La dépouille de l’ancien Président  est arrivée à bon port. Seulement, la junte s’est caractérisée par des ratés intolérables au niveau de l’organisation. Tout est parti du retard mis dans la décision portant deuil national.

Si elle date du 12 Novembre, elle n’aura été rendue publique que 72 heures après sa signature. L’opinion commençait à jaser voire s’impatienter sur cette décision qui est finalement une bouffée d’oxygène. Il était inconcevable de ne pas avoir un deuil acté.

Chose logique, au vu de la promptitude des autorités du moment, à l’heure du décès du général Moussa Traoré. Même dans la forme, ils ont raté : le décret portant 3 jours de deuil national concernant ATT émane de……. la Primature. Pourtant, les funérailles et le deuil national sont issus d’un décret signé par le chef de l’Etat. Un acte d’amateurisme qui ne peut être tolérée au plus haut sommet de l’Etat.

Surtout que le Président a un adjoint en la personne du Vice-président  qui n’est autre que le chef de la junte notamment le Colonel Assimi Goita !

A préciser que les Maliens sont sortis massivement, au matin du  lundi 16 novembre pour rendre un dernier hommage au défunt Amadou Toumani Touré. Parti de l’ex Institut Marchoux, le cortège funèbre s’est immobilisé au Camp du Génie militaire de Bamako. Un  monde fou avait envahi le boulevard de l’indépendance composé de leaders politiques et la société civile.

Sauf que l’approche n’était pas le choix de la famille d’ATT : elle était farouchement opposée à cette façon de faire. Il aurait été mieux indiqué que le corps soit exposé dans un lieu comme le Stade du 26 Mars. La date du lieu en question symbolise l’arrivée d’ATT la  vie des maliens lors du Coup d’Etat de 1991.

D’autre part les capacités d’accueil de l’entité construite à l’occasion de la CAN 2002 ne sont  pas des moindres : 60 000 places.  Le peuple aurait pu communier avec la dépouille du « meilleur Président que le Mali a eu à Koulouba », depuis l’indépendance.

Même la Turquie où est décédé ATT, a été plus sérieuse que le comité d’organisation  à l’origine du fiasco. Ainsi sont les coulisses que nous égrenons depuis Bamako. En plus de lui avoir rendu les honneurs relatifs à son rang, le pays d’Erdogan a pris les dispositions qu’il fallait pour que le cercueil soit sécurisé comme il se doit.

En attendant, le Mali continue de porter la douleur de la disparition brusque de celui qui fut le cousin à plaisanterie national de tous, et qui se faisait aussi appeler « l’ami des enfants ».

 

Idrissa KEITA pour GCO

Correspondant particulier de GCO au Mali

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