La date du 8 juillet fait jaser dans la cité. Si pour certains le Front national pour la défense de la constitution devrait surseoir à la manifestation, qu’il souhaite organiser pour « la liberté et la dignité du peuple de Guinée », mais pour d’autres le FNDC ne doit ne pas reculer d’un iota dans ce combat noble pour la défense des acquis démocratiques.
C’est pour comprendre mieux cette situation que nos confrères de guineenews.org, ont animé un débat en visioconférence avec Abdourahamane Sanoh, coordinateur du front national pour la défense de la constitution et fondateur du PCUD.
Parlant de la situation sociopolitique du pays et de la marche du 8 juillet, Abdourahamane Sanoh se montre réaliste et, selon lui de telles situations sont inhérentes à la vie de chaque société : « On est confronté à une situation extrêmement difficile.  Et tous les peuples du monde ont été confrontés à cette situation, à un moment ou à un autre de leur histoire. »
Le coordinateur du FNDC appelle les Guinéens à un sursaut national pour se libérer de la « soumission » :  » C’est l’arbitrage entre la dignité de conquérir votre liberté, ce qui a un coût, et la résignation pour continuer à vivre dans la soumission. C’est de cela qu’il s’agit. Dans tous les cas, lorsque vous choisissez la deuxième hypothèse, vous auriez choisi la soumission par peur de la mort. Et si vous choisissez la soumission par peur de la mort, c’est que certains d’entre vous auront été déjà tués. »
Dans son intervention le premier responsable du front a indiqué la responsabilité des forces de l’ordre dans les échauffourées suivies  de morts  qui caractérisent les  manifestations : « C’est toujours douloureux quand on voit un Etat qui a pour mission d’assurer la sécurité de ses populations, des filles et des fils du pays, qui achète les armes et minutions avec l’argent du contribuable ; et je tiens à préciser quand je parle du contribuable que je ne parle pas que des gens valides et des gens sains, je ne parle pas que des gens qui ont un emploi. On (le pouvoir ndlr) prend des frères et sœurs qu’on habille au nom de la sécurité et qui ont pour vocation de ne défendre que la loi du pays, on les retourne contre la loi, on les retourne contre les filles et fils du pays ».
Entre  les lignes de son intervention, Sanoh invite toutes les corporations de faire de ce combat une lutte commune : « Il n’y a pas à dire que je suis journaliste, médecin, policier…Je ne suis pas concerné. Ça, c’est une insulte à notre intelligence collective et individuelle. Donc il faut qu’on y aille », a souligné le coordinateur du FNDC.
Pour  répondre aux détracteurs du Front national de la défense de la constitution qui affirment que le FNDC n’est plus à mesure de mobiliser, Abdourahamane Sanoh s’est dit optimiste et serein et croit à un sursaut national : « Le peuple se manifeste par des voies connues et cela est universel. La première voie, ce sont les élus ; le président de la République, les députés, les élus locaux. Lorsque ces élus trahissent leur mission, lorsqu’ils sont dans la forfaiture, lorsqu’ils ont transformé la mission de service public en mission d’intérêt privé, le peuple qui les a mandatés doit prendre ses responsabilités.
Lorsque cela se fait, le gouvernant qui prend conscience de ses responsabilités se pose la question de savoir ce qui ne va pas. Il ne parle pas de dialogue à l’envolée ; il ouvre un cadre de dialogue… »
Face au défi du rassemblement, Abdourahmane Sano pense que le FNDC est en train de relever. « Nous avons opté pour le rassemblement. Et l’une des grandes victoires du FNDC, c’est d’avoir montré que les Guinéens peuvent se rassembler, indépendamment de tout». Car, explique-t-il, « avant le FNDC, on était en train de dire que les opposants là ne s’entendent jamais…》, a déclaré  Sanoh.
Bokhidi KENDE pour GCO
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