Le G20 et certaines organisations condamnent fermement les manifestations annoncées par le MRC, le CPP, l’Offre Orange etc.
L’opinion et la classe politique restent divisées au sujet des marches prévues le mardi 22 septembre 2020 par une coalition de partis politiques de l’opposition. Si les uns estiment qu’il s’agit d’une «marche insurrectionnelle dont l’objet est de contester les institutions républicaines et démocratiques existantes», d’autres pensent que «marcher est un moyen d’expression démocratique».
En tête de file de ceux qui s’opposent à la marche du 22 septembre prochain, le G20, une coalition de 20 partis politiques de la majorité présidentielle, auquel appartiennent les Patriotes Démocrates pour le Développement du Cameroun (Paddec). Le parti de Jean de Dieu Momo a fermement condamné ces protestations qu’il qualifie d’insurrectionnelle.
«Nous dénonçons le projet de marche insurrectionnelle dont l’objet est de contester les institutions républicaines et démocratiques existantes ; fustigeons énergiquement l’attitude va-t-en-guerre de notre collègue Maurice Kamto, président du MRC et lui demandons d’arrêter son escalade potentiellement meurtrière pour la nation toute entière ; demandons à toutes les parties belligérantes de cesser l’escalade verbale dans les réseaux sociaux et de s’abstenir de participer à la marche dangereuse projetée et d’œuvrer pour une paix durable au Cameroun», a écrit le G20 dans un communiqué publié au sortir d’une conférence de presse la semaine dernière.
Citant une vidéo en circulation sur les réseaux sociaux (dont nous n’avons pas obtenu copie) et sur laquelle maitre Alice Kom et Edith Kah Walla se targueraient «avec conviction et détermination d’être en possession des fonds colossaux destinés à être déposés dans une banque centrale pour faire la guerre au Cameroun et renverser le président Paul Biya», le G20 accuse les organisateurs de la marche du 22 septembre, d’être en intelligence avec les puissances étrangères et demande «aux autorités administratives et au pouvoir judiciaire de prendre leur responsabilité et d’interpeller sans délai les dames Alice Angèle Nkom et Kabhbang- Walla Edith, ainsi que leurs complices éventuels, pour les traduire devant la justice après une enquête minutieuse sur la provenance des fonds colossaux dont elles disent disposer pour faire la guerre au Cameroun».
Le Parti de l’Alliance Libérale ÇPAL) de Célestin Bedzigui qui a déjà prédit l’échec de ces marches pense que «ces manifestations dans leur esprit et dans leur forme ne sauraient prospérer dans une République comme le Cameroun qui ne peut laisser aucune fissure permettant le développement d’une culture d’insurrection».
Pour cette formation politique, «appeler à de tels actes révèle un cynisme et un refus absolus de prendre en compte l’intérêt des Camerounais, à un moment où les familles se préoccupent de préparer le retour à l’école de leurs enfants et où la classe politique responsable est attelée à préparer une échéance électorale capitale qui est un aboutisse ment du processus de décentralisation». Le PAL déplore le fait que les actions initiées par le leader du MRC Maurice Kamto «semblent en permanence viser une détérioration de la paix civile, une intention qui est une violation manifeste de l’esprit républicain dont doit être pétri tout homme politique digne de ce nom».
Les marches de la coalition de l’opposition ne sont pas vues d’un mauvais œil par tous les acteurs. Professeur Nkou Mvondo, président du parti Univers estime que «le MRC est dans son rôle. J’ai lu les communiqués du leader du MRC ainsi que leurs déclarations de manifestations, je n’y ai pas vu d’insurrection,, car l’insurrection ne s’annonce pas, comme ce fut le cas le 06 avril 1984, car /à H s’agissait d’une insurrection», a-t-il expliqué sur les antennes de radio Tiemeni Sian-tou (RTS). Avant de poursuivre que «marcher est un moyen d’expression démocratique».
De son coté, Alice Sadio, la présidente de l’Alliance des Forces Progressistes (AFP) dénonçant «le discours martial tenu par le gouvernement» a expliqué que : «la liberté d’expression, d’association, de réunion et de manifestation sont les seuls baromètres objectifs de l’effectivité ou non de la démocratie et de l’Etat de droit, lorsque les voies institutionnelles de dévolution du pouvoir sont «truffées d’embûches non démocratiques».
Et d’ajouter : «lorsque la survie d’un peuple et d’une nation est mise à mai par une gouvernance chaotique du point de vue économique (détournements frénétiques) et sanguinaire du point de vue sécuritaire (Nord-Ouest, Sud-Ouest et Grand Nord), ce peuple est en droit, s’il juge vital, de crier son désespoir au monde afin que l’humanité en soit informée et surtout, que les dirigeants en tirent toutes les conséquences».
Source : Actu Cameroun