Cher ami AOD, tu nous quittes si brutalement sans crier gare, alors que tu avais encore beaucoup à donner à tes compatriotes en matière de littérature. Ta mort nous afflige durement.

Cher Alpha Oumar Diallo, moi je t’appelais  »Kèèbawol », le titre d’un de tes nombreux ouvrages dont la lecture m’amusais beaucoup. A chaque fois que je t’appelais ainsi, tu me répondais par un large sourire. Toi à ton tour, tu m’appelais Professeur, même si je ne le suis pas encore. Soit dit en passant et acceptez la digression, en Guinée, le titre professeur est finalement devenu un sobriquet dont bien d’individus s’affublent sans en connaître le sens. Pour le moment je suis Maître de conférences et prochainement Professeur. Jamais AOD, tu ne m’as appelé par mon nom, en signe de tout le respect que tu avais pour ma modeste.
Calme, sinon timide, sans forfanterie ni fausse pudeur, tu nous as toujours surpris soit par un manuscrit à faire lire ou un livre fraîchement sorti de chez L’Harmattan- Guinée, comme pour dire que l’écrivain qui parle trop ou qui se justifie trop, n’en n’est pas un.
Cher ami  »Kèèbawol », tu nous as donné une leçon de modestie, de simplicité et d’attachement au groupe. Tu étais de tous les rdv, que tu respectais scrupuleusement par ta ponctualité. Jamais en retard encore moins absent comme nous autres. Comme justificatif, tu me disais souvent que tu as horreur de te faire attendre dans un rdv.
AOD, en 5ans tu as publié 5 livres. Ce ne fut pas du beurre à couper. Le secret, c’est sans nul doute, ton inspiration, ta volonté de communiquer et surtout le plaisir de te voir et de te savoir lire par les autres. C’est du reste ce que les écrivains guinéens cherchent pour le moment. Pas l’argent, parce que nos éditeurs se cherchent encore et la bourse de leurs concitoyens n’est pas suffisamment pourvue pour s’offrir le luxe de se procurer à souhait nos modestes publications.
Nous ne t’oublierons pas de si tôt AOD. Ta riche production littéraire, ta sincérité, ta modestie, ta loyauté et ton esprit de partage nous l’interdisent formellement.
L’AEG que tu as si loyalement servie ne saurait te loger dans le silence de ses tiroirs comme dirait l’autre, encore moins notre grande maison L’Harmattan-Guinée qui perd en toi un auteur attachant.
Dors en paix Alpha Oumar Diallo  »Kèèbawol ». Que les belles-lettres de Guinée que tu as honorablement servies te restent à jamais reconnaissantes.
Ton ami, Dr Aly Gilbert Iffono
Maître de conférences,
depuis Paris.