Dans notre pays, du point de vue de l’opinion, tout est mis sur le dos de nos Ambassadeurs. C’est compréhensible que l’opinion pense ainsi, dans la mesure où, c’est l’ambassadeur qui coordonne l’ensemble des activités diplomatiques et consulaires de nos représentations à l’étranger.
Justement, dans les cours de PRATIQUES DIPLOMATIQUES, une nette distinction est faite au sens strict entre les activités diplomatiques exercées par l’Ambassadeur et son staff, et les activités consulaires exercées par le Consul sous le management de l’Ambassadeur.
1– La mission de l’Ambassadeur, au sens strict, porte sur la gestion des relations politiques, stratégiques, économiques, culturelles,… entre son pays et le pays d’accréditation.
Les cadres guinéens qui travaillent à cet effet, ont le statut de Diplomates. Ils sont membres du corps diplomatique.
Conséquemment, et de manière stricte, la gestion des passeports ne relève pas directement de l’Ambassadeur. Il y a un service qui doit faire ce travail et lui rendre compte : c’est le CONSULAT, dirigé par un Consul.
2– La mission du Consul mérite d’être connue par nos compatriotes vivant à l’étranger.
A priori, le Consul n’est pas un Diplomate.
Le Consul est un fonctionnaire qui représente les Ministères en charge de l’Administration du territoire et de la Sécurité dans un pays étranger.
Au titre du Ministère de l’administration du territoire, le Consul s’occupe de la gestion administrative des Guinéens vivant dans sa circonscription : les états civils (Actes de mariage, de naissance, de décès), le recensement, la carte consulaire, les relations sociales et autres actes pouvant servir les Guinéens de l’étranger.
Au titre du Ministère de la Sécurité, le Consul fait office de Police des frontières.
C’est lui qui délivre les VISAS aux personnes résidant dans son pays d’accréditation, voulant se rendre en Guinée. C’est lui qui gère aussi les passeports destinés aux Guinéens résidant dans le pays d’accréditation.
L’Ambassadeur étant le Chef hiérarchique du Consul, celui-ci a obligation de rendre compte à celui-là, et d’exécuter ses instructions.
En plus de l’Ambassadeur, et par son biais, les rapports du Consul sont périodiquement transmis aux Ministères de la Sécurité et de l’Administration du territoire, chacun pour le volet qui le concerne. C’est pourquoi, dans les pays qui respectent l’orthodoxie, le Consul et le personnel du Consulat sont recrutés au sein du personnel des Ministères de l’administration du territoire et de la sécurité.
Avant d’exercer cette fonction, ils sont soumis à une petite formation sur leur nouveau statut et leur conduite à l’étranger, par le Ministère des Affaires étrangères.
Dans les ambassades, il y a une nette différence entre le corps diplomatique et le corps consulaire.
En d’autres termes et de manière stricte, UN CONSUL N’EST PAS UN DIPLOMATE.
LA GESTION DES PASSEPORTS ET DES ÉTATS CIVILS NE RELÈVE PAS DE L’AMBASSADEUR. ELLE RELÈVE DU CONSUL QUI LUI REND COMPTE.
Généralement, et certainement pour des contraintes budgétaires, nos Consulats sont logés dans nos Ambassades.
Est-ce pour cela que nos compatriotes mettent sur le dos de nos Ambassadeurs toutes les difficultés de nos frères de l’étranger ?
Par ailleurs, il y a un autre problème qui est évident : la qualité de la formation du personnel diplomatique et consulaire guinéen.
Le Gouvernement guinéen pourrait solliciter les services de L’UNITAR (Institut des Nations unies pour la recherche et la formation) pour nous aider à former des Diplomates de carrière et des fonctionnaires destinés aux missions annexes.
La gestion des passeports dans nos Ambassades doit forcément interpeller le Ministère de la Sécurité qui est concerné en premier lieu.
Le Ministère des Affaires étrangères est une structure transversale qui fait exécuter l’ordre par nos Consulats à travers nos Ambassades.
Ibrahima Jair KEITA pour GCO
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