kandia sujet et objet d’une étroite surveillance de l’axe central Ivoirien (Mama Ouattara et le capitaine Lamizana), évolue cependant avec élégance et aisance. N’Dongo par ses feintes et démarrage, accule son vis-à-vis, le latéral Ibro Sény, qui épuisé cèdera sa place avant la pause. A la 33ème minute, Kolev brise une contre-attaque et glisse la balle à Sékou Condé ; celui-ci dévie sur Bouya, qui dans un style particulier désaxe son vis-à-vis et sert Morciré encadré par Mam Ouattara.
Le géant avant-centre du Kaloum Star, le devance Lamizana hésite, ce qui permet à Morciré de dévier sur Kandia, qui n’a aucune peine à effacer le capitane stadiste. Daniel le goal kipper, tente alors de capter le cuir mais Kandia admirable de sang-froid, amorti la balle avant de la catapulter dans les filets…’’
Pour la petite histoire, c’est Boubacar Kanté qui surnomma Kandia’’ Monsieur but’’ lors d’un match de barrage qualificatif des JO de 1968, organisé à Casablanca entre la Guinée et l’Algérie. Au cours de cette rencontre, Kandia inscrivit les deux buts du Syli national, permettant à notre équipe de revenir à la hauteur des Algériens.
Les années passent et nous sommes toujours à la recherche de ce renard de surface que fut Kandia. Un joueur, qui à lui seul faire basculer le résultat d’une rencontre. C’est le 18 janvier 1973 qu’eut lieu la dernière apparition de Kandia en équipe nationale. A la faveur de la finale des IIème Jeux Africains de Lagos, où la Guinée remporta la médaille d’argent. Au fil des ans, des valeureux sportifs nous quittent, et faute d’un musée des sports, avec le temps leur souvenir s’efface de la mémoire collective.
Les générations montantes ont un impérieux besoin de s’instruire d’une histoire matérialisée par divers supports (films, photos, maillots, trophées, objets divers, coupures de presse, ouvrages, etc). Il revient de ce fait à la direction nationale du patrimoine historique, en relation avec le ministère des sports de concevoir à moyen terme un projet de musée des sports.
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Mariame Diakité

Merci beaucoup cousin tu étanc