Quatre chefs d’Etats africains invitent les étudiants de la première promotion de l’université Denis Sassou-N’Guesso à donner le ton de l’excellence et du panafricanisme. L’invite a été formulée, le 05 février 2021, par quatre chefs d’Etat africains, en marge de l’inauguration du premier module de cette université, située à Kintélé, au Congo.     

Le président de la République du Congo, Denis Sassou-N’Guesso, avait convié trois de ses collègues à l’inauguration du premier module de l’université portant son nom. Il s’est agi de Mahamadou Issoufou du Niger, Macky Sall du Sénégal et de Umaro Sissoco Embalo de la Guinée Bissau.  Quand il a fini de couper le ruban symbolique, marquant l’inauguration de ce premier module, Denis Sassou-N’Guesso et ses trois homologues ont procédé à la visite guidée de l’établissement. Pendant la visite, les quatre chefs d’Etats ont croisé les étudiants dans un amphithéâtre, en plein cours sur l’évolution démographique du monde. Evidemment, il n’est pas courant de voir quatre chefs d’Etat entrés au même moment dans un amphi et en plein cours. Les étudiants sont envahis par un étonnement mêlé de bonheur. Dans une brève intervention, le professeur Ange Antoine Abena situe la présence de ces quatre dirigeants africains dans l’amphi. Il a terminé en invitant le président de la République à s’adresser aux jeunes étudiants.

L’université à vocation panafricaine

Denis Sassou-N’Guesso a, d’emblée, exprimé son bonheur d’avoir à ses côtés, ses homologues du Niger, du Sénégal et de la Guinée Bissau. « Comme vous le constatez, c’est un grand honneur qui nous est fait, voyez toutes ces personnalités qui se sont déplacées », s’est-il exclamé devant les étudiants attentifs. Ces personnalités « sont venues, parce que cette université n’est pas seulement une université des jeunes congolais, elle est aussi panafricaine », a ajouté le chef de l’Etat congolais qui a prévenu son auditoire : « vous aurez à recevoir, ici, des étudiants qui viendront de toute l’Afrique. Ça sera un grand honneur », a-t-il affirmé. Denis Sassou-N’Guesso a poursuivi en vantant les valeurs du panafricanisme : « … vous, jeunes africains, serez rassemblés, ici, pour vous former en pensant à l’Afrique, au développement de l’Afrique, c’est avant tout votre avenir, mais au fond, vous devez penser à l’Afrique, vous êtes l’Afrique en miniature », a martelé le chef de l’Etat congolais.
L’Afrique a besoin des cadres pour son développement, a ajouté Denis Sassou-N’Guesso. C’est pourquoi, il a demandé aux étudiants d’être des modèles par le travail : « Vous êtes la 1ère promotion. Donc, il vous faut donner le ton de l’excellence, il faut briller. J’ai donné l’instruction au gouvernement pour que l’entrée, ici, se fasse sur concours. Vous n’avez pas été sélectionnés par affinité. Vous avez mérité, parce que vous avez été admis au concours », a renchéri le président de la République.Aperçu de l’image

Capitaliser les efforts des parents et de l’Etat

Le président Denis Sassou-N’Guesso, par ailleurs, a invité les jeunes à capitaliser l’investissement et les efforts consentis pour la construction de cette université. « Vous devez aussi réaliser que pour la construction d’une université comme celle-ci, c’est le peuple, ce sont vos parents qui se sont dévoués », a fait comprendre le président congolais pour qui « le gouvernement ne peut pas avoir les moyens de réaliser cette université, si vos parents ne travaillent pas dur, pour apporter les moyens à l’Etat, pour la construction de cette université. Je pense aussi que vous devez vous dire que vos parents et le Gouvernement pensent à vous, pensent à votre avenir. Si non, comment auraient-ils pu penser réaliser un établissement comme celui-ci, pour que vous vous formiez, pour que vous deveniez des cadres ?»

Le civisme, un devoir

Poursuivant son intervention, le chef de l’Etat congolais a appelé les jeunes étudiants au civisme. « Il faudrait que vous soyez dignes de cela. Il faudrait que vous soyez dignes de ce projet et que vous preniez soin de votre campus, de votre lit, de votre armoire. J’ai déjà visité les chambres. Ce n’est pas partout dans le monde, et c’est même très rare de trouver des universités ou des campus avec, seulement, deux étudiants par chambre », a martelé Denis Sassou-N’Guesso. Il a terminé son intervention en invitant les étudiants au travail. « La première promotion doit travailler dur et réussir », a-t-il poursuivi, avant de leur « souhaiter beaucoup de santé et beaucoup de succès ».

Formation des cadres pour le développement de l’Afrique

A la suite de l’intervention du président Denis Sassou-N’Guesso, ses trois homologues ont aussi pris la parole pour conscientiser ces jeunes en formation.

Mahamadou Issoufou du Niger a été le premier à intervenir. Il a placé l’université Denis Sassou-N’Guesso dans le contexte de l’intégration africaine. Pour le chef de l’Etat nigérien qui a salué au passage la Zone de libre échange continentale qui est opérationnelle depuis janvier 2021, pense que l’une des meilleures voies pour réussir l’intégration africaine est l’intégration du savoir.  Les pays africains ont plusieurs projets en commun, a ajouté le président du Niger. Leur matérialisation ne peut être possible que si un accent particulier est mis sur les capitaux. « Pour que tous ces projets soient possibles, il faut des capitaux dont « le plus précieux, est l’homme », a-t-il poursuivi. Pour le président Issoufou, « il faut former, développer le capital humain, dont l’Afrique a besoin pour son développement et son intégration. »

« Les meilleurs du monde »

Félicitant le « concepteur, l’initiateur et le bâtisseur de cette structure académique », qui est le président Denis Sassou-N’Guesso, le président sénégalais, Macky Sall, pour sa part, a insisté sur la formation du capital humain. Il faut se former dans les nouveaux domaines du savoir dont l’Afrique et le Congo tirent les plus grands dividendes, a-t-il dit, avant d’inviter les étudiants à être les « meilleurs du Monde ». Pour qu’il en soit ainsi, il faut travailler, acquérir le savoir, le savoir-faire et le savoir-être, a renchéri Maky Sall. Pour lui, « avec la mixité africaine qui va marquer ce campus, le CAMES aura le mérite de primer les chercheurs et les docteurs qui sortiront de cette université ».

Bouclant cette série d’intervention, le Bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo a ajouté deux concepts qu’il juge non négociables et qu’il faut mettre au cœur de l’action à entreprendre au sein de cette université : la « rigueur et la discipline ». Pour lui, ces concepts contribueront à faire que l’université Denis Sassou-N’Guesso fasse éclore les semences du futur pour le bénéfice du Congo et de l’Afrique. Vous n’êtes pas ici, pour faire des manifestations et des revendications, a conclu le président Umaro Sissoco Embalo.