Le CHAN 2020 s’est achevé dimanche à Yaoundé par le triomphe du Maroc. Vainqueurs du Mali (2-0), les Lions de l’Atlas conservent ainsi le titre acquis à domicile il y a trois ans. Les coéquipiers de Soufiane Rahimi font évidemment partie des tops d’une épreuve qui compte aussi son lot de flops.

Les tops…

Organisation : pari réussi. La douloureuse défaite samedi lors de la petite finale contre la Guinée (0-2) ne doit pas masquer l’essentiel : le bilan du Championnat d’Afrique des Nations 2020 est des plus positifs pour le Cameroun. Malgré la persistance de la crise sanitaire et la crise sécuritaire dans sa partie anglophone, le pays d’accueil a offert à l’Afrique une belle fête du football. De l’avis des délégations des sélections nationales, des journalistes et officiels, le pays des Lions Indomptables obtient une bonne note. Notamment pour la qualité de l’accueil, du spectacle et des infrastructures sportives. « Il y avait du public à tous les matchs, pas seulement ceux du Cameroun. Cela démontre tout l’intérêt que ce peuple a pour le football, a salué le sélectionneur malien Nouhoum Diané. Les stades quant à eux sont très beaux et la qualité des pelouses est tout simplement exceptionnelle. »

El Kaabi et le Maroc au sommet. « Je considère El Kaabi comme l’un des meilleurs attaquants qui existent au Maroc. C’est quelqu’un qui travaille pour le groupe ». Houcine Ammouta avait vu juste. Ayoub El Kaabi a bien assuré son statut de leader du groupe marocain en étalant sa classe, sa puissance et sa science du jeu. Meilleur joueur et buteur de l’épreuve en 2018, le sociétaire du Wydad Casablanca semble avoir accordé la priorité au titre collectif. Et ç’a payé. C’est d’ailleurs lui qui inscrit le but du break en finale face au Mali. L’ex-menuisier de 27 ans devient ainsi le premier à marquer dans deux finales différentes du CHAN.

Soufiane Rahimi : l’inarrêtable. Le Maroc lui doit son deuxième titre. Même s’il n’a pas pu inscrire son sixième but du tournoi en finale face au Mali (2-0), Soufiane Rahimi a été l’homme providentiel de l’équipe marocaine durant toute la compétition. La preuve ? Il a été désigné meilleur joueur et meilleur buteur (5 buts) du tournoi. L’ailier du Raja a en effet éclaté à la face du monde, notamment après son doublé face au Cameroun, en demi-finales (0-4).

Guinée : Morlaye Sylla jusqu’au bout. Le meneur de jeu du Syli a disputé cinq matchs lors de ce CHAN. Et a été désigné « Homme du match » à quatre reprises. Morlaye Sylla a tout simplement été extraordinaire. Auteur de 3 buts durant la compétition, le joueur du Horoya est l’un des grands artisans de la victoire de la Guinée lors du match de classement contre le Cameroun (2-0). Une performance de classe qui lui a permis de se racheter après son penalty manqué en demi-finale contre le Mali (0-0, tab 5-4). On ne serait pas étonné d’apprendre qu’il a signé dans un grand club européen dans les jours ou les semaines qui viennent.

… et les flops

RDC : scandale autour des tests Covid-19. Le Cameroun aurait pu s’en tirer avec un 10/10 au plan de l’organisation du tournoi. Mais il y a eu cette affaire des 13 joueurs de RD Congo testés positifs au Covid-19 la veille du quart de finale contre les Lions Indomptables locaux. Un scandale qui a fait peser des soupçons de tricherie sur le pays hôte. Car si les tests étaient effectués par une Commission médicale de la CAF, reste qu’ils passaient ensuite dans le laboratoire d’un hôpital camerounais qui se chargeait enfin de rendre les résultats. Le pays de Samuel Eto’o a alors été accusé d’avoir « manipulé » les tests des joueurs congolais afin d’en écarter les meilleurs avant ce fameux quart de finale. Vrai ou faux ? Une contre-expertise a en tout cas révélé que seuls 3 joueurs parmi les 13 cas en question, portaient les germes du virus. Prévenue, la Guinée n’a pas tardé à procéder de la sorte avant sa demi-finale, voyant le nombre de cas positifs passer de trois à zéro. Le dispositif Covid devra être amélioré d’ici à la CAN, l’an prochain.

L’affaire Jacques Zoua. C’est certainement le plus gros flop de ce CHAN. Appelé en renfort en sélection nationale locale du Cameroun, Jacques Zoua n’a finalement disputé que le premier match remporté contre le Zimbabwe (1-0). Le champion d’Afrique des nations 2017 semble avoir été mis à l’écart par le sélectionneur, qui a souvent évoqué des bobos physiques pour expliquer son absence des feuilles de matchs, alors que l’entourage du joueur assure qu’il a toujours été en pleine forme. Durant tout le tournoi, Martin Ndtoungou Mpilé a clamé qu’il n’y avait pas de problème Jacques Zoua, mais n’a pas réussi à convaincre grand-monde. Joueur le plus renommé et le plus expérimenté de l’équipe, l’ex sociétaire du Gazélec Ajaccio et du FC Viitorul a en effet participé à toutes les séances d’entraînement. Pour rien. Un vrai gâchis.

Le dérapage de Yannick Ndjeng. La scène se déroule au stade Omnisports de Limbe, lors du match des demi-finales entre le Cameroun et le Maroc. Remplacé à la 50e minute alors que son équipe était menée 0-2, Yannick Ndjeng n’a pas attendu pour déverser sa bile sur le staff technique. Le pensionnaire du club local AS Futuro a même failli en venir aux mains avec le deuxième entraîneur adjoint, David Pagou. Une scène ubuesque servie en mondovision par l’ancien joueur de l’Espérance de Tunis, exclu de la tanière des Lions le lendemain pour « indiscipline caractérisée ». L’attaquant camerounais a ensuite présenté ses excuses à ses coéquipiers. Trop tard.

Source : operanews sport365.fr5d