Selon le journal La Croix, le pape François a accepté, samedi 20 février, la démission du cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation du culte divin et de la discipline des sacrements, pour raison d’âge [75 ans, il y a quelques semaines].
Conservateur sur le plan liturgique, souvent présenté comme un opposant au pape, le cardinal a nourri ces dernières années des relations en dents de scie avec le pape François, a rappelé le très catholique journal. Avant d’ajouter que depuis plusieurs mois, et dès avant la survenue de la pandémie, il [le cardinal Sarah] ne faisait pas mystère de sa volonté d’être déchargé de ses fonctions.
Vaticannews, rappelle que le cardinal Sarah est depuis 20 ans l’une des grandes voix africaines de la Curie romaine.
Avant de dresser le portrait ci-dessous
Né le 15 juin 1945 à Ourousse, au nord de la Guinée, dans un environnement marqué par la mixité religieuse entre christianisme, islam et animisme, Robert Sarah s’est lié dans son enfance aux missionnaires spiritains qui avaient participé à l’évangélisation de sa région. Après avoir étudié en Guinée, en Côte d’Ivoire ainsi qu’en France au Grand Séminaire de Nancy, il est ordonné prêtre en 1969 à la cathédrale de Conakry.
Il part ensuite étudier à Rome et à Jérusalem, puis revient en 1974 dans son pays, où il sera curé puis professeur et directeur du petit séminaire. En 1979, à seulement 34 ans, il est nommé par saint Jean-Paul II archevêque de Conakry, devenant l’un des plus jeunes évêques du monde. Durant ses 22 ans d’épiscopat dans le diocèse de la capitale guinéenne, il sera remarqué pour son dynamisme pastoral et sa fermeté vis-à-vis du régime de Sékou Touré, alors aligné sur le bloc communiste, et donc hostile à la liberté religieuse. Huit ans après la mort du dirigeant marxiste, auquel Lansana Conté a succédé en 1984, Jean-Paul II viendra encourager Mgr Sarah par un voyage apostolique dans le pays, du 24 au 26 février 1992.
20 ans de service au sein de la Curie romaine
En 2001, Mgr Sarah est appelé au Vatican, tout d’abord comme Secrétaire de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, le dicastère dédié aux terres de mission, parmi lesquelles l’Afrique. En 2010, Benoît XVI le nomme président du Conseil pontifical Cor Unum, en charge de coordonner les organismes de charité liés à l’Église catholique dans le monde. Il le promeut cardinal quelques semaines plus tard.
En 2014, le cardinal Sarah est nommé par le Pape François préfet du Dicastère pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements. À travers ses nombreux ouvrages et ses interventions, il sera un ardent défenseur de la famille, de la vie et de la sacralité de la liturgie, en continuité avec l’enseignement des Papes avec lesquels il a travaillé, de Jean-Paul II à François. Il a aussi une grande dévotion pour Paul VI, comme il l’avait confié à la Section africaine francophone de Radio Vatican en 2018, lors de la canonisation du Pape sous le pontificat duquel il avait vécu l’essentiel de ses années de séminariste et de prêtre.
Source Lacroix