La présidentielle dont les résultats globaux provisoires sont attendus pour ce vendredi, continue d’entretenir une ambiance surchauffée, ponctuées de manifestations spontanées ou organisées, avec jets de pierres et barricades des jeunes, ou de lancements de gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles… 

Depuis, la comptabilité macabre a commencé et les victimes sont nombreuses. Entre les chiffres officiels et ceux de l’UFDG ou d’autres sources encore, on a le tournis. Entre 15 et 30 morts, voire plus, affirment certains observateurs.

S’il faut reconnaître que c’est l’auto-proclamation de Cellou Dalein qui aurait mis le feu aux poudres, ce scénario lugubre de confrontations politico-ethniques semble avoir été écrit de part et d’autre, depuis longtemps. Le président Alpha Condé et sa résolution controversée de briguer un troisième mandat, accompagné par son parti RPG-AEC et de ses affidés, a du affronter une bonne partie de la société civile regroupée au sein du FNDC.

La détermination du FNDC et de ses sympathisants n’a pu venir à bout de l’engagement frontal du pouvoir à conduire son projet à bon port, à travers la présidentielle du 18 octobre 2020. Et la valse-hésitation du leader de l’UFDG qui, après moult contestations a finir par la participation au scrutin qu’il avait voué aux gémonies, mettait les autres présidentiables devant de nouveaux calculs stratégiques.

Finalement, le vote du 18 octobre a été plutôt paisible et la participation massive. Les Guinéens ont voulu exprimer leur maturité devant une classe politique dont le projet de société se perd au carrefour des ambitions personnelles et des agendas économico-ethniques savamment orchestrés.

Voici le peuple pris en otage. Alors, ressurgissent les bas instincts, tandis que les forces de l’ordre à la gâchette facile et les jeunes manifestants révoltés s’enfoncent dans des situations mortelles.

Les espoirs d’une démocratie assumée sont étouffés et l’attente des résultats électoraux fait craindre le pire dans un pays, où la vérité des urnes et celle des citoyens sont en perpétuelle contradiction. C’est là que le rôle de la CENI devient incontestablement la pierre angulaire de l’édification d’une démocratie bâtie sur la véracité de faits et des chiffres. Pour savoir qui d’Alpha Condé et de Cellou Dalein Diallo, qui aura véritablement remporter le suffrage des Guinéens.

Espérons que chacun prenne la bonne adresse: celle de la sagesse.

 

 

Momo SOUMAH pour GCO

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