Le lundi 13 août 2018, Fory Morlaye Camara, ex gardien de buts des années 60 du Syli national nous a quittés des suites de maladie à l’âge de 90 ans. Né le 17 septembre 1928 au quartier Tafory à Kindia, Morlaye Camara plus connu sous le nom de Fory Morlaye aura été un sportif exemplaire.
Comme le désignait les observateurs ‘’ le chat bondissant’’ a gardé pendant plus d’une décennie les perches du Syli national. Fasciné dès sa tendre enfance par le football, son parcours scolaire n’ira pas à son terme. Après son départ de l’école régionale de Kindia, Morlaye a été placé comme apprenti dans le garage de mécanique appartenant à un européen très connu à Kindia. Trois ans après, il obtint son permis de conduire à l’âge de 14 ans.
Sa carrière sportive commence avec l’Association Sportive de Kindia créé par un passionné de Kindia, Chérif Aboubacar. Au fil des ans, des matches sont livrés entre les clubs de Kindia et ceux de Conakry. C’est ainsi qu’en 1952, la SSG, Société Sportive de Guinée, l’un des clubs phare de Conakry se rend à Kindia pour livre un match de prestige avec l’Association Sportive de Kindia. C’est au cours de cette confrontation, que le jeune Morlaye aura tapé dans l’œil des dirigeants de la SSG. Il rejoint ce club pour deux saisons infructueuses ? Et retourne à Kindia. Avec son club, jusqu’à notre accession à l’indépendance, il fera les beaux jours de son équipe dans les différentes compétitions organisées.
En 1960, Fory Morlaye fait partie des joueurs sélectionnés pour la Hongrie, où ils effectuèrent un stage de trois mois destiné à bâtir un onze national. Avec le Syli national entre 1960 et 1972, il aura servi avec régularité et dévouement le football national. Pour s’en convaincre, nous citerons note confrère Moïse Sidibé qui a réagi en ces termes à l’annonce de la disparition de Fory Morlaye:
‘’…Dans toutes les rencontres qui opposaient la Guinée à ses adversaires, quels qu’ils fussent, Morlaye Camara nous a démontré qu’il est un gardien digne d’inspiration, faisant des arrêts déterminants, des balles qu’on croyait dans les filets, on les voyait dans les mains de Morlaye, bloquant des penalties pour permettre au Syli d’aller plus loin dans les compétitions africaines. Si longtemps perdu des radars et malade, complètement oublié du monde, on l’avait cru mort. C’est dernièrement qu’on a appris qu’il était alité et il ne s’est pas relevé de la maladie. C’est avec émotion qu’on se rappelle de l’homme pour parler de lui comme d’une ancienne gloire, et ce n’est pas pour le surfaire. D’ailleurs, c’est la seule chose qu’on ne sait pas faire. Surfaire, c’est s’abaisser bas pour le faire.
Pour évoquer le souvenir de Morlaye Camara, la Guinée n’a pas encore reproduit un gardien de but de sa trempe, de sa classe. Il a été et est incontestablement une gloire inégalée du football guinéen, et cela mérite d’être rappelé.’’
Morlaye Camara, Jeannot Wiliams et son vélo
Cette évocation du souvenir Morlaye Camara, me donne encore une fois l’opportunité de rappeler l’impérieuse nécessité pour notre pays de disposer d’un musée du sport! De son vivant, je rencontrais souvent dans les rues de Kaloum, Morlaye pédalant son vélo….
Par exemple ce vélo devrait figurer en bonne place dans un musée, et bien d’autres objets des sportifs, sans oublier les différents trophées ou autres supports (photos, films, enregistrements audio, etc)
Thierno Saïdou DIAKITE pour GCO
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