Comme cela circulait depuis quelques semaines sous les manteaux, Daniel Kablan Duncan a démissionné de son poste de vice-président de la République, hier, peu avant le conseil des ministres extraordinaire. Il serait plus juste de dire que Daniel Kablan Duncan a vu sa démission acceptée et signée, hier, par le Chef de l’Etat.
Dans le communiqué lu par le secrétaire général de la Présidence de la République, il retient entre autres : « Le vice-Président de la République, Monsieur Daniel Kablan Duncan a remis au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, sa démission du poste de Vice-Président de la République, pour des raisons de convenance personnelle, par une correspondance en date du 27 février 2020 ». Ce qui veut dire que la démission du désormais ex-vice-président de la République n’est pas ex-nihilo et récente. Soit une très longue marche pour aboutir à ce décret officialisant la démission du vice-président, M. Kablan Duncan.
Difficile à dire
La première lettre de démission a été écrite par le vice-président le jeudi 27 février 2020, au moment même où au sein du RHDP, on affichait le parfait amour. Mais le président Ouattara n’avait pas voulu accepter cette démission et des démarches ont été alors entamées pour ramener à la raison l’un des plus fidèles collaborateurs du Chef de l’Etat. Cela veut donc dire que le président et son entourage connaissaient bien les motivations de la démission. Qu’est-ce qui a été fait pour que la motivation s’estompe ? Difficile à dire. Toujours est-il que si la démission a fini par être acceptée, c’est que le démissionnaire avait encore et toujours des raisons de claquer la porte qui trainent depuis des mois pour ne pas dire des années.
Le vice-Président de la République, Monsieur Daniel Kablan Duncan a remis au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, sa démission du poste de Vice-Président de la République, pour des raisons de convenance personnelle, par une correspondance en date du 27 février 2020.
Vouloir lier cette démission à la dernière réunion que le vice-président a eue avec le Premier ministre, le secrétaire général de la Présidence et le ministre de la Défense et au décès du Premier ministre, serait une grosse méprise, sinon une feinte. Car le 26 mars, a eu lieu à Yamoussoukro la grande rencontre du RHDP à laquelle le Premier ministre était bien présent ; le 12 mars à la réunion du Conseil politique, le président du RHDP Alassane Ouattara a désigné devant tous Amadou Gon Coulibaly comme le candidat du RHDP et à cette tribune, Duncan avait marqué son accord et son soutien à cette candidature et tous ont applaudi, se sont congratulés.
Une lettre de démission réécrite
Le 2 mai, le Premier ministre se rend en France pour un « contrôle médical », le 4 mai, le Premier ministre subit à Paris « une coronarographie et doit observer un repos à Paris », selon deux communiqués de la présidence de la République. Le 2 juillet, après son contrôle médical, le Premier ministre rentre à Abidjan « Me voici de retour en pleine forme, pour reprendre ma place » avait-il dit et tous ont applaudi et se sont congratulés.
Le 7 juillet, le Premier ministre préside un conseil de gouvernement en pleine forme. Le 8 juillet, le Premier ministre tient une réunion avec le Secrétaire général de la présidence, le ministre de la Défense et le Vice-président. Ce même 8 juillet, en soirée, le vice-président réécrit sa lettre de démission que le président Ouattara accepte le 13 juillet. Pourquoi avoir attendu six (6) longs mois avant de prendre acte de la démission d’une personnalité qui évoque des raisons personnelles et pourquoi l’accepter enfin le jour du décès du Premier ministre ? Telles sont quelques questions à poser.
O.CHÉRIF
Source : Nouveau Réveil