Après deux ans de consultations à travers le monde, les Principes pour la paix lancent leur Pacte pour le rétablissement de la paix afin d’ouvrir la voie vers une paix durable à l’heure où les conflits s’intensifient.

Une large coalition d’acteurs issus du monde politique, diplomatique, universitaire, des milieux de la défense et de la sécurité, de la société civile et des organisations multilatérales a lancé mercredi à Genève un nouveau Pacte pour le rétablissement de la paix. Celui-ci vise à fournir de nouvelles normes et aiguiller les acteurs de paix, à un moment où les conflits s’intensifient. 

La mission commune de cette initiative est de réexaminer la manière dont la paix est construite et consolidée à une époque marquée par la résurgence des conflits. Il y a actuellement plus de 50 conflits dans le monde, provoquant un impact sur la vie de plus de deux milliards de personnes. De plus, plus de la moitié de ces conflits, censés être résolus, se poursuivent et se répètent. 

L’initiative des Principes pour la paix est composée d’une Commission internationale comprenant des experts de renommée mondiale en matière de rétablissement de la paix, notamment des diplomates, des politiciens et des responsables d’ONG, du Burundi au Guatemala en passant par les Philippines. La Commission est soutenue par un Comité de pilotage et une coalition de 120 organisations de la société civile.Depuis 2020, la Commission et les partenaires de l’initiative des Principes pour la paix se sont lancés dans une série d’événements et de consultations à travers le monde pour recueillir les contributions des personnes touchées par un conflit. Les organisations de la société civile ont également partagé leurs meilleures pratiques.

« Nous vivons dans un monde où le nombre de conflits est inquiétant, et les cadres existants sont clairement mis au défi pour apporter une paix durable », déclare la directrice générale de l’initiative Principes pour la paix, Hiba Qasas. « La nécessité de développer de nouvelles approches de rétablissement de la paix n’a jamais été aussi urgente et nous appelons maintenant la communauté mondiale à travailler avec nous pour adopter et mettre en œuvre les Principes pour la paix afin d’aider à tracer la voie vers une paix durable ».

Les Principes sont le résultat d’un processus qui a débuté il y a deux ans, comprenant plus de 150 consultations avec des personnes de 61 pays et l’examen de plus de 700 études universitaires. Des partenaires internationaux et d’autres parties prenantes, dont Interpeace, le Programme des Nations unies pour le développement, l’Institut de la paix des États-Unis, les gouvernements du Danemark, de l’Allemagne, de la Suède, de la Suisse et des Pays-Bas, ainsi que la Fondation Robert Bosch, ont également participé à cette consultation.

Le Pacte présente quatre changements pour le rétablissement de la paix ainsi que huit principes fondamentaux visant à favoriser les discussions inclusives nécessaires pour aboutir à une paix durable, légitime et viable.

Trois des principes fondamentaux, la dignité, la solidarité et l’humilité, se concentrent sur la nécessité d’ancrer les efforts de rétablissement de la paix dans une boussole morale et éthique qui favorisera la confiance et participent au respect de toutes les parties prenantes. Deux autres principes fondamentaux, le renforcement de la légitimité et la sécurité pour tous, servent de base à l’instauration d’une paix durable.

Enfin, trois derniers principes mettent en évidence les engagements pratiques nécessaires au renforcement des efforts de rétablissement de la paix. Il s’agit de la promotion du pluralisme, de l’adoption de la subsidiarité et de la préconisation de solutions intégrées et hybrides.

« Le processus dans lequel nous nous sommes engagés au cours des deux dernières années nous a montré qu’il existe une ambition commune de rétablir la paix dans le monde. Cependant, malgré des succès localisés, des lacunes subsistent au cœur même des approches du rétablissement de la paix et un changement urgent est nécessaire » déclare le co-président des Principes pour la Paix et ancien directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Yves Daccord.

« Grâce au soutien de nos partenaires et aux conseils de la Commission internationale pour une paix inclusive, nous avons pu tirer les enseignements de ces succès, mais aussi de ces échecs, et élaborer un cadre légitime et pratique pour instaurer une paix inclusive. Le lancement du Pacte pour le rétablissement de la paix peut être un moment décisif dans le rétablissement de la paix, marquant le début d’une nouvelle ère où la paix inclusive et durable n’est plus utopique mais réalité » déclare le coprésident des Principes pour la paix et ancien ministre des affaires étrangères des Pays-Bas Bert Koenders.

Fondée il y a peu, la Fondation des Principes pour la paix travaille désormais avec les États et autres parties prenantes à travers le monde et s’engage à soutenir l’adoption et la mise en œuvre des Principes pour la paix, en aidant à élaborer des feuilles de route spécifiques et adaptées à chaque pays. Elle a également été créée pour superviser la mise en œuvre et remplir une fonction de surveillance mondiale de la paix afin de promouvoir une paix durable.

Téléchargez le Pacte ici: https://principlesforpeace.org/peacemaking-covenant/

A propos des Principes pour la paix

Les Principes pour la paix (P4P) sont une initiative participative mondiale visant à développer un nouvel ensemble de principes, de standards et de normes qui renouvèle fondamentalement la manière dont les processus de paix sont structurés, séquencés et actualisés.

La Commission internationale pour une paix inclusive s’est réunie depuis décembre 2020 dans le cadre des initiatives de Principes pour la paix. Cette Commission indépendante a été prévue pour développer un ensemble de principes pour guider l’effort de rétablissement de la paix, pour répondre aux défis et à la complexité du monde actuel. 

L’initiative est soutenue par un Comité de pilotage, dirigé par l’Allemagne et la Suède, tout en bénéficiant du soutien du Danemark et de la Suisse, et d’une coalition de 120 organisations de la société civile.

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