Conférence des Parties (COP27) : la Banque africaine de développement présente son rapport sur les Perspectives économiques en Afrique 2022 axée sur la résilience climatique et la transition énergétique juste en Afrique
Bien qu’elle compte 17 % de la population mondiale, l’Afrique ne représente que 3 % des émissions mondiales cumulées de gaz à effet de serre

« Pour réussir, les parties prenantes à la COP27 doivent vite s’atteler à combler les lacunes du financement climatique en Afrique – 108 milliards de dollars par an jusqu’en 2030 -, prendre des mesures concernant le Fonds « pertes et dommages » et entamer des discussions sur les réformes de nature à adapter les flux des financements climatiques à la vulnérabilité climatique croissante des pays », telles sont les principales recommandations faites par l’économiste en chef par intérim et vice-président de la Banque africaine de développement (https://www.AfDB.org), Kevin Urama lors de la présentation à la COP27 du rapport sur les Perspectives économiques en Afrique 2022 (http://bit.ly/34SdWUs).

Intitulé « Soutenir la résilience climatique et une transition énergétique juste en Afrique », le rapport de la Banque souligne la menace croissante que font peser les changements climatiques sur les vies et les revenus des populations du continent. Il insiste sur la nécessité pour les pays africains de tirer parti des opportunités offertes par la transition verte et les changements climatiques.

Bien qu’elle compte 17 % de la population mondiale, l’Afrique ne représente que 3 % des émissions mondiales cumulées de gaz à effet de serre. Cependant, les changements climatiques et les phénomènes météorologiques extrêmes affectent sévèrement ce continent, avec de graves conséquences économiques, sociales et environnementales pour ses populations.

Les Perspectives économiques en Afrique indiquent que la pandémie de Covid-19 et la guerre entre la Russie et l’Ukraine pourraient avoir des impacts dévastateurs à long terme pour le continent. D’ores et déjà, quelque 30 millions de personnes en Afrique ont basculé dans l’extrême pauvreté en 2021 et environ 22 millions d’emplois ont été détruits la même année à cause de la pandémie. Cette tendance pourrait se poursuivre au cours du second semestre de 2022 et en 2023.

Les perturbations économiques liées à la guerre russo-ukrainienne pourraient plonger 1,8 million de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté en 2022. Cela pourrait atteindre 2,1 millions en 2023.

Dans ce contexte, l’économiste en chef par intérim du Groupe de la Banque appelle l’ensemble des parties prenantes à la COP27 à prendre au sérieux la finance climatique et les transitions énergétiques justes en Afrique. « Honorer l’engagement de financement climatique annuel de 100 milliards de dollars, pris en 2009 par les pays à haut revenu envers les pays en développement, va contribuer à rétablir la confiance que nous prenons le changement climatique au sérieux, même si cela ne suffit pas », a déclaré Kevin Urama.

« Le Fonds africain de développement (http://bit.ly/3UplaHv), le guichet de prêts concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement, constitue le véhicule idéal pour aider les pays fragiles et vulnérables aux changements climatiques à accéder aux financements climatiques. Ce choix peut aider à accélérer le rythme de l’action climatique dans ces pays, car le Fonds génère un effet de levier. Il quadruple les flux de financements apportés », a assuré le vice-président de la Banque.

« L’Afrique abrite la plupart des minéraux verts du monde : lithium, nickel, cobalt, manganèse, terres rares, cuivre, aluminium et minéraux naturels. Ces ressources lui offrent un énorme potentiel pour devenir le leader mondial sur les marchés émergents du développement résilient au climat », a ajouté M. Urama. « Pour y parvenir, il est essentiel de mettre en place des politiques pour sécuriser le déploiement des flux de capitaux privés. La poursuite des investissements dans les sources d’énergie à forte teneur en carbone présente des risques importants de perte d’actifs, car les technologies, les politiques et les marchés s’orientent de plus en plus vers la transition verte », a-t-il souligné.

Ce haut représentant de la Banque a, en outre, souligné l’importance de tenir compte des besoins financiers des pays africains pour soutenir la résilience climatique et la transition énergétique juste.

« Il est important d’avoir une conversation franche sur les pertes et les dommages auxquels les pays africains sont confrontés en raison des impacts du changement climatique », a souligné le vice-président Urama. « Le cadre de financement actuel de l’action climatique favorise les pays les plus résilients par rapport à ceux qui sont plus sensibles aux effets des changements climatiques. Cette répartition des ressources financières pour la lutte contre les changements climatiques est problématique. Elle pose de graves problèmes à l’Afrique », a-t-il souligné.

Au total, neuf des dix pays les plus vulnérables aux changements climatiques sont africains. En outre, l’impact des changements climatiques sur les vies et les revenus des populations du continent coûte déjà entre 5 et 15 % de la croissance annuelle du PIB africain par habitant.

L’édition 2022 des Perspectives économiques en Afrique (http://bit.ly/34SdWUs) propose des options politiques sur la base de données probantes afin de favoriser une croissance inclusive et un développement durable en Afrique, en renforçant la résilience climatique et une transition énergétique juste.

 APO Group pour GCO