C’est dommage que dans notre pays, on ne parle plus que de politique, rien que de politique, le tout sur fond communautaire. L’économie rurale, l’économie industrielle, l’économie urbaine, et autres sujets de développement, sont si ignorés que même les médias ne trouvent pas utile de former et de spécialiser les journalistes à cet effet.
Sur nos médias publics et privés, tout le monde est chroniqueur politique,  animateur culturel ou de football. Presque pas de spécialisation sur les sujets majeurs de développement ; sachant bien que L’ÉCONOMIQUE EST LA DÉTERMINANTE EN DERNIÈRE INSTANCE.
Malheureusement, chaque sujet politique est un sujet de division, d’invectives et d’injures sur la toile et sur les antennes de certaines radiodiffusions.
Nous perdons chaque jour un pan entier des vertus de notre société.
Nous sommes devenus affairistes, clientélistes, mercantilistes, démagogues, opportunistes, voleurs, menteurs, aigris, ingrats, ethnocentristes, méchants, insolents, violents…
Nous ne savons rivaliser que dans l’injure de nos dirigeants d’hier, de nos dirigeants d’aujourd’hui et de nos dirigeants de demain. Pire, nous n’avons plus d’égards pour nos chefs traditionnels. Plus grave, nous n’épargnons plus nos chefs religieux, ceux qui guident notre spiritualité, ceux dont les offices sont sollicités par nos parents à notre naissance pour notre baptême et à notre décès pour meubler notre voyage vers l’éternel.
Ceux qui nous dirigent et ceux qui veulent nous diriger sont insultés tous les jours comme des enfants, souvent par des enfants, avec la caution des aînés tapis dans l’ombre.
Sur les médias étrangers, on ne parle de notre pays que pour en faire la raillerie, la risée des autres nations : villes mortes, grèves, marches, assassinats, échauffourées, pillages de magasins et d’édifices publics, incendies de véhicules ou sur la voie publique, fichiers corrompus, surfacturations, détournements de deniers publics, inflation, marchés de gré à gré, conflits communautaires, pollutions ou affrontements dans les zones minières ; tous les ingrédients d’une société en recul.
La démocratie et l’argent ont fait perdre au Guinéen ses repères. Presque tous ses repères. Notre dignité et notre africanité cessent de nous habiter au jour le jour : c’est notre personnalité qui se décontenance de sa sève nourricière dans une insouciance des plus coupables.
OÙ VA LA GUINÉE ?
Puisse DIEU, couvrir la conscience du Guinéen d’un solide vernis de civilité, de spiritualité, d’humanité et d’africanité dans la convivialité vraie.
Que DIEU nous aide !
Bokhidi KENDE pour GCO
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