Commémorons le 60 ème anniversaire de l’assassinat de MOUMIÉ par empoisonnement, savemment mené par les services secrets français.
En effet, successeur de Nyobè, le nouveau leader camerounais de l’UPC, devait mourir après son empoisonnement à Conakry où il résidait, pour faire porter la responsabilité de sa mort à Sékou Touré par une campagne d’intoxication ; c’était le plan préparé par le service secret français le SDECE, mis en œuvre dans le Restaurant « LE PLAT D’ARGENT » de Genève.
Le faux journaliste Franco-suisse, Claude Bonnet, de son vrai nom William BECHTEL, portant le pseudonyme « GRAND BILL », est le vrai auteur de ce crime, suite logique de la cruauté de l’armée française contre le leader indépendantiste Ruben Um Nyobè et ses compagnons en septembre 1958.
Empoisonné au thallium par le mercenaire Grand Bill, la double dose, consommée le 15 octobre 1960 a été fatale au Médecin formé à William Ponty. Après 18 jours de douleurs suivis de coma, celui qui devait rentrer à Conakry le lendemain 16 octobre, rendra l’âme le 3 novembre 1960 dans un lit d’hôpital à Genève.
L’assassinat de MOUMIÉ, selon les sources concordantes, a été commandité par le premier président camerounais Ahmadou Ahidjo et Jacques Foccart, le bras droit du Général De Gaulle: il fallait éliminer l’UPC aussi bien à l’intérieur et qu’à l’extérieur du Cameroun.
Il a été mis en œuvre par le SDECE (Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage). La raison ?
L’UPC (Union des Populations du Cameroun) s’était très tôt inscrite dans la dynamique de l’indépendance totale du Cameroun. À ce titre, elle a été combattue par l’administration coloniale tout au long des années 50, avec pour point culminant, le massacre de 1955 qui a fait plus de 1 000 morts par les troupes françaises et leurs sbires camerounais et Tchadiens.
Voilà pourquoi Um Nyobè a été obligé de prendre les armes et le maquis, alors que son adjoint MOUMIÉ prenait la Direction de la partie anglophone du pays, pour s’exiler et mener le combat à l’étranger. L’UPC était hostile au régime fantoche installé par l’administration coloniale et incarné par le très soumis et le très malléable Ahmadou Ahidjo. Pour pérenniser sa présence dans un Cameroun indépendant, il fallait éliminer l’UPC et les traces de son existence.
L’Égypte de Nasser en escale, le Ghana de N’krumah et en fin la Guinée de Sékou Touré seront les principales étapes de l’exil de Félix MOUMIÉ ; un exil qui n’aura duré que 3 ans.
À Conakry, Félix Roland MOUMIÉ était chez lui, tout comme (à sa suite) le premier flux de Camerounais dont certains sont assimilés depuis. À Conakry, MOUMIÉ était chez lui, comme Bakary Djibo du Niger, comme Amilcar Cabral de la Guinée Bissau et du Cap Vert, comme Stockley Carmichael le Trinidadéen des USA.
Sur la mort de MOUMIÉ, tout était préparé par le SDECE pour accuser Sékou Touré.
Heureusement que la victime a eu le temps de dénoncer son empoisonneur dès les premiers symptômes.
La dépouille mortelle de MOUMIÉ sera accueillie à Conakry et l’illustre disparu a eu droit à tous les honneurs, comme les Guinéens savent rendre à leurs frères panafricanistes.
Les restes mortels de MOUMIÉ sont encore à Conakry, même si, l’homme a été réhabilité avec ses compagnons par le gouvernement camerounais en 1991.
Marthe Ebemeyong, la veuve de MOUMIÉ qui a partagé son exil Guinéen, a malheureusement connu une fin tragique en 2009.
Cinq ans plus tôt, elle est venue s’incliner une dernière fois sur la tombe de son mari à Conakry.
Dors en paix Roland, héros panafricain.
Tu n’étais pas seul visé cette Europe néocoloniale.
75 jours après toi, Lumumba a été fauché de la manière la plus abjecte.
Comme tout bourreau, les bourreaux de Lumumba ont été couverts par les mêmes puissances.
Quelle hypocrisie.
Ici, on ne parle pas de Droits de l’homme.
Que DIEU te réserve le Paradis. CHAMPION !
Ibrahima Jair KEITA pour GCO 
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