Dans l’indifférence générale du continent, un conflit meurtrier fait des ravages au Soudan. Une guerre, qui ne semble plus être dans les préoccupations de l’Union Africaine. En effet, la guerre du Darfour est un conflit armé touchant depuis 2003 la région du Darfour, située dans l’ouest du Soudan.
Les origines du conflit sont discutées. Elles sont parfois supposées anciennes et dues aux tensions ethniques qui débouchent au premier conflit du Darfour de 1987. Bien que le gouvernement soudanais affirme que le nombre de morts se situe aux environs de 10 000, trois pays, les États-Unis, Israël et le Canada, soupçonnent que ce conflit couvre un génocide ayant fait environ 300 000 morts et 2,7 millions de déplacés dont 230 000 réfugiés au Tchad.
Le premier conflit du Darfour (1987-1989) a eu lieu en raison des tensions ethniques, entre les Fours et les Arabes. Dans cette guerre, le gouvernement central n’intervient presque pas.
Le deuxième conflit eut lieu entre 1996 et 1998. Cette fois, ce sont les Masalits qui se soulèvent contre les empiétements des Arabes.
Les raisons de ce  conflit sont multiples et liées entre elles :
1. Une origine climatique et environnementale : un phénomène de sécheresse dans tout le Sahel, qui s’amplifie et de désertification qui a commencé depuis les années 1970.
2. Une explosion démographique, la population a doublé en 20 ans.
3. Une compétition pour l’espace géographique.
4. Des ethnies différentes, aux répartitions imbriquées. La guerre de 2003 opposait au départ les Zaghawas aux Arabes pro-gouvernementaux pour ensuite s’étendre aux autres ethnies.
5. Les guerres du Tchad (1960-1990) et qui impliquaient les Zaghawas] (ethnie étendue du Tchad au Soudan) ont une conséquence directe sur le conflit.
6. La découverte de ressources pétrolières qui suscitent les convoitises de grandes puissances, en particulier de la Chine.
7. Un pays vaste et mal unifié, le Soudan. Le pouvoir central néglige les peuples de la périphérie qui se révoltent. Il contrôle les conflits locaux afin de satisfaire certains de leurs intérêts.
Le Darfour est une région du Sahel qui se trouve à l’ouest du Soudan : 5 à 6,1 millions de personnes y vivent ; la région a un très faible niveau de développement : seulement un tiers des filles (pour 44,5 % des garçons) vont à l’école primaire.
Richesses et tristesse
La découverte du pétrole dans cette région a suscité les convoitises. Si le conflit a largement été décrit en termes ethniques et politiques, il s’agit aussi d’une lutte pour les ressources pétrolières situées au sud et à l’ouest.
Quatre peuples principaux sont installés au Darfour : les Fours, qui ont donné leur nom au Darfour, qui signifie en arabe  la maison de Four, les Masalits, les Zaghawas et les Arabes. Jusqu’à présent, le passage de chameliers arabes dans le Sud était demeuré sans incidents.
Pendant l’hiver 2002-2003, l’opposition au président soudanais Omar el-Béchir fait entendre sa voix. Au Darfour, des attaques antigouvernementales ont lieu en janvier et sont revendiquées par la SLA. En représailles, Khartoum laisse agir les milices arabes (les Janjawid dirigés par Choukratalla, ancien officier de l’armée soudanaise) dans tout le Darfour. Les armées soudanaises bombardent les villages du Darfour.
Les populations sont victimes de bandes armées. Et depuis, c’est la désolation dans cette région. Avec son corollaire de massacres, d’errance de population en quête d’espaces hospitaliers et moins hostiles. Pour les chefs d’Etat du continent, et la communauté internationale les priorités semblent être ailleurs.
Une lueur d’espoir
Une faible lueur d’espoir commence à poindre à l’horizon avec la signature ces jours-ci d’un accord de paix entre les factions rebelles et le gouvernement de Khartoum. Un an de négociations. C’est le temps qu’il aura fallu au nouveau gouvernement soudanais et aux rebelles afin de conclure un nouvel accord de paix, à Juba, capitale du sud du pays. Paraphé le lundi 28 septembre dernier , ce texte historique devrait mettre un terme à une guerre de dix-sept ans, en particulier dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan, où au moins 300 000 personnes ont trouvé la mort et 2,5 millions ont été déplacés selon l’ONU.
Thierno Saïdou DIAKITE pour GCO
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