Né en 1944 à Kankan (Guinée) d’un père libanais chrétien maronite et d’une mère guinéenne musulmane, formé aux mathématiques à l’école française, ayant vécu autant dans l’exil que sur sa terre natale, tour à tour cireur de chaussures, terrassier et plongeur, professeur et directeur de collège, journaliste, Williams Sassine a développé une personnalité complexe et multiple; fort de sa diversité culturelle, il a revendiqué une totale indépendance d’esprit et refusé tout embrigadement: « Je ne suis ni dans une file, ni chef de file. Ni maître à penser, ni élève ».
Auteur de plusieurs romans publiés par Présence Africaine, il s’est aussi exprimé par le théâtre publié par le bruit des autres et des formes brèves : contes animaliers, proses poétiques, nouvelles et fables, empreints d’un humour proche de la « politesse du désespoir » ; témoin du malaise et de la tragédie humaine, tout à la fois bouffon et goguenard, provocateur et tendre, arrogant et fragile, Williams Sassine ne cesse de déclarer : « Je suis écrivain, c’est-à-dire que j’écris en vain ». Sa réputation repose principalement sur la Chronique assassine qu’il faisait paraître à Conakry dans l’hebdomadaire satirique Le Lynx.


C’est là dans ce journal, que Sassine trouve son lectorat le plus fidèle, épris de son style et de ses audaces d’expression. Les lecteurs se précipitent, dès sa parution, pour lire sa chronique, la commenter, savourer ses propos. Avec un sens politique aigu, Sassine met le doigt sur les dysfonctionnements qui perturbent les institutions et le développement social. Il en a fait part à ceux qui comme lui, espèrent justice et égalité et observent sans avoir ni son talent d’expression ni son audace.
Paix à son âme! !
Thierno Saidou DIAKITE pour GCO