Le week-end dernier a été marqué par la nouvelle de la mort de Cheick Ag Awissa suite à l’explosion de son véhicule à sa sortie d’une réunion avec la MINUSMA et la force Barkhane au camp de la force onusienne à Kidal. Il était membre de l’état-major de la CMA et chef militaire du HCUA. Mais les Maliens retiennent surtout de lui qu’il est l’exécuteur de la tuerie barbare des soldats maliens à Aguelhock le 24 janvier 2012.
Dans un premier temps, c’est la thèse de l’explosion de son véhicule suite à son passage sur une mine à sa sortie du camp de la MINUSMA qui a été avancée. Mais cette thèse sera vite démentie par la CMA à travers un communiqué largement diffusé sur les réseaux sociaux.
Dans ce communiqué en date du 8 octobre 2016, c’est-à-dire le jour même de la mort de Cheick Ag Awissa, la CMA a avancé une autre thèse. Celle d’un assassinat ciblé et a demandé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances réelles de sa mort.
La CMA indexe la MINUSMA
Dans son communiqué, la CMA dit ce qui suit : « Tous les constats ont écarté le passage sur une mine. La voiture était donc piégée et il s’agit d’un assassinat ciblé. Tout porte à croire que l’engin explosif a été placé sur le véhicule du défunt pendant la réunion et dans l’enceinte du Camp de la MINUSMA », accuse la CMA dans son communiqué signé d’Ilad Ag Mohamed, un de ses responsables.
Dans son communiqué, en réponse certainement à cette accusation, la MINUSMA a appelé à une action rapide pour que les auteurs de cette attaque soient identifiés et répondent de leurs actes devant la justice.
« A cet égard, la MINUSMA appelle à éviter les spéculations et les allégations infondées et à agir avec retenue et responsabilité », ajoute la MINUSMA dans son communiqué, comme pour tenter de se disculper de ce dont elle est accusée.
De son côté, le gouvernement du Mali a affirmé avoir appris avec tristesse la mort de Cheick Ag Awissa, un des leaders des mouvements signataires de l’accord d’Alger. Avant de présenter ses condoléances les plus attristées à la famille de la victime et sa compassion à la CMA, aux mouvements et à toutes les parties signataires de l’Accord pour la Paix et la réconciliation.
Mais la mort de cet homme tristement célèbre à cause de l’exécution sommaire de plusieurs soldats maliens à Aguelchoc dont il est le principal commanditaire est diversement appréciée au sein de l’opinion nationale. Faut-il s’en réjouir ou avoir de la compassion pour sa famille ?
En tout cas, pour certains, il s’agit de l’élimination d’un des acteurs majeurs de la rébellion touarègue comme ce fut le cas avec Ibrahim Ag Bahanga. Pour ces derniers, Iyad Ag Ghaly doit aussi s’attendre à la même chose lorsque les commanditaires de la déstabilisation du Nord du Mali n’auront plus besoin de lui.
D’autres se réjouissent de sa disparition qu’ils qualifient d’ailleurs de sentence divine pour sécher les larmes des familles des soldats qu’il a froidement exécutés à Aguelhock en janvier 2012. En plus de cela, certains estiment aussi que sa disparition dans de telles conditions (assassinat) va venger la mort des nombreux combattants du GATIA et des civils de la communauté Imghad dont il est à la base.
Modibo Dolo