Ivory Coast's President Alassane Ouattara looks on as he attends the opening of an extraordinary session of the West African Economic and Monetary Union zone (UEMOA) on April 10, 2017 in Abidjan. / AFP PHOTO / SIA KAMBOU
Je tiens très sincèrement à m’incliner respectueusement devant la mémoire de notre regretté premier ministre SEM Amadou Gon COULIBALY. Je présente mes condoléances les plus attristées à sa famille biologique et à sa famille politique. Que son son âme repose en paix.
Cette disparition aura des incidences et des implications très nécessairement au sein de sa famille politique, le RHDP. En effet M. Gon COULIBALY avait été désigné par le chef de l’État comme candidat du RHDP. Le président Alassane OUATTARA l’a choisi sans primaires même s’il y a eu des soupçons de mécontements autour de sa candidature tout le monde a su se convaincre de sa désignation car il est un symbole de loyauté et de fidélité auprès du président et en plus c’est un technocrate. Deux choses l’une le président ADO aime avoir le contrôle de tout, avec lui tout est calculé, tout est stratégique et bien huilée.
Il voulait être certain de contrôler l’exécutif même en étant plus président, GON était un bon choix car il lui vouait une dévotion. Tout semblait être parfaitement orchestré mais comme le dit une maxime populaire : »À force de vouloir tout contrôler, on finit par perdre le contrôle de tout ». De fait seul Dieu a le dernier mot, l’homme propose mais Dieu dispose. Il ne s’attendait pas à un tel chamboulement à une telle perte. Il en est terriblement affecté, il accorde à AGC un amour filial, c’est son « fils ». Politiquement il se trouve dans un dilemme énorme : Qui sera le cheval gagnant au RHDP pour les joutes électorales D’octobre 2020? A cet effet 3 options se presentent aux président Alassane Ouattara
1ère option : remplacer le technocrate AGC par un autre technocrate côté
A ce niveau le profil recherché se trouve essentiellement chez les transfuges du PDCI RDA, ce sont des ressources humaines de qualité. Celui qui se démarque du lot qui peut être une candidature en invisageable est Patrick Achi. Technocrate averti et très expérimenté, jeune, apprécié par L’Élysée et les chancelleries. Géostratégiquement cela changera l’image que les gens ont du RHDP en tant que parti clanique et cela peut attirer beaucoup de sceptiques. Inconvénients : cette candidature peut rencontrer une vive opposition des radicaux RDR qui n’accepteront pas de faire la passe aux ex enfants de « Konan » car pour eux les héritiers de ADO ce sont les caciques du RDR et cette situation risque de fragiliser la cohésion.
2ème option : Remplacer le loyal AGC par un loyal cadre du RDR
De ce côté les loyaux il en existe cela implique une possibilité de contrôle du pouvoir même si il n’est plus au pouvoir car de gros intérêts sont en jeu. Celui qui sort du lot est Hamed Bakayoko fidèle parmi les fidèles du président. Il a un profil jeune et dynamique cela peut attirer nouveaux majeurs parce qu’il jouit d’une véritable notoriété, il contrôle l’armée, il a une bonne proximité avec les populations et est beaucoup suivi sur les réseaux sociaux. Inconvénients : cette candidature générera d’énormes frustrations au niveau des transfuges du PDCI, qui verront qu’ils ont été recrutés pour un rôle de faire-valoir pourtant ils représentent une élite. Et ça sera insultant pour eux de tenir les seconds rôles derrière Hambak. Ils risquent de retourner dans leur parti d’origine fragilisant ainsi l’électorat RHDP parti unifié.
3ème option : la candidature d’ADO lui même
Sa candidature aura le mérite de garantir la cohésion au sein de son parti. Il a l’assurance de la sauvegarde de leurs intérêts. Il a son carnet d’adresse et il est dépositaire des bonnes réalisations du RHDP. Inconvénients : la constitution ne lui permet pas de briguer un 3ème mandat cela risque de faire énormément jaser et cela va générer des remus. Son image prendra un coup car il déclaré solennellement qu’il ne se présente plus, Macron a été le premier à le féliciter et disant qu’il est un exemple pour l’Afrique. S’il se présente il perdra la confiance des grandes chancelleries et de la communauté internationale car on le verra comme un homme qui n’a pas de paroles. Les populations seront découragées et il perdra en estime. S’il se présente l’argument de Bédié est vieux ne tient plus car ce sera deux « vieux » qui vont s’affronter, et une ligne d’attaques qui est brisée car il n’a pas 35 ans et n’a pas le profil du jeune recherché qu’ils proclament tant au sein du RHDP.
En somme ADO, en plus de la douleur du deuil il est dans une grande impasse. Aucun homme politique n’aimerait être à sa place en ce moment. Comme on le dit « c’est chaud ». On espère qu’il comprendra que face à l’impasse de la vie, l’homme doit faire preuve de sagesse et de maturité. C’est à cet exercice qu’il est soumis aujourd’hui. Nous attendons tous son choix.
Au PDCI, le président Bédié est quasiment positionné en attente de son adversaire et Dieu nous a donné une leçon de vie en nous faisant comprendre que ce n’est pas l’âge qui définit la capacité.
Philippe-Arnaud N’DA
Militant du PDCI RDA
Président de la Jeunesse Jean Louis Billon