Son discours de prise du pouvoir le 5 septembre dernier semble être plus que jamais, l’élément fondateur de la doctrine transitionnelle duComité national pour le rassemblement et le développement (CNRD), dirigé par le colonel Mamady Doumbouya, qui a officiellement prêté serment vendredi 1 octobre 2021.
« La justice sera la boussole » n’est,  semble t-il, désormais pas un simple jeu de mots pour celui qui est considéré aujourd’hui à tort ou à raison, par l’écrasante majorité des Guinéens, comme « le libérateur ». Cette célèbre maxime est devenue un sacerdoce qu’il entend imprimer à la conduite de la transition officiellement amorcée ce jour dans ses fonctions de chef de l’État.
«  Il est essentiel de rappeler ici le rôle important que devra jouer notre institution judiciaire en tant qu’élément d’équilibre et de paix sociale pour notre pays. L’indépendance et l’impartialité de la Justice constituent, à mes yeux, j’y insiste, un impératif afin d’instaurer la crédibilité de notre Etat et de recréer la confiance des citoyens dans l’institution judiciaire de notre pays. Ceci dénote l’immensité de la tâche qui attend notre corps judiciaire, qui en réalité a besoin d’une véritable renaissance », a déclaré le colonel Doumbouya.
La question qu’on est en droit de se poser, est de savoir si l’appareil judiciaire actuel qui a accompagné et béni toutes les dérives anti-démocratiques et autoritaires de l’ancien régime, avec seulement quelques rares cas isolés de magistrats qui ont affirmé leur indépendance, avant d’être débarqués, pourra t-il répondre à ce défi lancé par l’homme du 5 septembre ?
Rien n’est moins sûr. Ce qui reste évident et impérieux, c’est que la refondation de l’État devra se faire inévitablement à travers une réforme profonde de la justice guinéenne.
Mamadou Aliou DIALLO pour GCO
Copyright © GCO GuineeConakry.Online