Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, était en déplacement mercredi dans l’archipel des Bijagos (Guinée-Bissau), protégé au titre du programme de réserves de biosphère de l’UNESCO. Lors d’une rencontre avec le Président de la République, elle a annoncé un soutien spécifique dès 2023 pour que la Guinée-Bissau puisse prochainement proposer ce site pour inscription au Patrimoine mondial de l’humanité. | |||||||||||||||||||||||||
« L’archipel des Bijagos constitue un écosystème exceptionnel, par la diversité de sa faune et de sa flore, et par l’équilibre que les populations locales ont su trouver avec la nature grâce à leurs traditions », a salué mardi Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO. | |||||||||||||||||||||||||
Au terme d’un entretien avec Président de la République de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, la Directrice générale a également annoncé que « l’UNESCO va accompagner le pays dans son projet d’inscription des Bijagos au Patrimoine mondial de l’humanité, en mobilisant dès 2023 des financements dédiés, conformément à la priorité que notre Organisation souhaite donner à l’Afrique ». | |||||||||||||||||||||||||
Ces fonds se traduiront par une série d’actions de l’UNESCO sur le terrain : la formation d’une nouvelle génération d’experts locaux, la mise à disposition d’experts internationaux, ainsi qu’un soutien aux autorités nationales dans l’élaboration d’un plan de gestion de l’archipel des Bijagos, qui garantira sa protection pérenne sur la base des critères de la Convention du patrimoine mondial, afin de pouvoir déposer un dossier de candidature auprès du Comité du patrimoine mondial début 2024. | |||||||||||||||||||||||||
Cet accompagnement renforcé fait partie intégrante d’un projet régional, lancé en juin 2021 par l’UNESCO en partenariat avec le Japon, qui vise à appuyer les Etats africains dans la soumission de candidatures au Patrimoine mondial.
Les Bijagos, classées réserve de biosphère depuis 1996 Les 88 îles de l’archipel des Bijagos abritent une biodiversité exceptionnelle, avec des paysages de mangroves, savanes, palmeraies, forêts tropicales. Elles sont un sanctuaire pour des centaines d’espèces animales, dont des mammifères comme les dauphins, lamantins et hippopotames. L’Archipel est le site le plus important d’Afrique de l’Ouest pour la ponte des tortues vertes, et le deuxième plus important pour les oiseaux migrateurs, avec un million d’oiseaux qui y séjournent chaque année. Seul un quart de ces îles est habité. La population y a développé une relation indissociable entre patrimoine naturel et culturel, et un mode de vie fondé sur le respect et la protection de l’environnement. L’UNESCO a reconnu cette démarche exemplaire dès 1996, en classant l’archipel comme réserve de biosphère. Ce classement a eu un effet de catalyseur pour la protection du patrimoine naturel en Guinée-Bissau. Il a déclenché la création de cadres, d’instances et d’outils nationaux dédiés à la sauvegarde et à la promotion de la biodiversité. C’est en particulier le cas de l’Institut de la Biodiversité et des Aires Protégées (IBAP), qui coordonne la gestion des aires protégées du pays, la sensibilisation du public et la recherche appliquée à la conservation, en lien avec les communautés locales, l’ensemble de la société civile bissaoguinéenne et les ministères concernés. Fort de ce bilan positif, deux autres réserves de biosphère de l’UNESCO sont aujourd’hui en projet dans le pays. |
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Lucía Iglesias Kuntz l.iglesias@unesco.org | |||||||||||||||||||||||||