De nouvelles données révèlent que le monde s’est mobilisé pour éviter que les pires scénarios ne se produisent ; elles soulignent la nécessité d’investissements à long terme pour garantir une reprise équitable et des progrès continus vers les objectifs mondiaux.
La Fondation Bill & Melinda Gates a dévoilé aujourd’hui son cinquième rapport annuel Goalkeepers, contenant un ensemble de données mondiales mis à jour illustrant l’impact négatif de la pandémie sur les progrès vers les objectifs de développement durable des Nations Unies (Objectifs mondiaux).
Le rapport de cette année, coécrit par Bill Gates et Melinda French Gates, coprésidents de la Fondation Bill & Melinda Gates, montre que les disparités causées par la COVID-19 restent flagrantes, et que ceux qui ont été les plus durement touchés par la pandémie seront les plus lents à se remettre. En raison de la COVID-19, 31 millions de personnes supplémentaires ont été plongées dans l’extrême pauvreté en 2020 par rapport à 2019. Et tandis que 90 % des pays à économies avancées retrouveront les niveaux de revenu par habitant d’avant la pandémie d’ici l’année prochaine, seul un tiers des économies à revenu faible et intermédiaire devraient le faire.
Heureusement, face à cette catastrophe, le monde s’est mobilisé pour éviter certains des pires scénarios. Dans le rapport Goalkeepers de l’année dernière, l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) prévoyait une baisse de 14 points de pourcentage de la couverture vaccinale mondiale, effaçant ainsi 25 ans de progrès en 25 semaines. Une nouvelle analyse de l’IHME démontre que la baisse, bien qu’inacceptable, ne représente que la moitié de ce qui avait été prévu.
Dans le rapport, les coprésidents soulignent « l’innovation à couper le souffle » qui n’a été possible que grâce à la collaboration, à l’engagement et aux investissements mondiaux au cours des décennies. Ils reconnaissent qu’il est louable d’éviter les pires scénarios, mais ils notent que ce n’est pas suffisant. Pour garantir une reprise véritablement équitable après la pandémie, ils appellent à des investissements à long terme dans la santé et les économies, comme ceux qui ont conduit au développement rapide du vaccin contre la COVID-19, afin de stimuler les efforts de reprise et de remettre le monde sur la voie de la réalisation des objectifs mondiaux.
« [L’année écoulée] a renforcé notre conviction que des avancées sont possibles mais pas inévitables », écrivent les coprésidents. « Si nous pouvons amplifier le meilleur de ce que nous avons vu ces 18 derniers mois, nous pourrons enfin faire une croix sur la pandémie et accélérer à nouveau les progrès dans la résolution de problèmes fondamentaux comme la santé, la faim et le changement climatique. »
Le rapport souligne l’impact économique disproportionné que la pandémie a eu sur les femmes dans le monde. Dans les pays à revenu élevé comme dans les pays à faible revenu, les femmes ont été plus durement touchées que les hommes par la récession mondiale déclenchée par la pandémie.
« Les femmes sont confrontées à des obstacles structurels dans tous les coins du monde, ce qui les rend plus vulnérables aux impacts de la pandémie », a déclaré Melinda French Gates. « En investissant maintenant dans la promotion de la femme et en s’attaquant à ces inégalités, les gouvernements peuvent stimuler une reprise plus équitable tout en renforçant leurs économies contre les crises futures. Ce n’est pas seulement la bonne chose à faire, mais une politique intelligente qui profitera à tous. »
Le rapport illustre également comment le soi-disant « miracle » des vaccins contre la COVID-19 est le résultat de décennies d’investissements, de politiques et de partenariats qui ont établi l’infrastructure, les talents et les écosystèmes nécessaires pour les déployer rapidement. Cependant, les systèmes qui ont permis le développement et le déploiement sans précédent du vaccin contre la COVID-19 existent principalement dans les pays riches et, par conséquent, le monde entier n’en a pas bénéficié de la même manière.
« Le manque d’accès équitable aux vaccins contre la COVID-19 est une tragédie de santé publique », a déclaré Bill Gates. « Nous sommes confrontés au risque très réel qu’à l’avenir, les pays et communautés riches commencent à traiter la COVID-19 comme une autre maladie de la pauvreté. Nous ne pourrons pas mettre la pandémie derrière nous tant que tout le monde, quel que soit son lieu de résidence, n’aura pas accès aux vaccins. »
Plus de 80 % de tous les vaccins contre la COVID-19 ont été administrés à ce jour dans les pays à revenu élevé et intermédiaire supérieur, certains assurant deux à trois fois le nombre nécessaire pour pouvoir couvrir les rappels ; moins de 1% des doses ont été administrées dans les pays à faible revenu. De plus, le vaccin contre la COVID-19 a été fortement associé aux endroits où il existe des capacités de recherche et développement et de fabrication de vaccins. Bien que l’Afrique abrite 17 % de la population mondiale, par exemple, elle possède moins de 1 % des capacités mondiales de fabrication de vaccins.
En fin de compte, le rapport appelle le monde à investir dans la recherche et le développement, les infrastructures et l’innovation dans des endroits plus proches des personnes qui pourraient en bénéficier.
« Nous devons investir dans des partenariats locaux pour renforcer la capacité des chercheurs et des fabricants des pays à faible revenu à créer les vaccins et les médicaments dont ils ont besoin », a déclaré Mark Suzman, PDG de la Fondation Gates. « La seule façon de résoudre nos plus grands défis en matière de santé est de tirer parti de l’innovation et du talent de personnes du monde entier. »
A propos de la Fondation Bill & Melinda Gates
Guidée par la conviction que toutes les vies humaines ont une valeur égale, la Fondation Bill & Melinda Gates a pour vocation d’aider chaque être humain à mener une vie saine et productive. Dans les pays en voie de développement, la fondation se focalise sur les actions susceptibles d’améliorer la santé des populations, et de leur donner les moyens de lutter contre la faim et l’extrême pauvreté. Aux États-Unis, elle vise à garantir que tous, particulièrement les plus démunis, aient accès aux opportunités nécessaires pour réussir à l’école, comme dans la vie. Basée à Seattle, dans l’état de Washington, la Fondation est présidée par son PDG, Mark Suzman, sous l’égide de Bill Gates et Melinda French Gates.
A propos de Goalkeepers
Goalkeepers est la campagne lancée par la fondation pour accélérer le progrès en matière de réalisation des Objectifs de Développement Durable (Objectifs Mondiaux). En partageant les récits et les données émanant des Objectifs Mondiaux au moyen d’un rapport annuel, nous espérons inspirer une nouvelle génération de dirigeants – appelés les Goalkeepers – qui vont sensibiliser le public aux progrès, demander des comptes à leur responsable et mener des initiatives pour atteindre les Objectifs Mondiaux.
A propos des Objectifs Mondiaux
Le 25 septembre 2015, au siège des Nations Unies à New York, 193 dirigeants mondiaux se sont engagés envers les 17 objectifs de développement durable (objectifs mondiaux). Il s’agit d’une série d’objectifs et de cibles ambitieux visant à réaliser trois choses extraordinaires d’ici 2030 : mettre fin à la pauvreté, lutter contre les inégalités et l’injustice et remédier au changement climatique.
Contact médias : media@gatesfoundation.org