La Fondation Afrique-Europe (AEF) a publié son rapport annuel approfondi sur l’état des relations entre les deux continents voisins.
La publication du rapport intervient huit mois après le sommet tant attendu de février entre les dirigeants de l’Union africaine et de l’Union européenne, suivi de près par l’invasion de l’Ukraine par la Russie une semaine plus tard. Le rapport a été soutenu par le groupe de personnalités de haut niveau de l’AEF qui s’est réuni jeudi 27 octobre à Bruxelles pour évaluer l’état des relations Afrique-Europe et les progrès réalisés depuis le sommet de février.
Le rapport met en évidence une détérioration des relations découlant des faiblesses qui sont apparues depuis 2020 ; parmi lesquelles, les réponses inéquitables à la pandémie de Covid-19 et l’échec du financement du climat, qui ont mis en évidence les déséquilibres économiques et de pouvoir entre nos deux continents. Toutefois, le rapport affirme qu’en dépit, ou en raison, de l’évolution de la géopolitique mondiale, un partenariat Afrique-Europe solide reste le moyen le plus efficace de résoudre les crises interconnectées que sont l’inflation, l’accès à l’énergie, l’insécurité alimentaire et le changement climatique.
Pour faire progresser les relations Afrique-Europe, il est essentiel de suivre les progrès, de maintenir des espaces ouverts pour un dialogue régulier et d’aborder la gouvernance mondiale, ainsi que les réalités démographiques et économiques du 21e siècle. Sans la création et le développement de chaînes agroalimentaires locales, l’approvisionnement alimentaire local échappe au contrôle de l’Afrique et il est crucial de soutenir les chaînes agroalimentaires locales pour parvenir à une plus grande intégration économique et développer les corridors commerciaux. Les engagements de financement existants doivent également être respectés, et de nouveaux engagements doivent être convenus pour maintenir la dynamique de l’action climatique. La priorité doit être accordée aux 100 milliards de dollars que la COP26 aurait dû mobiliser et convenir de la voie à suivre pour doubler le financement de l’adaptation d’ici 2025. À l’horizon 2023, les ambitions en matière de climat doivent être renforcées si l’on veut que nos deux continents enregistrent les progrès nécessaires.
Mo Ibrahim, cofondateur de l’AEF et fondateur et président de la Fondation Mo Ibrahim, a annoncé la publication du rapport du groupe de haut niveau de l’AEF. » Il est crucial que l’Afrique et l’Europe avancent ensemble sur leurs objectifs climatiques « , » Les liens de coopération et d’amitié qui unissent les deux continents sont au cœur de notre mission et doivent rester solides « . A ce titre, et dans un contexte marqué par l’augmentation des crises, des enjeux et des répercussions sur la sécurité alimentaire et énergétique des Etats, il est crucial pour le Groupe de Haut Niveau de passer au crible les problématiques communes aux Africains et aux Européens et de réfléchir à leurs éventuelles solutions. Chercher ensemble des réponses aux défis alimentaires et environnementaux qui nous concernent tous est un impératif. »
Avec la COP27 qui se profile à l’horizon, les questions d’adaptation, d’atténuation, de pertes et de dommages et les solutions pour renforcer la résilience de l’agriculture et des systèmes alimentaires aux effets néfastes du climat, recevront toute l’attention qu’elles méritent à Sharm-El-Sheikh.
Ibrahim Mayaki, co-président du groupe stratégique de l’AEF sur les systèmes agricoles et alimentaires durables, ancien Premier ministre du Niger et ancien directeur de l’AUDA-NEPAD, a souligné la nécessité pour tout nouveau plan de s’inscrire dans les plans existants de l’Afrique pour des systèmes alimentaires résilients, tels que le Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA). « C’est une erreur de ne pas en parler… toute nouvelle initiative qui se présente doit s’inscrire dans les stratégies que nous avons mises en place. »
Dans la perspective de la COP27 et au-delà, un travail sérieux sur le partenariat climatique et l’adaptation est nécessaire, sur la base d’un dialogue franc. Mary Robinson, coprésidente de la Fondation Afrique-Europe et ancienne présidente de l’Irlande, a déclaré : « Si l’Afrique et l’Europe veulent construire un véritable partenariat sur le climat, il faut changer radicalement la compréhension des besoins immédiats de chacun et des aspirations à plus long terme que les deux continents se sont fixés. La Fondation Afrique-Europe a un rôle clé à jouer pour garantir que des dialogues francs contribuent à ouvrir la voie à ce partenariat. »
L’AEF s’efforcera de poursuivre ses efforts pour faire progresser le dialogue entre les deux continents en s’appuyant sur les connaissances et les recommandations de ses groupes de travail, du groupe de personnalités de haut niveau et du réseau de femmes dirigeantes, notamment sur l’énergie durable, l’adaptation au changement climatique et la jeunesse.
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À propos de la Fondation Afrique-Europe
La Fondation Afrique-Europe a été cofondée par Friends of Europe et la Fondation Mo Ibrahim, en partenariat avec la Fondation africaine pour le climat et ONE Campaign. L’objectif de la Fondation Afrique-Europe est de renforcer les relations entre l’Afrique et l’Europe en facilitant le dialogue entre les différentes parties prenantes, en catalysant les partenariats et en débloquant de nouvelles opportunités.