En ces temps où la raison semble avoir quitté les chancelleries occidentales et les salles de rédaction européennes, en ces temps où l’hystérie collective antiPoutine semble tenir lieu de réflexion profonde et de réponse politique incontournable, je rappellerai simplement quelques réalités que le monde en plein délire semble avoir oubliées.
La diabolisation outrancière d’un ennemi ne fait pas partie de la panoplie à l’usage des historiens dignes de ce nom. En attendant voici quelques rappels :
- Ce sont les Américains qui ont refusé en 1990 que la Russie soit arrimée à l’Europe
- Ce sont encore les Américains qui ont promis à Gorbatchev de ne jamais élargir l’Otan à l’Est ?
- Quand le Pacte de Varsovie a été dissous en 1991, les Occidentaux ont conservé l’Otan avec ses 16 membres, européens pour la plupart. Vainqueurs de la guerre froide, les Américains, au lieu de construire la paix, ont intégré 14 pays de l’ex-URSS dans l’Alliance et installé leurs missiles aux frontières de la Russie qui ne menaçait plus personne.
- En 2022, cinq pays de l’Otan possèdent encore des armes nucléaires américaines sur leur sol. Qui menace qui ?
- Depuis 1990, l’Otan n’a plus rien d’une alliance défensive, c’est au contraire un outil offensif aux ordres de Washington pour régenter le monde. C’est toujours l’Otan l’agresseur, en Serbie, en Libye, en Irak, en Syrie, en Afghanistan. Avec les succès que l’on sait…
- En 1999, l’Otan a bombardé la Serbie alliée de Moscou avec une armada de 800 avions et dépecé le pays en l’amputant de la province du Kosovo, devenu un État mafieux siège de tous les trafics : êtres humains, armes, stupéfiants et organes. L’Occident pleure sur le sort de l’Ukraine, mais il applaudissait aux bombardements de la malheureuse Serbie, accusée injustement de génocide. Ces bombardements criminels contre un petit pays qui n’avait agressé personne ont duré 78 jours. Les avions de l’Otan ont effectué 38.000 sorties, entraînant de nombreuses bavures et victimes civiles.
La récupération de la Crimée par Moscou n’est donc que le juste retour du boomerang pour l’indépendance du Kosovo, imposée à Belgrade en totale violation du droit international et au mépris de la Russie, encore trop affaiblie pour s’opposer à cette ignominie.
Quand Poutine refuse de voir l’Ukraine devenir une base avancée de l’Otan aux frontières de la Russie, c’est exactement ce que Kennedy a refusé en 1962, quand Khrouchtchev a voulu installer ses missiles nucléaires à Cuba.
Non, ce n’est pas Poutine qui a enterré les accords de Minsk. C’est l’Ukraine qui ne les a jamais respectés en refusant d’accorder l’autonomie au Donbass pro-russe. Un document du 21 février 2022 prouve que les forces ukrainiennes massées à l’ouest du Donbass s’apprêtaient bien à lancer une offensive contre les séparatistes pro-russes. Un véritable nettoyage ethnique en préparation. Menace qui a décidé Poutine à lancer son attaque préventive. Questions : l’OTAN était-il au courant ? Sans doute. Macron était-il au courant ? Mystère.
L’Occident gémit sur le sort de l’Ukraine, mais depuis 2014 les habitants du Donbass subissent eux aussi des bombardements ukrainiens perpétuels sans que l’Europe, ni l’Amérique ne s’en émeuvent. 13 000 morts en 8 ans. Qu’en pense Zelensky, lui qui fait pleurer toutes les chancelleries occidentales ? Qu’en pense BHL, le champion de la désinformation sur tous les plateaux TV ? Le régiment Azov, qui torture et décapite les soldats russes, cela choque-t-il notre grand combattant des droits de l’homme, ou bien y aurait-il des victimes plus dignes d’intérêt que d’autres ?
Tout l’Occident veut soi-disant la paix, mais une vingtaine de pays arment l’Ukraine et attisent les braises. Certains d’entre eux veulent même livrer des avions de chasse ! Pure folie. Les armes individuelles finiront entre les mains des groupes mafieux ukrainiens, puis dans les caves de nos banlieues, comme celles de l’ex-Yougoslavie.
Ne croyez rien de ce qui se dit dans la presse et chez les généraux de plateaux TV, qui reprennent tous en chœur les fausses informations de l’OTAN. Poutine n’a rien d’un fou et sait où il va. Il n’est d’ailleurs pas du genre à stresser.
Dès les premiers jours de l’offensive, les Russes ont détruit des quantités impressionnantes d’armements et d’infrastructures militaires, mais on nous dit que les Ukrainiens auraient dorénavant deux fois plus de chars qu’au début de l’offensive, tandis que les Russes en auraient perdu des centaines ! Un miracle du dieu Mars sans doute ?
Ce que les médias nous vendent pour une résistance héroïque de l’armée ukrainienne en passe de terrasser l’Ours russe, n’est en réalité qu’une débandade généralisée des troupes ukrainiennes, qui se réfugient dans les villes, beaucoup plus difficiles à conquérir pour les Russes dès lors qu’on veut limiter les victimes collatérales. Transformer une débâcle en victoire ne peut faire illusion très longtemps. La deuxième puissance militaire du monde n’est pas encore à l’agonie. Il faut bien comprendre que l’armée ukrainienne a refusé tous les affrontements directs, préférant se réfugier dans les villes pour y mener une guérilla urbaine en utilisant, comme à Marioupol, les civils comme boucliers humains. Le front est donc stabilisé depuis trois semaines et aucune « contre-attaque » ukrainienne n’a réussi, contrairement aux sornettes annoncées par la presse.
Le gros de l’armée ukrainienne est toujours fixé à l’ouest du Donbass, et lorsque les Russes auront anéanti cette force, nous verrons bien ce qu’ils veulent faire de Kiev et surtout d’Odessa. La prise d’Odessa priverait l’Ukraine de tout accès à la mer.
Ceux qui s’imaginent que Poutine a sacrifié ses soldats pour revenir à la case départ se bercent de douces illusions.
L’Europe, et notamment la France, en faillite avec les 3000 milliards de dettes alors que l’inflation repart et que les taux d’intérêt vont remonter très vite, se préparent des lendemains explosifs. Le monde doit se préparer :
- à une crise énergétique ruineuse
- à une crise financière qui va bouleverser l’ordre mondial
- à une crise alimentaire qui va affamer l’Afrique
- à une crise migratoire sans précédent
Voilà où mène la politique impérialiste des États-Unis qui ont couvert et protégé un État mafieux et corrompu comme l’Ukraine, dans le seul but de nuire à la Russie. En respectant les accords de Minsk, il n’y aurait pas eu de guerre.
Cette guerre en Ukraine dépasse largement les états d’âme du petit clown Zelensky, qui se prend pour le nombril du monde. Il n’est que la marionnette de Biden et ferait mieux de retourner jouer de la guitare ou du piano à poil, car il mène son pays à la destruction.
Cette résistance ne changera rien aux objectifs de Poutine, qui pourrait même relever le niveau de ses ambitions territoriales. Nul ne sait ce qu’il a en tête.
Jacques Guillemain