Jacques Gbonimy, nouveau président de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG) de feu Jean Marie Doré et ex commissaire de la CENI, a accordé cette semaine une interview exclusive à notre rédaction. Notre interlocuteur s’est exprimé sur la crise qui mine aiguë actuellement le parti UPG.
GuineeConakry.Online : Qu’en est-il de la crise qui mine depuis un moment le parti UPG autour de sa présidence ?
Jacques Gbonimy : Souvenez-vous que nous avons tenu un congrès les 2 et 3 mars dernier. A l’issue de ce congrès, j’ai été élu comme président du parti. Et, c’est vrai que cela n’a pas fait le plaisir de Me Mathos qui pourtant, avait lui-même, mis en place une commission d’organisation du congrès, et a suivi tout le processus et au dernier moment, il s’est replié. Il a demandé à ce que le congrès soit reporté, peut-être pensant que l’issue n’allait pas être bonne pour lui, et il a pris son avion pour se diriger vers la France sans s’occuper des congressistes qui étaient venus.
Donc, le congrès, c’est vrai que ce n’est pas une personne qui fait le congrès. Mais, c’est l’ensemble des militants et des responsables qui sont invités, qu’ils viennent faire le congrès. Ce congrès a eu lieu et j’ai été élu. Après, il a revendiqué qu’il a été élu pour quatre ans et que son mandat n’était pas à son terme. Mais, il y a eu une médiation de la famille à travers le jeune-frère de feu honorable Jean Marie Doré, l’évêque Togna Doré. Mais, je vous dis que cette médiation entamée par la famille de l’honorable Jean Marie Doré n’a pas abouti, dans la mesure où la solution qu’elle propose, est un peu contraire à ce que le parti veut. Le parti a voulu d’un congrès et il l’a fait. Ce ne sont pas des questions de sentiments. Mais, il est question que les résultats de ce congrès soient respectés.
La famille nous propose de reprendre un autre congrès dans trois mois et ce qui ne fait pas l’unanimité. Une toute petite perturbation au sein du parti.
GuineeConakry.Online : Est-ce que cette crise pourrait permettre au parti UPG de participer aux élections législatives qui se profilent à l’horizon ?
Jacques Gbonimy : Non ! Les échéances sont encore loin. Ce sont des petites circonstances de parcours qui peuvent freiner peu l’élan surtout ceux qui veulent aller vite. La CENI a déjà dit que les élections législatives doivent se tenir en fin d’année, et il va se préparer pour prendre part à ces élections. Et, nous sommes déjà entrain d’élaborer une stratégie pour mieux affronter ces échéances électorales.
GuineeConakry.Online : Pouvez-nous dire les innovations que vous allez apporter au parti, afin de consolider ses acquis ?
Jacques Gbonimy : Quand vous prenez l’UPG, c’est vrai que feu Jean Marie Doré a beaucoup fait, parce qu’au moment où il quittait, l’UPG était l’un des grand partis qui avait son mot à dire sur l’échiquier national et dans sur les questions nationales d’actualité. Depuis, le décès de feu Jean Marie Doré, l’UPG est allée vers une descente vertigineuse. Cela a fait que nous sommes absents sur plan national. Mais, les résultats des dernières élections communales prouvent que l’UPG a dégrigolé.
Aujourd’hui, il est question de revenir pour se ressaisir et rebondir. Mais, comment le faire ? C’est aller vers les structures qui étaient déjà inaptes, tenter de les réveiller. Peut-être que le fonctionnement du parti ne permettait pas à ces structures de s’affirmer comme ça se doit. L’UPG reste encore sur le terrain, mais c’est une forme latente en fait de l’existence d’un parti, qui est encore dans le cœur et l’esprit des militants mais qui reste soumis à un immobilisme qui ne nous permet pas de prendre de l’élan. Il s’agit vraiment de remotiver les militants pour qu’ils comprennent que le parti n’est pas mort mais, il revit. Ensuite, chercher à arranger afin que le bureau politique s’exprime d’une même voix, pour que les cacophonies que nous connaissons actuellement, puissent disparaître. Nous sommes entrain de faire ce travail, dans le but de nous préparer les élections législatives prochaines.
GuineeConakry.Online : Dites-nous réellement la position politique de l’UPG ?
Jacques Gbonimy : L’UPG est de l’opposition. On est de la mouvance, lorsqu’on prend part à la gestion du pouvoir. Depuis 2015, notre feu leader a accompagné son ami de lutte, le Pr Alpha Condé, dans le but d’aller faire la campagne en tant que coordinateur du RPG Arc-en-ciel en région forestière. Et, malheureusement, après son retour de cette campagne politique, il est tombé malade et est décédé.
Les relations qui existaient pendant cette campagne de la présidentielle de 2015 entre RPG et l’UPG, n’ont pas pu se fructifier après, ni par la nomination des membres du gouvernement et ni par la nomination de l’administration locale. Donc, l’UPG est restée dans le statu quo de l’opposition. C’est ainsi que le congrès qui a été organisé en 2016, avait élu Me Mathos. Les militants nous avaient dit que sur le terrain qu’ils ne comprennent pas que nous parlions toujours du centre pendant ce temps, le centre n’existe pas!
Il faut avoir une position politique. Et, à l’unanimité, ils avaient demandé que nous restions dans l’opposition. Nous avons, c’est vrai un esprit centriste parce que l’honorable Jean Marie Doré l’avait dit, entre deux extrêmes, il faut un centre qui essaie de concilier les positions. On ne peut pas perdre cette mémoire, on ne peut pas également perdre cet acquis. Mais, en attendant que les textes de loi ne retiennent le centre, nous sommes de l’opposition, parce qu’on ne pas part à la gestion du pouvoir.
GuineeConakry.Online : Votre mot de fin ?
Jacques Gbonimy : C’est vrai que l’UPG a connu des difficultés depuis le décès de son président. Mais, nous sommes engagés à relever le défi, pour respecter la mémoire du vieux en relation avec tous les autres partis. Sachez que l’UPG n’a jamais été un parti qui vit caché. Pour qu’il vive en dehors de la scène politique. Et, depuis, les deux ans, nous sommes écartés de la scène politique. Nous sommes prêts à faire revivre le parti .
Interview réalisée par Léon KOLIE pour GCO
GCO Copyright © GuineeConakry.online